Syrie, instantanés d’une histoire en cours

Abou Naddara (Abou Naddara Films/2014/52’)

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Trois ans après le début de l’insurrection syrienne, alors que l’image du chaos s’installe sur les écrans, voici un hommage aux voix et aux visages oubliés de la guerre. Et des questions : une révolution est-elle toujours en cours ou s’est-elle changée en guerre civile, voire religieuse ? Que reste-t-il de la laïcité dont se réclament Bachar al-Assad et une partie de l’opposition syrienne ? Qu’en est-il du djihad qui semble voiler l’horizon ? Sans chercher à répondre frontalement, ce film nous plonge dans l’intimité d’une société au bord du gouffre à travers une mosaïque de témoignages personnels et d’images poétiques. Prenant le parti des Syriens sans-noms, il offre des fragments d’une histoire inachevée face au flux des images d’actualité qui donnent à voir la Syrie comme un « pays du mal ». Il a été réalisé à partir des courts métrages diffusés chaque vendredi depuis 2011 par les cinéastes anonymes du collectif syrien “Abou Naddara”, un sobriquet qui évoque “L’homme à la caméra” de Dziga Vertov, cinéaste soviétique d’avant garde prônant un cinéma du réel (ou Ciné-œil) affranchi de toute didactique.
https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2013/09/25/en-syrie-refusons-la-fable-d-un-orient-complique_3483268_3218.html