Tout le programme des débats et rencontres à Bamako

Jeudi 23 novembre

08.00-10.00 : Rencontre avec les élèves des lycées de Bamako, rencontre avec les élèves des CLAEC, conférences dans les universités (J. Chevrier, E. Harris, J. Rouaud, Alain Mabanckou)

Conférence de Jean Rouaud : « pour une littérature-monde en français »
"Nous nous faisions peu à peu à cette idée que le français allait bientôt rejoindre le Walhalla glorieux des langues mortes aux côtés du grec et du latin. Glorieux parce que cet ensevelissement s’accompagnait de toutes les offrandes littéraires produites par cette même langue en bientôt mille ans. Proust se lirait dans la proximité d’Ovide et Montaigne dans celle de Platon. Et on ne voyait pas qui pourrait s’opposer à ce déclin fatal, la fin de la France coïncidant avec la fin du roman, l’affaire semblait pliée. En fait, abusés par cette vision ethno-centriste, on voyait mal. La langue qui s’était installée ailleurs dans le cours de l’histoire, libérée de l’étreinte de la source-mère, devenue autonome, choisie, avait de nouveau à proposer, vue d’Afrique, d’Asie ou des Caraïbes, son interprétation du monde. Et cette émergence d’une littérature-monde, c’est bien la meilleure chose qui pouvait arriver à tous les écrivains de langue française dispersés sur les cinq continents. A condition de bien comprendre que la langue française a quitté l’île de la Cité pour composer un archipel."


•Bibliothèque nationale

11.00-12.00 : CAFE LITTERAIRE
Demain l’Afrique
Une rencontre avec : Abdourahman Waberi, pour son roman « Aux Etats Unis d’Afrique » (Lattès)
La Fédération des Etats-Unis d’Afrique prospère avec ses centres boursiers, ses mégalopoles, ses savants et ses artistes réputés, indifférente au sort des millions de réfugiés de la sanglante et désolée Euramérique qui se pressent à ses frontières ou viennent s’échouer sur les plages d’Alger et de Djerba. Le chemin vers cette terre promise africaine, Maya l’a déjà emprunté, il y a bien longtemps. Elle a été arrachée à la misère et à la faim par un homme providentiel, Docteur Papa, alors en mission humanitaire en Normandie. Il l’adopte et l’emmène à Asmara, en Erythrée.Mais à présent Maya doit partir, retrouver l’Europe et ses maux, se rapprocher des siens. Elle entame un long et douloureux périple vers les terres sombres et misérables qui l’ont vu naître. Une fable cruelle, poétique, drôlatique - dont l’humour, renversant tout à coup le regard, nous porte, mine de rien, à la réflexion...

15.30-16.30 : CAFE LITTERAIRE
Le pouvoir de la parole
Avec : Beyrouk, Ousmane Diarra, Roland Colin, Edem, Rouda, Gary Klang
Une des grandes forces de la littérature africaine, dans sa diversité, est le rapport qu’elle entretient avec l’oralité, c’est-à-dire avec le conte, et au delà du conte, aux mythes - dont les puissances, dans le roman français, sont trop souvent négligées, sinon oubliées. Ousmane Diarra, qui signe chez Gallimard un superbe roman, Vieux Lézard , est aussi un conteur, qui chaque année enchante le festival. Le roman de Beyrouk (Et le ciel a oublié de pleuvoir (Dapper, 2006), aux allures de légende, a la « beauté sèche des routes qui mènent à l’oued ». Roland Colin vient de publier « Les contes noirs de l’ouest africain » (Présence africaine). Edem, avec Port Melo (Gallimard) installe personnages et lecteurs au cœur même de l’écriture. Et qui mieux que Rouda, le slameur qui avait enthousiasmé Bamako l’année dernière, pouvait témoigner aujourd’hui du « pouvoir de la parole » ?

16.30 : INAUGURATION

16.00 : Projection de Kirikou et les bêtes sauvages de Michel Ocelot
(75’, Gebeka Films, France 3 et Cinéma et studio O, 2005)


Vendredi 24 novembre

08.00-10.00 : Rencontre avec les élèves des lycées de Bamako, rencontre avec les élèves des CLAEC, conférences dans les universités (E. Harris, Alain Mabanckou)


•Bibliothèque nationale

  • 11.00-11.45 : CAFE LITTERAIRE
    Les chemins de l’exil
    Avec : Fatoumata Fathy Sidibé, Sayouba Traoré et Jean-Noël Pancrazi.
    Sayouba Traoré, à travers une sage familiale courant des débuts du XXè à nos jours, se confronte aux diverses formes d’exil, celle que représentent souvent les études, à l’intérieur même du continent africain, puis en France - et enfin quand un coup d’état vous transforme en « emprisonné dehors. » Fatoumata Fathy Sidibé, elle, traite de cette autre forme d ‘exil qu’est le combat pour concilier traditions et libération. Jean-Noël Pancrazi, d’origine corse, né en Algérie, a publié une très émouvante trilogie consacrée à son enfance (Mme Arnould, Long séjour, Renée Camps) De l’exil comme préalable à l’écriture ?
  • 11.45-12.30 : CAFE LITTERAIRE
    Banlieue noire, paroles de rue
    Avec : Fatou Keita, Mamadou Mahmoud N’Dongo, Thomté Ryam, Rouda et les rappeurs de Bamako.
    Avec Fatou Keita, une plongée dans l’enfer de la « rue » à Transville, capitale de la baie des crocodiles, un pays qui n’est pas sans faire penser à la Côte d’Ivoire. Dans Bridge Road, premier roman du cinéaste Mamadou N’Dongo, le crime a des allures de quotidien : nous sommes dans l’enfer de la haine raciale aux Etats-Unis. Thomté Ryam lui, décrit la réalité d’une banlieue française à travers les yeux d’un footballeur, avec un mélange d’humour et d’émotion- mais attention, l’enfer, là encore n’est pas très éloigné...
    Paroles de révolte, paroles de désespoir, paroles d’espoir aussi : paroles de rue. Avec Rouda et les rappeurs de Bamako
  • 15.00-18.00 LIRE EN FÊTE
    Génies de bibliothèques :
    En partenariat avec « Lire en fête » : joute orale entre 12 groupes de scolaires et lycéens sur 11 livres travaillés en classe.
    Ces défis lecture s’inscrivent dans l’ engouement qui existe au Mali pour les compétitions festives. S’il faut retenir une idée de ces rencontres, c’est la volonté de donner le goût de lire aux adolescents en utilisant le jeu.
    Pendant cette deuxième édition malienne, 12 groupes scolaires et lycées de Bamako ont pu lire une sélection de 11 livres (romans, pièce de théâtre et bandes dessinées) d’auteurs francophones. Dont Moussa Konaté, Aminata Sow Fall et Fatou Diome, auteurs invités du festival, mais aussi Seydou Badian, D.T. Niane, Camara Laye ou Calixthe Beyala. Cette activité est menée en partenariat avec la Cellule des Bibliothèques Scolaires du MEN.
    Les équipes représentant les établissements s’affrontent sous la forme de joutes orales autour de ces questions élaborées par un ensemble de professeurs et de documentalistes.
    La première journée de rencontre aura lieu le jeudi 23 novembre à 15h au groupe scolaire Mamadou Konaté.


    •Centre Culturel Français
  • 16.00-18.00 GRAND DEBAT
    Pour une littérature-monde en français ?
    Avec : Moussa Konaté, Michel Le Bris, Alain Mabanckou, Abdourahman Waberi, Jean-Noel Pancrazi, Jean Rouaud.
    « Pendant longtemps, ingénu, j’ai rêvé de l’intégration de la littérature francophone dans la littérature française. Avec le temps, je me suis aperçu que je me trompais. La littérature francophone est un grand ensemble dont les tentacules enlacent plusieurs continents. Son histoire se précise, son autonomie éclate désormais au grand jour [...] La littérature française est une littérature nationale. C’est à elle d’entrer dans ce grand ensemble francophone. Ce n’est qu’à ce prix que nous bâtirons une tour de contrôle afin de mieux préserver notre langue, lui redonner son prestige et sa place d’antan. » écrit Alain Mabanckou. Vers une littérature-monde en français, enfin ?
  • 19.00 SOIREE ETONNANTS SCENARIOS
    En partenariat avec le MAE. Rencontres animées par Isabelle Fauvel.
    Projection du film «  L’immeuble Yacoubian  » (2006) de Marwan Hamed, adapté du roman de Alaa El Aswany
    Construit en 1930 en plein cœur du Caire, l’immeuble Yacoubian est le vestiga d’une splendeur révolue. Ajourd’hui, à travers les chemins des habitants qui s’y croisent, se dessine un portrait sans fard de l’Egypte moderne, où se mêlent corruption politique, montée de l’islamisme, fracture sociale, absence de liberté sexuelle et nostalgie du passé : le portrait d’une société complexe et colorée, surprenante et attachante.

Samedi 25 novembre

Bibliothèque nationale

  • 10.00-11.00 : CAFE LITTERAIRE
    Le Jazz est un roman
    Avec : Koffi Kwahulé, Eddy L. Harris, Patrick Raynal, Michel Le Bris
    Toute l’œuvre de Koffi Kwahulé, théâtre et maintenant roman, est habitée par le jazz. Baby Face (Gallimard) est écrit sur un rythme intense de jazz, où les mots sonnent comme autant de notes de musiques. C’est toute l’histoire du peuple noir américain qu’Eddy Harris tente dans Jupiter et moi (Liana Levi), après la belle réussite qu’était son approche de Harlem (Liana Levi). Patrick Raynal est un amoureux fou du blues,auquel il a consacré jadis un album, hélais épuisé et Michel Le Bris, ancien rédacteur en chef de Jazz Hot, et l’un des introducteurs du « free jazz » en Franc,e travaille à un roman qui se déroule pour une part à New York dans les années 20 pendant ce que l’on a appelé la « Harlem Renaissance ». Ça va swinger !
  • 11.00-12.00 : CAFE LITTERAIRE
    La passion du théâtre
    Le théâtre, un genre bouillonnant, fait de passions et d’expériences, de rencontres et d’échanges. Art de la parole et du geste. De l’implication et de l’insoumission.
    Mais du projet à la représentation, du texte au public, quels cheminements, quelles difficultés, quelles envies ?
    Avec : Adama Traoré, Koffi Kwahulé, Boubacar Belco Diallo, Samba Niare, Alioune Ifra Ndiaye (cie BlonBa) et Acte 7. En partenariat avec « Notre librairie ».


    •Centre Culturel français

-11.00-12.00 : L’heure du conte
Avec : Ernest Ahippah
Né en Côte d’Ivoire, il vit aujourd’hui en Bretagne. Danseur, musicien, conteur, auteur pour la jeunesse, ce « breton calciné » comme il aime à se présentrer avait enchanté petits et grands l’année dernière. Une raison suffisante pour qu’il nous revienne...


•Bibliothèque nationale

-15.30-16.30 : CAFE LITTERAIRE
Humanimalité
Chaque être humain, dit la légende, possède son double animal : Alain Mabanckou, du coup, nous livre dans son dernier roman l’histoire d’un étonnant porc-épic, chargé par son alterego humain, un certain Kibandi, d’accomplir à l’aide de ses redoutables piquants toute une série de meurtres rocambolesques...
Quel miroir nous tend cet autre, l’animal, à la fois proche et pourtant tenu à distance, auquel l’écrivain prête parfois sa voix, en lequel il découvre souvent un double ?
Ce débat, réunissant des écrivains et des anthropologues interrogera les liens complexes qui unissent hommes et bêtes, la place de l’animal en société et les frontières - parfois poreuses - entre ces mondes.
Avec : Ismaïla Samba Traoré, Alain Mabanckou, Moussa Konaté, Roland Colin, Jean-Pierre Dozon.
Rencontre organisée en lien avec le numéro 163 de la revue Notre Librairie "Indispensables animaux".

-16.00 : Projection du dessin animé « Ti’Tom, les aventures Outre-mer »
EN partenariat avec RFO
Coproduction RFO, Cross River Productions, Cross River Mascareignes / ProDOM, Canal Réunion, Caribara. Avec la participation de Ma Planète. D’après une idée originale de Jean-Marc Desrosiers et Michel Gantier.
Ti’Tom, les aventures Outre-mer est né de cette envie de produire une série d’animation pour les enfants d’Outre-mer avec le concours et le savoir faire des techniciens de l’Outre-mer. Le premier épisode de TI’TOM a été diffusé dans 19 pays, participant ainsi à la reconnaissance et à la découverte de la culture et de la beauté de l’Outre-mer à travers le monde.
Ti’Tom est un curieux petit animal. Avec ses grandes oreilles et sa drôle de frimousse, il ne ressemble à aucun autre. Orphelin et solitaire, TI’Tom vivait heureux sur son île jusqu’au jour où le rat trafiquant d’animaux rares, BACARIN, l’arrache à ses parents adoptifs.Ti’Tom apprend alors un secret qu’il n’aurait jamais dû découvrir : quelques part dans le monde vit sa famille, les Domino. Désormais rien, ni même BACARIN n’empêcheront Ti’Tom de retrouver ses parents...Même s’il devait les chercher jusqu’au bout du monde ! Ainsi commence le voyage en Outre-mer ...

Cette projection, en partenariat avec RFO sera suivie d’un goûter et d’une distribution de goodies.

-16.30-17.30 : RENCONTRE
Festin de la détresse : biens matériels, biens spirituels.
Avec : Aminata Sow Fall et Jean Rouaud
Chronique d’une famille et d’une cour, Festins de la détresse le dernier livre d’Aminata Sow Fall, nous plongent au cœur de vies en proie aux absurdités que provoquent les changements économiques et sociaux, trop rapides pour le temps d’une vie humaine. Puissant dans la mémoire complexe du chant africain, Aminata Sow Fall veut "changer la croyance selon laquelle la nourriture et les biens matériels sont seuls nécessaires à la survie », et souligne fortement « l’importance de créativité et des besoins spirituels » - plus importants, dit-elle, que des biens matériels qui ne suffisent pas à fonder la dignité d’un être humain.
Une belle rencontre en perspective entre la grande dame des lettres africaines et Jean Rouaud, prix Goncourt 1990, qui vient récemment de publier l’Imitation du bonheur (Gallimard)

•Centre Culturel français

  • 17.30-20.30 Regards croisés : éthnologues et écrivains
    En partenariat avec l’association Mere Sungu
    Animé par Denis Douyon (université du Mali)
    17.30 : Michel Leiris : écivain et ethnologue
    Animé par Diola Konaté, Modérateur : Denis Douyon
    Combats pour le sens : Paulin Hountondji
    Modérateurs : Issiaka Bagayoko/ JP Dozon
    19.30 : Moussa Konaté : L’empreinte du renard
    Commerce des images et migrations des stéréotypes
    Animé par Nadine Wanono. Modérateurs : Romuald Fonkoua / Léopold Togo

Dimanche 26 novembre

•Bibliothèque nationale

-10.00-11.00 : CAFE LITTERAIRE
Entre Afrique et Amérique
Avec : Eddy L. Harris, Mamadou Mahmoud N’Dongo, Alain Mabanckou.
Alain Mabanckou, écrivain africain, enseigne la littérature aux Etats-Unis, Eddy Harris, une des figures majeures de la littérature américaine, interroge avec passion à travers ses romans l’histoire du peuple noir, Mamadou Mahmoud N’Dongo plonge dans l’enfer de la haine raciale aux Etats-Unis...

-11.00-12.00 : CAFE LITTERAIRE
Afrique, nouvelle vague
Avec : Abdourahman Waberi, Garba Tapo, Koffi Kwahulé, Edem.
La littérature africaine est en pleine effervescence, fait découvrir chaque année des voix nouvelles. Peut-on distinguer de grandes tendances, des similitudes de thèmes, de points de vue ? Edem, togolais devenu canadien (Port Melo, Gallimard) Garba Tapon, malien (Faatankin, Jamana) Koffi Kwahulé, né en Côte d’Ivoire (Baby face, Gallimard) : autant de livres qui ont marqué cette année littéraire. Avec ( c’est un comble !) Abdourahman Waberi, déjà, dans le rôle du grand frère, et témoin...

-15.30-16.30 : Musique et spectacle poétiques préparé par les élèves de Bamako

-16.30-17.30 : En guise d’au revoir
Spectacle d’Ernest Ahippah
Atelier BD avec Alain Brézault
Slam avec Rouda et les participants à l’atelier