Il est parfois des matins où l’air déjà tiédi, la lumière dorée augurent bien de la journée. C’est ainsi que le Pr Schepp, entrant dans son bureau d’humeur joyeuse, reste fi gé d’effroi en découvrant, assise à sa table de travail, sa femme immobile, inanimée, morte. Une mort qui le ramène quarante ans en arrière, à l’époque de leurs fi ançailles. Infl uencés sans doute par le tableau d’Arnold Böcklin, ils avaient fait un serment : le premier qui mourrait attendrait l’autre sur le rivage, afi n de rejoindre ensemble l’Île des morts. Mais à mesure que les heures passent, alors que déjà les ombres s’allongent et qu’une odeur douceâtre envahit sournoisement la pièce, le professeur, toujours plongé dans le manuscrit que corrigeait son épouse, découvre, atterré, une femme tout autre qu’aimante, une étrangère. Qui ne l’attendra plus dans l’au-delà.
Traduit de l’allemand par Alban Lefranc.
Revue de presse
« Politycki parvient à éviter la convention du pathos dans ce sujet délicat ; il joue adroitement avec les différents niveaux du récit jusqu’à la scène finale qui rembobine tout le fil de la narration. » Pierre Deshusses, Le Monde des livres
« Matthias Politycki est l’un des plus grand poètes allemands actuels. Ce roman de l’au-delà réunit avec bonheur sa sensibilité poétique à une vision romanesque très personnelle. » Ouest France