Revue de presse, extraits :"Le festival de tous les bonheurs"

"Le festival de tous les bonheurs" : c’est sous ce titre qu’Emmelie Prophète, directrice exécutive d’Étonnants Voyageurs en Haïti, dressait dans le Nouvelliste le bilan du festival qui a eu lieu à Port-au-Prince du 1er au 4 février dernier. Le journal haïtien donne également la parole à Dany Laferrière, enthousiaste : « c’était une grande réussite. C’était la reprise de l’acte manqué. » Le plus important pour Lyonel Trouillot, co-directeur de la manifestation également cité, est que le festival a eu cette année « une dimension populaire ». Attachée à l’idée d’un festival qui n’est pas du « culturel pour du culturel, mais du culturel qui interroge le social », l’organisation a travaillé à la déconcentration et à la démocratisation de l’évènement. (Le festival Étonnants Voyageurs, une grande réussite, Chenald Augustin, Le Nouvelliste)

« La force attractive d’Étonnants Voyageurs » (Claude Bernard Sérant, Le Nouvelliste, Port-au-Prince)

La « force attractive » du festival, saluée par le Nouvelliste, a frappé les journalistes de la presse française présents à Port-au-Prince : « une foule avide se presse pour parler littérature et construction de l’imaginaire. Dans un pays où rien ne se reconstruit, deux ans après le séisme, le festival Etonnants Voyageurs qui s’est tenu du 1" au 4 février est parvenu à s’implanter auprès de la population. On pouvait craindre que, comme la plupart des activites culturelles, la manifestation ne draine que les expatriés et nantis haïtiens, maîs c’est une foule d’étudiants, un manuscrit sous le bras, qui se sont pressés aux débats et aux lectures » (Anne-Laure Walter, Livres Hebdo)

« Cette fois, les écrivains haïtiens et beaucoup d’autres venus d’ailleurs (France, Canada) ont planté ensemble, et en profondeur dans cette terre instable l’arbre de la culture et de l’ouverture au monde. Durant quatre jours deux mille élèves dans les écoles de tout le pays, des centaines d’étudiants et un public varié réuni a Port au Prince ont pu rencontrer les écrivains échanger avec eux s’exprimer, poser des questions le plus souvent très pertinentes sur le travail d’écriture, sur ce que signifie cet acte d’éminente liberté, a plus forte raison lorsqu’il s’exerce dans un contexte compliqué. » (Louis de Courcy, La Croix)

« Ça se passe bien en Haïti, 2 ans après le séisme du 12 janvier, ça parle, ça réfléchit, pendant ces 4 jours de la troisième édition haïtienne d’Etonnants Voyageurs. (…) Le festival est le rendez vous du donner et du recevoir. La jeunesse haïtienne, avide de dialogues, retire le maximum de la présence d’une trentaine d’écrivains et d’artistes venus jusque chez elle, à l’appel de Michel Le Bris et Lyonel Trouillot. » (Valérie Marin La Meslée, Le Point)

« Ailleurs ce genre de réjouissances attirent d’augustes rombières, des expatriés, des notables locaux. Pas en Haïti. Comme pour toutes les rencontres organisées par le festival Étonnants Voyageurs, le public est surtout composé de jeunes gens d’une vingtaine d’années qui se disent poètes et plus ou moins étudiants, vivent de petits boulots, trimballent leurs vers sur des feuilles volantes, posent des rafales de questions en vous citant Baudelaire, Kateb Yacine, George Steiner, Gabriel Garcia Marquez, Maurice Grevisse. Et tant pis s’il n’y a que 200 chaises. On se tient sur les côtes, au fond, accroupi, debout pour écouter Laferriere avec des yeux qui brillent de recueillement, d’admiration et de convoitise. » (Grégoire Leménager, Le Nouvel Observateur)

« Un beau défi, relevé avec succès dans un pays qui voue un culte à la littérature. » (Marianne Payot, L’Express)

Pari tenu, donc, pour Étonnants Voyageurs. Outre l’affluence et la passion littéraire du public, l’incroyable vitalité des lettres en Haïti, qualifié par Régis Debray de « Pamasse contemporain » (Le Point), a époustouflé les observateurs étrangers : dans le carnet de route qu’elle consacre au festival sur le site La Vie.fr, Marie Chaudey rend hommage à la « richesse de la littérature dans un pays tant appauvri par ailleurs. » Présente à la Fokal, l’un des lieux du festival, la journaliste restitue « l’image émouvante de trois générations d’auteurs haïtiens réunies, en la personne de Georges Castera, le vieux maître en poésie, aussi génial que modeste, et auquel le festival rend un hommage appuyé cette année (...) ; Yannick Lahens, romancière et essayiste, dont le dernier opus (Failles) est un précipité littéraire et socio-politique d’Haïti au lendemain du séisme (...) ; et enfin le bouillonnant James Noël, le jeune poète qui monte - né à Hinches, il vient de créer une résidence artistique et littéraire à Port-Salut dans le sud d’Haïti, la première du genre, tout en publiant la revue L’Intranqu’îlité. »(La Vie.fr)

« Une belle revanche sur l’enfer » (La Croix)

Si « Deux ans après le séisme, le festival Voyageurs redonne à rêver à la jeunesse haïtienne », Valérie Marin La Meslée se fait dans Le Point l’écho d’une lucidité largement partagée par les écrivains invités : « ce n’est pas la culture qui sauvera Haïti ». Mais « ce pays qui a tant besoin d’« énergies positives » (...), cette île où « l’étonnante richesse de l’imaginaire vient compenser la détresse du réel »(Debray) se reconstruit aussi par elle. » « Haïti reprend goût à la vie par l’écrit » (Libération) Après l’édition avortée de 2010 pour cause de séisme, la réussite du festival apparaît cette année comme « une belle revanche sur l’enfer » (La Croix)

Fraternité littéraire

Enfin, « Etonnants voyageurs, c’est non seulement des débats débordants et des tables rondes enfiévrées mais c’est aussi tous les à-côtés, tous les entre-deux. » ( La Vie.fr) Hors des estrades et des débats, les 4 jours du festival offrent ainsi un espace de rencontre où se noue « cette fraternité littéraire » voulue par Michel Le Bris « entre les écrivains qui se partagent les mêmes valeurs ».


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