L’édito de Michel Le Bris

Zones de fracture : Russie, Haïti, Afrique, France
Que peut la littérature dans le chaos du monde ?

  • Dire le monde qui vient. Donner forme, visage, à l’inconnu du monde, en restituer, (ou en inventer) la parole vive. La Russie sera notre invitée d’honneur. Dans le cadre de l’année France-Russie, mais en assumant une totale liberté de programmation. Le meilleur de la littérature russe sera à Saint-Malo, en compagnie de quelques grands réalisateurs. Et ces journées s’annoncent passionnantes — car ces écrivains et cinéastes nous donnent à voir la Russie actuelle sans complaisance, avec une force rare — et, au delà, les figures qui se dessinent du monde nouveau, pour le meilleur et pour le pire…

> Pour en savoir plus, lire l’article : "Le retour du roman - et du cinéma - russe"

  • Dire, au milieu des ruines, un peuple debout — et vaincre le bavardage journalistique. Une édition du festival Etonnants Voyageurs devait se dérouler à Port-au-Prince du 14 au 17 janvier. Annulée comme on s’en doute, nous avons décidé de la remonter coûte que coûte à Saint-Malo. pour ne pas baisser les bras devant le malheur : tous, là-bas, nous le demandaient, c’était aussi notre volonté. Nous avions choisi pour titre de cette édition « Haïti au miroir du monde, le monde au miroir d’Haïti » tant les distinctions internationales pleuvaient, soulignant spectaculairement l’extraordinaire créativité de cette île. Et ces écrivains nous ont donné ces dernières semaines la plus belle des réponses, à cette question des pouvoirs de la littérature : alors que les journalistes quasi unanimes, dans les premiers jours décrivaient une masse ignorante, désorganisée, des scènes de panique et de pillages, insistaient sur « l’île maudite », nous aurons vu le plus rare : ces écrivains prendre tous la plume, contredire, contenir, puis peu à peu submerger la parole journalistique, la contraindre à changer de ton, et de regard.

> Pour en savoir plus, lire l’article : "Haïti à Saint-Malo"

  • Poser d’une autre manière la question de « l’identité nationale », à l’occasion du 50ème anniversaire des indépendances africaines — et, ce faisant, élargir la notion de « littérature-monde ». En prenant au sérieux la phrase d’Arthur Rimbaud : « Je est un autre »

> Pour en savoir plus, lire l’article : « Je est un autre », pour le 50ème anniversaire des indépendances africaines : fracture coloniale, immigration, « identité nationale » au prisme de la littérature"

Michel Le Bris