Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter, n’épargne ni les uns, ni les autres. Ses prises de position, souvent étonnantes, ont fait de lui une personnalité controversée, à la fois admirée, contestée et centrale. Homme de gauche, ses publications questionnent souvent le thème de la liberté d’expression et du savoir-vivre ensemble.
Après l’arrêt de ses études à 17 ans, il se lance dans la chanson. Inspiré par des artistes comme Georges Brassens ou Léo Férré, il se produit alors dans des cafés théâtre. En 1970, il forme un duo de chansonniers avec Patrick Font : "Font et Val", avec lequel il connaît un certain succès sur scène jusqu’en 1996, année où il rompt son amitié avec son camarade, qui est accusé d’attouchements sexuels sur mineurs.
Il devient chroniqueur en 1992 sur France Inter dans les émissions "Synergie", "La partie continue" puis "Charivari". Engagé à gauche, il collabore avec le journal Libération et rencontre alors le dessinateur Cabu. Avec ce dernier il fonde Charlie Hebdo dont il devient rédacteur en chef puis directeur de la rédaction en 2004 ; en parallèle, il poursuit sa carrière dans la musique en sortant plusieurs albums tels que "Paris-Vincennes" en 1996 ou encore "Hôtel de l’univers" en 1999. Entre 2006 et 2007, il participe régulièrement à l’émission "Inoxydable" sur France Inter puis dans "Le Sept dix".
Après la publication, en février 2005, des fameuses caricatures danoises de Mahomet dans Charlie-Hebdo, il signe et publie Le manifeste des douze : Ensemble contre le nouveau totalitarisme" : un appel à la lutte contre l’islamisme intégriste, défini comme un totalitarisme religieux mettant en danger la démocratie.
À la suite de cette affaire, cet intellectuel incisif publie deux essais Traité de savoir survivre par temps obscurs en 2007, et Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous en 2008 dans le but de lutter pour la liberté d’expression, mais surtout pour dénoncer le danger de la radicalisation des groupes religieux extrémistes. Loin de stigmatiser les croyants, il dénonce l’émergence d’un système totalitaire qui, sous couvert de la foi, commet des actes qui vont à l’encontre de la liberté, de la démocratie et de la laïcité.
Cette année, il propose un nouvel essai Malaise dans l’inculture qui entame une discussion sur l’origine et l’imposture de l’idéologie du ressentiment, avatar du rousseauisme, qui a réussi, au fil des siècles à faire croire que le bonheur du peuple passait par le sacrifice du droit à la richesse intellectuelle des individus.
Bibliographie
Essais
- Malaise dans l’inculture (Grasset, 2015)
- Reviens, Voltaire, ils sont devenus fous (Grasset, 2008)
- Traité de savoir survivre par Temps Obscurs (Grasset, 2007)