Sous le ciel lumineux de son pays natal

(Franssou Prenant, G.R.E.C., 2001, 48’)

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Ca se passe à, dans, sous, à travers les trous de Beyrouth, ses béances flottantes, au cours pas long de rigoles issues de tuyaux percés, dans la poussière de ce qu’il en reste, restait , car c’est du passé ce Beyrouth qu’on voit, du passé récent, filmé en 95, avant que le centre ville effondré par la guerre ne soit arasé et reconstruit.
Trois filles invisibles comme des esprits, planent sur leur ville dont le ciel lumineux nimbe les souvenirs ; elles rôdent et parlent. Par les histoires que tracent les arroseuses de ruines qui semblent verser des larmes, les machines qui grignotent les décombres des splendeurs en lambeaux, la poussière rétive au balayage, les enfants qui font des bombes dans la mer qui rassure et nettoie, contre ces blocs carcéraux d’un avenir déjà présent et destructif, leur parole monte à l’assaut du temps et de l’histoire Les rêves réalistes de jeunesse militante, pulvérisés par l’enchaînement de catastrophes mal manigancées, se redessinent, se désirent, autrement et sans édulcoration.

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