(Ré)écoutez l’après-midi "Le Souci des gens"

Le soucis des gens

Avec Alice Diop, Raphaël Krafft, Gérard Mordillat, Anne Nivat
Ceci n’est pas la qualité la plus frappante de notre littérature – dans un pays pourtant si prompt à se draper dans le drapeau de sa Révolution. Mais imagine-t-on chez nous des gardiens de vache agrandis aux dimensions de héros mythologiques, comme ailleurs dans le western ? Les gens ! Tout juste paraissent-ils bons chez nous pour des enquêtes sociologiques. Aussi, quel bonheur quand nous rencontrons des œuvres où nous pouvons nous reconnaître en notre commune humanité ! Avec la réalisatrice Alice Diop, dont l’œuvre est marquée par ce souci du monde. Tout comme Gérard Mordillat Vive la sociale ! Seuil). Anne Nivat, reporter de guerre, nous propose une enquête saisissante au plus près des gens (Dans quelle France on vit, Fayard). Et Raphaël Krafft, journaliste engagé qui dans un récit d’une grande fraîcheur relate son propre basculement, de la posture de journaliste observateur à celle d’acteur de la désobéissance civile. Une rencontre qui suivra Retour à Forbach de Régis Sauder (voir ci-dessous).

  • Samedi, Grande Passerelle 1, film à 14h et rencontre 15h30

Suivi du film : Régis Sauder : Retour à Forbach
Il s’était fait connaître en 2011 par un Nous, princesses de Clèves, tourné dans les quartiers nord de Marseille, en réponse à la saillie fameuse de Nicolas Sarkosy. Né à Forbach, il y a fait retour après l’élection de Florian Philippot (FN) au conseil municipal, a tourné pendant 3 ans dans « ce pays de malheur », abandonné, en voie de désertification, filme au plus près les gens, « tresse ensemble les fils de la pauvreté, de la honte et de la misère ». Un film digne, sensible, où malgré poids du malheur passe un vent d’espérance.

  • Sam. 14h, Grande Passerelle 1

Le cinéma d’Alice Diop

Rencontre avec la réalisatrice du film "Vers la tendresse".

Son nouveau film, Vers la tendresse, a reçu le César 2017 du meilleur Court-Métrage. À travers l’errance d’une bande de jeunes hommes, l’exploration intime du territoire masculin d’une cité de banlieue, où les corps féminins ne sont plus guère que des silhouettes fantomatiques et virtuelles, tandis qu’en voix-off des récits intimes dévoilent sans fard la part insoupçonnée de leurs histoires et de leurs personnalités. Un miracle de sensibilité et de justesse.
La Permanence a bouleversé le public du Cinéma du réel : dans une pièce vétuste de l’hôpital Avicenne, Alice Diop a filmé pendant un an les consultations d’un médecin qui reçoit les migrants malades, brisés par l’exil, l’expression des visages, l’entrecroisement des histoires et des voix.
Deux grands films…

Vers la tendresse - Alice Diop