Sculpteurs de la Grand’Rue
 

Dans le bas de Port-au-Prince, derrière le fastueux Palais National, s’étend un dédale de ruelles, baraques en parpaing, carcasses de voitures, squelettes de télévision... Un quartier pauvre qui abrite une fascinante communauté d’artistes, les refusés du XXIè siècle, regroupés autour de trois figures tutélaires : André Eugène, Jean-Hérald Céleur et Frantz Jacques Guyodo.

Amas de férailles, carcasses de voitures, crânes humains, poupées déglinguées... Tous les détritus de la société de consommation. Du chaos émergent d’immenses totem, des œuvres monumentales, fascinantes, inquiétantes. Toute la puissance de la créativité haïtienne. En décembre dernier le quartier était en fête pour la première Biennale du Ghetto qui rassemblait des artistes, photographes, musiciens venus d’Australie, du Mexique, des Etats-Unis, de la Jamaïque, de Cuba, de la Colombie, de l’Angleterre et de l’Italie. Le 12 janvier la rue était réduite à l’état de ruines. André Eugène, Jean-Hérald Céleur et Frantz Jacques Guyodo sont vivants, mais la communauté a perdu l’un de ses membres, Louco.

En 2007, Gaël Le Ny qui accompagnait les Etonnants Voyageurs pour la première édition du festival à Port-au-Prince, est allé à la rencontre des sculpteurs du quartier de la "Grand’-Rue" guidé par Mario Benjamin, artiste haïtien de renommé internationale.