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Victor Hugo, un révolutionnaire

Fayard

La tradition veut qu’on soit progressiste à vingt ans et réactionnaire l’âge venant. Victor Hugo, qui décidément ne fait rien comme les autres, parcourt le chemin inverse. De 1847 à 1851, on assiste à l’« extraordinaire métamorphose » d’un vicomte, pair de France, monarchiste, député de Paris élu sur des listes de l’union de la droite, devenant l’homme des Misérables, passant du côté républicain, prônant la révolution et s’intégrant à l’extrême gauche.

Qu’en est-il de ce Hugo-là deux cents ans après ? Pourquoi revenir sur Hugo politique ? Parce que, dit Jean-François Kahn, « Victor Hugo incarne mieux que quiconque le combat pour la démocratie et les droits de l’homme ; ensuite, parce qu’il n’a cessé, parfois seul, au prix de sa tranquillité et de sa réputation, de résister à l’offensive, souvent convergente, des stalinismes de gauche et de droite ; enfin parce qu’au nom du refus de la guerre civile, en vertu d’un patriotisme bien compris, il a de toutes ses forces cherché à favoriser l’émergence d’une autre voie. » Mais aussi parce que peu de gens imaginent, de nos jours, jusqu’où il va dans la radicalité et la modernité, donnant parfois l’impression qu’il nous parle des problèmes d’aujourd’hui.

Mémoires d'outre-vies, tome 2 : Malgré tout, on l'a fait, on l'a dit !

Mémoires d’outre-vies, tome 2 : Malgré tout, on l’a fait, on l’a dit !

Éditions de l’Observatoire - 2022

« Ce second tome des Mémoires d’outre-vies, marqué par la création de L’Événement du jeudi et de Marianne, rythmé comme le premier de rires et de pleurs, de petitesses et de grandeurs, d’espérances et de désillusions, traversé d’épisodes improbables ou extravagants, drolatiques ou tragiques, en dérangera certains.

Pourquoi ? Parce que cela même qui fait que je suis fier de pouvoir, malgré quelques échecs, revivre avec les lecteurs l’intensité de nos combats, l’actualité parfois stupéfiante de nos empoignades, leur fera, à ceux-là, grincer les dents.
La raison est toute bête : car même si, oui, nous avons globalement échoué, replongeant dans les batailles que nous avons menées, les fausses routes que nous avons pointées, les dérives que nous avons dénoncées, les catastrophes contre lesquelles nous avons mis en garde, ces lecteurs auront, faits et textes à l’appui, l’occasion unique de trancher : qui finalement a eu tort, et qui a eu raison ?

Et c’est ce classement qui, à beaucoup, ne fera pas plaisir. »

Victor Hugo, un révolutionnaire

Victor Hugo, un révolutionnaire

Fayard - 2018

La tradition veut qu’on soit progressiste à vingt ans et réactionnaire l’âge venant. Victor Hugo, qui décidément ne fait rien comme les autres, parcourt le chemin inverse. De 1847 à 1851, on assiste à l’« extraordinaire métamorphose » d’un vicomte, pair de France, monarchiste, député de Paris élu sur des listes de l’union de la droite, devenant l’homme des Misérables, passant du côté républicain, prônant la révolution et s’intégrant à l’extrême gauche.

Qu’en est-il de ce Hugo-là deux cents ans après ? Pourquoi revenir sur Hugo politique ? Parce que, dit Jean-François Kahn, « Victor Hugo incarne mieux que quiconque le combat pour la démocratie et les droits de l’homme ; ensuite, parce qu’il n’a cessé, parfois seul, au prix de sa tranquillité et de sa réputation, de résister à l’offensive, souvent convergente, des stalinismes de gauche et de droite ; enfin parce qu’au nom du refus de la guerre civile, en vertu d’un patriotisme bien compris, il a de toutes ses forces cherché à favoriser l’émergence d’une autre voie. » Mais aussi parce que peu de gens imaginent, de nos jours, jusqu’où il va dans la radicalité et la modernité, donnant parfois l’impression qu’il nous parle des problèmes d’aujourd’hui.