Bibliothèque

Rhum-Limonade

Fayard

L’air de rien, le rhum-limonade était plus sec que le mandarin-seltz.... C’est le roman de quelques saisons drolatiques en province, à Villeurbanne et ailleurs. D’un côté, un morceau de famille soumis ; de l’autre, un clan d’aventuriers dominé par l’éclairante figure de Jean la-Gueule-en-or. Entre deux séjours à l’ombre, l’irrégulier se fait placer de coûteuses prothèses dans la bouche.... Le récit d’une adolescence qui hésite entre le retrait paisible d’un père « pupille de la nation » et les tribu-lations d’une tribu brindezingue. A l’époque, on disait encore « classe dangereuse ». Ou « famille tuyau-de-poêle ». Quelles fripouilles que les honnêtes gens ! Dilemme : devenir mouton noir ou loup malin ? Dans la vie comme dans les romans, rien de ce qui était inscrit n’arrive. Notre héros dévie, s’installe en marge, au hasard, dans une parenthèse entrouverte. Cinquante années de rigolades, en se moquant des aléas de l’Histoire, du mol choc des révolutions. Jouant de la paresse, des erreurs d’aiguillage. Voyage ininterrompu avec un amour fou pour la littérature. Rhum-Limonade, comme deux petites notes d’une rengaine de Mouloudji : « J’ai pas tué, j’ai pas volé ». Le roman d’un demi-siècle dédié à ceux qui n’auront jamais d’histoire : escrocs, demi-sel, irréguliers. Écrit dans l’admiration de La Jument verte et des Fleurs bleues.

Conrad : La vie à la mer

Conrad : La vie à la mer

La Table Ronde - 2014

Fin 1874, un orphelin de seize ans débarque à Marseille, résolu à devenir marin. Grâce à une lettre de recommandation, il prend très vite la mer à bord du Mont-Blanc, un trois-mâts barque de la compagnie Delestang et fils. Quatre années durant, Marseille demeurera son port d’attache. Né russe dans l’Ukraine colonisée, c’est en France que le futur Joseph Conrad achève son adolescence et entre dans l’âge adulte.
Alors que ses biographes polonais ou anglo-saxons ont négligé les années françaises, Alain Dugrand revient à la source. Son équipée sur les pas de l’écrivain part du Vieux-Port et du golfe d’Hyères pour se poursuivre à
Singapour et au Congo. Une évocation au grand large.

Des livres à la découverte du monde

Des livres à la découverte du monde

Hoëbeke - 2013

Après Trésor des livres de mer paru l’an passé, la libraire et le romancier sont partis à la découverte du monde terrestre et se sont égarés avec délice dans 90 livres rares et essentiels, ornés de planches gravées, d’images aux couleurs étonnantes. De la fin du Moyen Age au début du XXe siècle, cet album égrène les étonnantes aventures de l’exploration terrestre.

Le livre se partage en 6 chapitres : Afrique : Léon l’Africain offre une description de l’Afrique dès le XVIe siècle ; le sieur Etienne de Flacourt au siècle suivant, décrit Madagascar pour la première fois ; un peu plus tard, l’explorateur René Caillé est le premier européen à revenir vivant de Tombouctou… Quant à Henry Morton Stanley, il retrouve le missionnaire-voyageur Livingstone…
Amérique : Au commencement du XVIe siècle, dans l’altiplano mexicain, le conquistador Hernan Cortés s’empare d’une cité lacustre, la Tenochtitlan des Aztèques, future ville de Mexico. Plus au nord, à la fin du XVIIe siècle, Cavelier de La Salle et Joutel explorent le cours du Mississippi. Au XIXe siècle, le peintre-explorateur Frédérick Catherwood découvre et peint les stupéfiants monuments mayas du Yucatan ; le prince Maximilian de Wied-Neuwied, accompagné du peintre Bodmer, présente d’étonnants portraits indiens…
Pacifique : le « prince des pickpockets », George Barrington, déporté en Australie deviendra, dans ce continent neuf, chef de la police de Paramatta…
Russie : En 1660, le sieur de Beauplan livre une description de l’Ukraine, quand Adam Olearius un siècle plus tard visite la Moscovie et traverse la mer Caspienne pour gagner Ispahan…
Moyen Orient : Au retour de Terre Sainte, au XVe siècle, le religieux allemand Bernhard von Breydenbach donne à imprimer le premier incunable de voyage illustré de somptueuses planches dépliantes, une innovation…
Asie : Au XIIIe siècle, Jean du Plan Carpin fraternise avec les Tartares, le marchand vénitien Marco Polo pénètre en Chine. Francis Garnier en 1873 remonte en pirogue le cours du fleuve Mékong par le Laos jusqu’aux frontières méridionales de la Chine, tandis qu’en 1931-32 les aventuriers de la Croisière Jaune Citroën réalisent l’un de leurs plus spectaculaires raids automobiles aux confins du monde…

Ce grand voyage à travers l’aventure des hommes, à la découverte des continents, est illustré de plus de 600 images, gravures et croquis, en noir et en couleurs, d’ébahissements graphiques face aux couleurs d’étranges animaux, de peuplades natives, d’abris et de plantes extraordinaires, rencontrés lors des voyages de ces grands explorateurs. Des extraits des textes originaux nous donnent aussi à lire comment à l’époque on racontait le monde.


Libération 1973-1981 : un moment d'ivresse

Libération 1973-1981 : un moment d’ivresse

Fayard - 2013

Sans soutien des partis, sans pub, sans hiérarchie, Libération naît de l’ivresse de ses deux créateurs, Jean-Claude Vernier et Jean-René Huleu, en avril 1973. En une, cet appel : « Peuple, prends la parole et garde-la ! » Signé, entre autres, par Foucault, Chevènement, Gainsbourg, Sollers, Moustaki et Jean-Paul Sartre… Au prix de 0,50 franc, la « feuille de chou », six ans plus tard, aura convaincu 40000 lecteurs chaque jour. Feuilleter les premiers Libé, c’est retrouver les exaspérations, les révoltes, les utopies de Mai 68, les présidents Pompidou et Giscard, Georges Marchais, Michel Debré affublé d’un entonnoir. Bernard Blier y confi e son goût de Molière, Marin Karmitz raille les « petits-bourgeois de la Nouvelle Vague récupérés par le système » ; Guy Hocquenghem déplore – déjà… – que le mariage gay ne fasse qu’entériner la structure du couple, la famille, Jaubert salue la première de Lulu d’Alban Berg à l’Opéra, tandis que Pacadis prend le thé chez Karl Lagerfeld. Comptant parmi les quatorze fondateurs de la SARL Libération en 1974, Alain Dugrand livre ici un récit tissé de mille anecdotes, de portraits, de traits et de situations qui rendent un bel hommage aux talents fous de celles et ceux qui inventèrent Libé.


Revue de presse

  • Alain Dugrand parle de Libération à Mediapart :



Trésor des livres de mer

Trésor des livres de mer

Hoëbeke - 2011

À partir du milieu du XVe siècle les Européens, surmontant leur peur d’une mer hostile et l’emprise des légendes qui affirmaient qu’au-delà de l’horizon régnait le vide, entreprirent une exploration intensive de la Terre et cartographièrent la planète. Les Grandes Découvertes, qui fondent l’hégémonie européenne sur le reste du monde, marquent le commencement de l’ère moderne. L’exploration européenne continua jusqu’au XXe siècle lorsque la totalité des terres émergées fut cartographiée. Les récits d’exploration et les cartes de terres lointaines se répandirent grâce à l’imprimerie, qui venait d’apparaître, et aux libraires et nourrirent la montée de l’humanisme et du questionnement scientifique et intellectuel.
Géographes, naturalistes et navigateurs allaient avec leurs livres enchanter et populariser les sciences nouvelles, attiser la curiosité sur la façon de vivre de peuples jusqu’alors inconnus, permettre la découverte des rivages mystérieux, l’observation des mers et des animaux fabuleux. Grâce aux récits qu’ils dictèrent aux scribes, à leurs seconds d’équipage, les savants de bord, les officiers, les curieux illuminés, entomologistes, naturalistes poétiques et même fieffés blagueurs allaient élever la conscience des sociétés.

Trésor des livres de mer, à travers une sélection de 80 parmi les plus beaux et les plus rares ouvrages de mer et d’exploration imprimés entre le XVIe et le début du XXe siècle, nous donne à voir et à lire aujourd’hui comment à différentes époques les navigateurs ont découvert le monde et comment ils en parlaient.
Sur 300 pages d’émerveillement, les chefs-d’œuvre se déroulent, du rare Grand Routtier, (1576), premier manuel de pilotage, au Voyage autour du monde de La Pérouse (1797) ; des Mémoires de Monsieur Dugay Trouin (1740) aux Voyages de sir John Franklin (1823)…, ce grand voyage à travers l’aventure des hommes, au fil des océans, est illustré de près de 800 images, gravures et croquis et d’extraits des récits tels ceux du Capitaine Cook, ou de Louis Garneray.


Willi Münzenberg : Artiste en révolution (1889-1940)

Willi Münzenberg : Artiste en révolution (1889-1940)

Fayard - 2008

Dans l’Allemagne et la Russie de la première moitié du XXe siècle se joue l’avenir du monde. Au cœur de ce maelström, un homme, Willi Münzenberg, occupe une place capitale. Méconnu en France, cet « artiste en révolution », qui défia Hitler comme Staline, méritait ce document exhaustif. Willi Münzenberg naît à Erfurt en 1889, sous l’Empire germanique. Pacifiste durant la première guerre mondiale, il rejoint les spartakistes de Rosa Luxembourg. Puis, en 1922, Lénine lui confie la propagande de l’Internationale Communiste. Münzenberg invente alors la communication politique de masse.
Dans « l’âge d’or » de la République de Weimar, Willi devient le « milliardaire rouge », honni de l’extrême droite allemande. A la tête d’un gigantesque groupe de presse et d’édition, il révolutionne les médias, il crée les premiers magazines populaires de photographie et de cinéma, il ouvre des studios, il produit et distribue des films, il finance théâtres et opéras. Otto Dix et Sergueï Eisenstein, Bertolt Brecht et Kurt Weill composent son entourage.

Après l’incendie du Reichstag en 1933, Münzenberg s’exile à Paris. Avec ses amis, Arthur Koestler, Manès Sperber, Paul Nizan et tant d’autres, il met au point le Livre Brun, un réquisitoire contre la terreur antisémite et le nihilisme national-socialiste immédiatement traduit dans dix-sept langues. Göring qualifie Münzenberg de « premier ennemi du Reich » ! Mais Willi Münzenberg ne s’arrête pas là. Ecœuré par le pacte germano-soviétique, l’ancien maître de la propagande de l’Internationale Communiste s’oppose désormais à Moscou ! Il écrit : « Staline ! Le traître c’est toi ! » dans son hebdomadaire, Die Zukunft. Précurseur, il fonde également l’Union franco-allemande, qui se donne comme objectif de constituer une Europe unie, fédérale et démocratique.
Interné par le gouvernement français parmi des milliers d’exilés antifascistes alors que la Wehrmacht menace le pays, Willi Münzenberg est assassiné par des agents staliniens dans une forêt d’Isère en juin 1940. Il paie de sa vie l’audace de s’être opposé aux deux totalitarismes de son siècle.


Insurgés

Fayard - 2007

Deux siècles après l’exode allemand de ses ancêtres huguenots, Maximilian Cherfils s’enfuit du Berlin des oriflammes et des autodafés. Il part, il retourne aux sources des siens, vers Fénigourd, vallée hérétique de Provence. On revient toujours chez soi. Entré dans la Résistance, il va découvrir une autre existence et, Allemand parmi les maquisards, combattre aux côtés de gens baroques, toujours prêts à en découdre. Car telle est la nature profonde des camisards du Désert, âpres et rugueux. Après la Libération, les combats apaisés, rien ne sera plus comme avant en vallée de Fénigourd. Mais la paix est une autre paire de manches. Les saisons passent, les beatniks et les punks aussi. Pourtant, les temps changent-ils vraiment ? Insurgés est le roman d’un peuple libre, de belle allure, qui ne sait vivre privé de son histoire et de ses livres... De toute manière, il reste toujours des forteresses à prendre.


Les Cendres de l’Empire : Voyages du Caucase en Indus

Hoëbeke - 2006

Pendant dix ans, Alain Dugrand a sillonné l’Asie centrale. Des rivages anatoliens de la mer Noire au chaos des nouvelles Républiques d’Arménie, de Géorgie et d’Abkhazie, puis de Téhéran à Yazd, il emporte le lecteur dans la réalité vécue du post-communisme, rappelle les guerres oubliées, sillonne des paysages grandioses, dresse d’inoubliables portraits.


M’sieur Eddy et moi

Fayard - 2005

Nous avions quinze ans. Hollywood avait encore du souffle. Rio Bravo, Le Vent de la plaine et Le Trésor du pendu passaient sur l’écran de l’Astoria-Cinéma. Nos grands frères crapahutaient dans les djebels, l’Algérie. Guy Mollet s’effaçait devant de Gaulle. Dans la famille Chaussettes noires, nous prenons Eddy Mitchell sur-le-champ. Allure de rocker dans un film trotskiste anglais, il nous plaît. Le rock’n’roll aux couleurs de la France, enfin. Au troquet, rue de Belleville, nous écoutons Be Bop a Lula, musique de Gene Vincent, paroles de Claude Moine. Sur le juke-box Wurlitzer, Eddy est bon. Depuis quarante ans, les chansons d’Eddy Mitchell nous accompagnent. M’sieur Eddy et moi est un drôle d’essai, une double évocation, intime et biographique, une promenade aux sources du style d’Eddy Mitchell. Un hommage, un exercice d’admiration à l’égard d’une incomparable élégance. À la gloire d’un grand artiste populaire. M’sieur Eddy.


Va, vis et deviens

Grasset - 2005

Un grand roman écrit à quatre mains à partir de l’histoire du film de Radu Mihaileanu (Prix du Meilleur Scénario en 2004). Des milliers d’Africains de vingt-six pays frappés par la famine se retrouvent dans des camps, au Soudan. À l’initiative d’Israël et des États-Unis, une vaste action (opération Moïse) est menée pour emmener des milliers de Juifs Ethiopiens (Falashas) vers Israël. Une mère chrétienne pousse son fils de 9 ans à se déclarer juif, pour le sauver de la famine et de la mort. L’enfant arrive en Terre Sainte. Déclaré orphelin, il est adopté par une famille française sépharade vivant à Tel-Aviv. Il grandit avec la peur que l’on ne découvre son double secret-mensonge : ni juif, ni orphelin, seulement noir. Il découvrira l’amour, la culture occidentale, la judaïté, mais aussi le racisme et la guerre dans les territoires occupés. Il deviendra tout à la fois juif - Israëlien - Français - Tunisien..., une vraie tour de Babel. Mais jamais il n’oubliera sa vraie mère, restée dans le camp, et que secrètement et obstinément, il rêve de retrouver un jour...


Les Barcelonettes, Tome 1 : Les jardins de l’Almeda

Fayard - 2003

1821 - En Haute-Provence, dans la vallée de Barcelonnette, Pierre, l’aîné des Arnaud, quitte les siens et s’embarque pour le Mexique. Là-bas, une nation naît dans les convulsions ; les Créoles, les Indiens patriotes abattent le régime des gachupines, le pouvoir colonial des Espagnols. Suivant l’exemple de Pierre Arnaud, des centaines d’humbles colporteurs provençaux traversent l’Atlantique et débarquent au port de Veracruz. À Mexico, ces aventuriers vont bâtir une formidable puissance commerciale. Grands magasins, usines textiles, bientôt ils traitent d’égal à égal avec le gouvernement mexicain. Coups d’État, intrigues amoureuses, fortunes et destins s’échafaudent et s’effondrent dans le premier volet de cette saga qui s’étend sur tout le XIXe siècle. Le Mexique est en quelque sorte le personnage principal du roman. Il est en proie à la guerre, et la guerre, bien sûr, sert de révélateur pour les personnages qui se déchirent, qui s’aiment, qui se haïssent. Nous vivons page à page avec eux au rythme d’Alexandre Dumas dans des décors à la Jean Giono. On ne peut se détacher d’eux, on ne les oublie pas une fois le livre refermé comme pour la plupart des romans. On s’est identifié... Ils nous habitent, et c’est le premier mérite d’une création romanesque.


Conrad, l’étrange bienfaiteur

Fayard - 2003

Conrad, pour moi, c’est le romancier. Je pense à lui comme à un bienfaiteur personnel. Jorge Luis Borges Voyage en admiration sur les pas d’un orphelin de seize ans, pilotin à Marseille, apprenti matelot. Ça compte, l’adolescence, dans la vie d’un tel écrivain. Né russe dans l’Ukraine colonisée, Conrad écrivait en anglais. Mais ses biographes polonais ou anglo-saxons négligèrent les années françaises. C’est le contraire, ici. L’Ile Grande, la Bretagne, le golfe d’Hyères, Ajaccio et le Cap Corse, Montpellier et Marseille, surtout, vont occuper l’existence de Joseph Conrad. Jusqu’à la fin, il va clamer sa « méditerranéité » contre l’absurde « slavisme » qui vient souvent sous la plume paresseuse des sédentaires. On évoque aussi l’oeuvre de l’« écrivain de la mer », alors qu’il n’aimait pas Stevenson, raillait Melville. C’est dans Flaubert, Stendhal, Daudet et Proust qu’il puisa sa vigueur inquiète. Cette équipée littéraire est le fruit d’une errance qui commence sur le Vieux-Port de Marseille et se clôt dans l’aile négligée du cimetière de Cantorbery. Hommage à l’écrivain capital. Qui inspira la manière de Bruce Chatwin, l’univers de Francis Ford Coppola. À l’écrivain moderne. Pour une époque humiliée, barbare.


Les Barcelonettes, Tome 2 : Terres chaudes

Fayard - 2003

1852 - Dans le choc des pronunciamentos et des révolutions mexicaines, les Barcelonnettes, ces colporteurs provençaux émigrés au bout du monde pour chercher fortune, entrecroisent leurs destins, s’aiment ou se haïssent. Valentin Charpenel, chercheur d’or en Californie, hors-la-loi, l’ambitieuse Jeanne Fortoul révolutionne l’art du commerce à Mexico ; Olivier Meyran, savant et journaliste, combat aux côtés du guerillero Benito Juarez avant de s’exiler à La Nouvelle-Orléans. Les héros de l’épisode précédent prennent leur revanche sur la pauvreté ; dans le deuxième volet de cette fresque, ils sont fidèles à leurs aïeux, bergers misérables, humbres aventuriers. Alors, les secrets du Mexique se dévoilent, avec la beauté de ses déserts, la profusion de sa nature et la grandeur de ses peuples. Il y a dans cet ouvrage fort bien documenté bien autre chose qu’une initiation à l’histoire. Un personnage, d’abord : Jeanne Fortoul, belle et romantique jeune femme qui, arrachée à l’exotisme quotidien de Mexico, s’en va danser la valse aux Tuileries dans une crinoline de chez Worth, avec la grâce d’une Parisienne... Et puis, l’évocation d’un monde disparu, aux chaudes couleurs et aux passions violentes, qui dépayse à merveille.


Les Barcelonettes, Tome 3 : La soldadera

Fayard - 2003

« 1884 - Une jeune française, Emma Vernier, s’embarque, éprise d’aventure, pour New York. Elle traverse en train les États-Unis et, par le poste frontière d’El Paso, entre au Mexique, qui hante ses rêves depuis toujours. Son destin héroïque commence à Mexico. Sa vie se confond avec l’histoire du Mexique soumis au despotique président Porfirio Diaz. Le pays est alors en proie à l’un des plus formidables bouleversements économiques du siècle. Les pionniers barcelonnettes, les aventuriers français, les milliardaires gringos, les capitalistes britanniques et allemands se livrent à des luttes sans merci. Emma, la belle idéaliste, institutrice de la ville-usine de Rio Bianco, rompt avec son milieu et prend le parti des peones, les Indiens opprimés. Elle est la Soldadera, qui partage avec ce peuple les mêmes espoirs de liberté. Il suffit aux auteurs de lancer une petite institutrice française dans la fournaise mexicaine, à l’époque de la dictature de Porfirio Diaz, pour capter l’ambiance d’une période historique majeure : d’un côté, la naissance de l’industrie et la mise en place d’une économie moderne, et de l’autre, la montée de la révolution sociale. (...) Le lecteur sera surpris par ce livre, qui commence en Maurice Denuzière et finit en Jules Vallès. »
Jacques Meunier, Le Monde


Carnets d’Orient : Irak, dix ans d’embargo

Casterman BD - 2001

Dix heures de désert sur une autoroute parfaite, trois voies vides. Pour atteindre Bagdad de Jordanie. À l’horizon, la route spéciale, réservée à la noria des camions-citernes de 40 tonnes. Ils traversent un désert dantesque pour livrer le naphte brut à Amman. Pétrole contre nourriture, selon la Résolution 986 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Foyer de la Mésopotamie, Bagdad vit sa dixième année d’embargo. Une ville et un peuple exsangues dans la série « Carnets d’Orient ». À l’affût de la rue, des souks, des palais des kalifes, des mosquées et des universités, rien de politique dans ce Carnet. Mais la grâce, la qualité des êtres rencontrés sur les berges du Tigre, en sirotant du thé, du café à la cardamone ; dans les restaurants bondés à l’heure de la rupture du jeûne, puisque sous Saddam Hussein le ramadan est devenu obligatoire. Régime sec, le vin est interdit à table, tandis que le pays se couvre de mosquées. Nous longerons les palais du « Guide » en nous promenant, par exemple dans les ruines de Babylone... Partout, de gigantesques portraits de Saddam, que les Bagdadis prénomment « Cousin » pour n’en pas prononcer le nom. En forme de résistance passive. À la manière des « choses vues » du père Hugo, dont la fresque orne les murs de l’Université. Un instantané ému d’un peuple et d’une ville épuisés après la guerre du Golf. L’année 2001 marque le dixième anniversaire de l’opération « Bouclier du désert » (7 août 1991). Un livre plein de sensibilité, pour nous faire découvrir un pays et son peuple. Un pays dont nos médias parlent presque tous les jours... mais que sait-on des gens qui y vivent ?


Rhum-Limonade

Fayard - 2001

L’air de rien, le rhum-limonade était plus sec que le mandarin-seltz.... C’est le roman de quelques saisons drolatiques en province, à Villeurbanne et ailleurs. D’un côté, un morceau de famille soumis ; de l’autre, un clan d’aventuriers dominé par l’éclairante figure de Jean la-Gueule-en-or. Entre deux séjours à l’ombre, l’irrégulier se fait placer de coûteuses prothèses dans la bouche.... Le récit d’une adolescence qui hésite entre le retrait paisible d’un père « pupille de la nation » et les tribu-lations d’une tribu brindezingue. A l’époque, on disait encore « classe dangereuse ». Ou « famille tuyau-de-poêle ». Quelles fripouilles que les honnêtes gens ! Dilemme : devenir mouton noir ou loup malin ? Dans la vie comme dans les romans, rien de ce qui était inscrit n’arrive. Notre héros dévie, s’installe en marge, au hasard, dans une parenthèse entrouverte. Cinquante années de rigolades, en se moquant des aléas de l’Histoire, du mol choc des révolutions. Jouant de la paresse, des erreurs d’aiguillage. Voyage ininterrompu avec un amour fou pour la littérature. Rhum-Limonade, comme deux petites notes d’une rengaine de Mouloudji : « J’ai pas tué, j’ai pas volé ». Le roman d’un demi-siècle dédié à ceux qui n’auront jamais d’histoire : escrocs, demi-sel, irréguliers. Écrit dans l’admiration de La Jument verte et des Fleurs bleues.


Rue de la République

Grasset - 1999

Entre Saône et Rhône, les grandes familles de 1900 appartiennent à un monde révolu, gouverné par les évêques et soumis à un Dieu courroucé. Joannès Roch-Dugas, fils cadet d’une dynastie soyeuse, aura-t-il le courage de rompre avec les siens ? Le Lyon de Marianne Gendilloux, enfant d’un portefaix et d’une cuisinière, est d’une autre planète... Pourtant, cette lavandière, fille de rien, amadoue ce fils de la haute, échotier et anarchiste. Et la ville de toutes les révoltes les emporte dans son tourbillon. mais comment aimer, survivre et se construire un destin alors que la troupe tient la rue et que menace la guerre ? Anne Vallaeys et Alain Dugrand nous entraînent dans le monde prodigieux de l’orée du XXe siècle. Ils nous installent dans les bouchons lyonnais, sous la treille des guinguettes de Saône. Avec eux, le lecteur goûte des bonheurs de gourmandise, le plus aimable des péchés. Vins d’Ampuis et de Bourgogne, fonds d’artichauts sautés au foie gras, grenouilles dorées à la forézienne... délire de soie délicate, damas, étoffes fraîches tissées par les canuts de la Croix-Rousse. Napo Gendilloux, fils du Rhône, le peintre Gasquet et sa bohème artiste, Jacquet, fameux « renifleur » de grands crus, Jeanne, magicienne des casseroles, Marcel, commis de cuisine et déserteur...côtoient, pour notre plaisir, les héros de ces temps troublés, Octave Mirbeau, Émile Zola, Jules Bonnot, le bandit anarchiste, le « petit père » Combes, les moustachus de la République, Édouard Herriot, Jaurès et le jeune Léon Blum, prophète du féminisme et du mariage à l’essai. Mais, à l’est déjà, une guerre dans les Balkans...


Barbizon (Japon)

Verticales - 1998

C’est la chronique d’un petit bourg, vu par un dessinateur (Jean-Pierre Cagnat) qui croque ses personnages, commerçants ou touristes, et par un écrivain et par un écrivain qui raconte l’amour fou que vouent les Japonais au peintre Millet et à Barbizon, ce village qu’il contribua à rendre célèbre. 


La baie des singes

Grasset - 1996

Le véritable héros du roman d’Alain Dugrand, c’est une ville, qui ressemble à s’y méprendre à Marseille : ville fascinante entre toutes, tendre et grecque, orientale, civilisée et française. Et voici Louis Ducasse, attaché de mission, ex-voyageur « seventies » ; et Pierre Rousselin, journaliste rompu à toutes les intrigues de la vie de province. Tous deux nous font pénétrer les arcanes de la ville, au moment où le maire brigue un nouveau mandat. Que de forts en gueule, de fripons hâlés et de politiques circonspects peuplent ce roman ! Puis Auguste Espérandieu, dit « l’Auguste », hâbleur, manipulateur et corrupteur ; et encore Sixte Sacouman, « golden-boy » de retour au pays, prêt à mettre son charisme au service du candidat à la mairie et qui couvrira la retraite anticipée de ses deux amis, Rousselin et Ducasse. Agitation, complots, champ de cannabis cultivé en plein XVe arrondissement marseillais, chasse au thon qui s’achève en tuerie, soirée à l’Opéra qui bascule en meurtre rituel, tout ce petit monde virevolte, les escrocs comme les fainéants, et se rafraîchit à l’ombre du soleil qui toujours embrase la ville.


Les craven de l’oncle Ho

Grasset - 1994

Voilà quelque quarante ans que la France et l’Indochine se sont apparemment séparées, mais le temps n’a pas altéré leur magique complicité. C’est ce que découvre Rousselin, jeune romancier français à succès. À Hanoï, il s’immerge dans un incroyable capharnaüm où il rencontre des officiels fumant, fiers, des Craven A, « la tige de huit sans filtre, comme disaient vos légionnaires », et des lettrés condamnés par le régime, rêvant encore à leur bibliothèque perdue, riche de la collection Guillaume Budé. Rousselin fera la connaissance d’Hélène Bressat, une jeune métisse à la recherche d’un père français volatilisé en 1953. Ensemble, ils sillonneront le pays, lui en quête d’émerveillement, elle de traces paternelles. Ils croiseront l’étonnant Michel Goetz, ancien prisonnier du Viêt-minh, et l’étrange Joseph Lavergne, jadis professeur de maths, tous deux n’ayant jamais pu oublier, vivant dans le mythe du paradis perdu...


Belize

Payot - 1993

Un mouchoir de poche posé au bord de la mer Caraïbe, de la taille de la Hollande mais cent fois moins peuplé : tel est Belize, l’ex-Honduras britannique, indépendant depuis 1981. Enchanté par son nom et par celui de sa capitale, Belmopan, « grosse comme une ville de foire en pays de Caux », Alain Dugrand est allé à la découverte de « cette esquisse de paradis terrestre ». Il a vagabondé entre les baies coralliennes et les villages de western, les champs de cannes à sucre et les maisons sur pilotis, et prêté l’oreille à des êtres multiples : descendants de boucaniers, Chinois naufragés, trafiquants colombiens, guérilleros guatémaltèques, G.I. jamais remis de la guerre du Vietnam… ou encore à des colons anglais fauchés, un baba helvétique, un géologue breton devenu chercheur d’or.


Le 14e zouave

L’Olivier - 1991

« Il est temps que tu reviennes, n’est-ce pas ? » Lorsque Denis reçoit cette lettre de son père, il se trouve à l’autre bout du monde, dans les Caraïbes. Mais la question ressemble trop à une prière pour être éludée. Denis fait ses bagages. Aimé va mourir. Sans qu’un mot soit échangé, le père demande au fils de lui pardonner et de l’accompagner doucement. Qu’a-t-il donc à se reprocher ? Ce fils de paysan a passé sa vie à surveiller sa lavande et ses truffes, au pied du Mont Ventoux. Parce qu’il s’est rendu sans combattre à l’envahisseur allemand, il est convaincu que son fils le méprise. Aimé et Denis s’aiment. Entre eux, le malentendu est total. Roman conradien, le 14e Zouave peut se lire, à travers les vies croisées d’Aimé et Denis, comme une méditation sur le courage et la violence. C’est aussi un admirable portrait de la Provence, proche et lointaine comme un visage.

Remise du Prix Ouest-France Étonnants Voyageurs

Les cafés littéraires en vidéo
Avec la lauréate Anais LLOBET, les jeunes jurés et les membres du jury adulte - Saint-Malo 2019

Avec la lauréate Anais LLOBET, les jeunes jurés et les membres du jury adulte Yahia BELASKRI, Jean-Marie BLAS DE ROBLÈS, Sorj CHALANDON, Sylvain COHER, Alain DUGRAND, Lola LAFON, Carole MARTINEZ, Sami TCHAK, Mélani LE BRIS, Michel LE BRIS

Animé par Maëtte CHANTREL


Remise du prix de l’Astrolabe

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : Françoise de MAULDE, Pascal DIBIE, Alain DUGRAND, David MARDELL, Véra MICHALSKI - Saint-Malo 2005

L’esprit des lieux

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : Michel DEL CASTILLO, Alain DUGRAND, Laurent GAUDE, Pierre PELOT, Patrick RAMBAUD - Saint-Malo 2005

Pour saluer Jacques Meunier, Remise du Prix de l’Astrolable

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : DIBIE Pascal, DUGRAND Alain, LACARRIERE Jacques, LAPOUGE Gilles, LE BRIS Michel, MAHJOUB Jamal, MARDELL David, O’HANLON Redmond - Saint-Malo 2004

Carnets de voyage

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec Alain DUGRAND, Jacques FERRANDEZ, Christine JORDIS, Eric POINDRON, Antonin POTOSKI - Saint-Malo 2001

Avec Alain DUGRAND, Jacques FERRANDEZ, Christine JORDIS, Eric POINDRON, Antonin POTOSKI


Des vies et des romans

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : DUGRAND Alain, DUNCAN DavidJames, GUIGON Catherine, VALLAEYS Anne - Saint-Malo 1999

Jean-Claude BOURLES, Alain DUGRAND, Sybille TOUMI

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : Jean-Claude BOURLES, Alain DUGRAND, Sybille TOUMI - Saint-Malo 1993

Avec : Jean-Claude BOURLES, Alain DUGRAND, Sybille TOUMI
Animé par Maëtte CHANTREL et Christian ROLLAND


Jérome CHARYN, Alain DUGRAND, Brice MATTHIEUSSENT

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : Jérome CHARYN, Alain DUGRAND, Brice MATTHIEUSSENT - Saint-Malo 1991

Avec : Jérome CHARYN, Alain DUGRAND, Brice MATTHIEUSSENT
Animé par Maëtte CHANTREL et Christian ROLLAND.

Paolo Rumiz, prix Nicolas Bouvier 2015

Saint-Malo 2015

Avec Gilles Lapouge, Paolo Rumiz, Alain Dugrand, Christine Jordis, Pascal Dibie


Pour saluer François Maspero

Saint-Malo 2015

Avec Alain Dugrand et Bruno Guichard


Enfin Malherbe vint : argot, invention langagière

Avec Alain Dugrand, Bertrand Tavernier - Saint-Malo 2015

Avec Alain Dugrand, Bertrand Tavernier, rencontre animée par Hubert Artus.


L’invention de la Série Noire

Avec Aurélien Masson, Bertrand Tavernier, Alain Dugrand - Saint-Malo 2015

Avec Aurélien Masson, Bertrand Tavernier, Alain Dugrand, rencontre animée par Hubert Artus


Les formes nouvelles du journalisme

Saint-Malo 2014

Avec : Jean-Pierre Perrin, Michel Le Bris, Alain Dugrand, Frédéric Joignot, Michel Puech, Patrick de Saint-Exupéry, Tristan Savin.
Animé par Olivier Weber


Conrad, au cœur des ténèbres

Saint-Malo 2014

Avec Alain Dugrand et Alain Jaubert.
Animé par David Fauquemberg.


Littérature et engagement

Saint-Malo 2009
Lundi : 11h15 - Littérature et engagement
Alain Dugrand, Duong Thu Huong, Bernard Chambaz, Kjartan Flogstad, Atiq Rahimi. Animé par Jean-Pierre Perrin

L’esprit de Résistance

Saint-Malo 2008