Après Les falsificateurs et Les éclaireurs, Les producteurs constitue le dernier volet de la trilogie imaginée par Antoine Bello. Nous retrouvons le narrateur des deux tomes précédents, Sliv Dartunghuver, et les principaux personnages qui l’entouraient : Youssef et Maga, les membres du Consortium de Falsification du Réel, le CFR, et bien sûr la belle et redoutable Lena, rivale de toujours, amie-ennemie, dont on découvre ici le passé douloureux.Sliv est désormais membre du Comex, instance dirigeante du CFR. Après divers échecs (notamment la création d’Al Qaïda, monstre qui a échappé à ses créateurs…), Sliv est décidé à remettre sur les rails le CFR, qui était menacé de disparition à la fin des Éclaireurs.Le roman s’ouvre avec le vol d’une précieuse mallette contenant des documents risquant de révéler l’existence du CFR, organisation clandestine par excellence. Pendant que les membres du Comex s’affairent pour retrouver la mallette, Sliv consulte d’anciens dirigeants du Consortium afin de définir le rôle du CFR dans un monde post-moderne. Il renoue aussi avec Lena, qui travaille à un « scénario » de falsification particulièrement sophistiqué : la création d’une civilisation Maya, les Chupacs, disparue lors de l’éruption d’un volcan situé près de l’actuelle Veracruz. Toute la société Chupac est placée sous le signe de la concorde et de la coopération. Sliv aide Lena à maximiser l’impact de sa création, dans l’espoir de ramener vers davantage d’humanité les hommes du XXIe siècle…Antoine Bello jubile à mettre en route des scénarios complexes, et son récit fait preuve d’une ironie constante. Ce roman d’aventures magistralement mené est sous-tendu par des réflexions de fond : peut-on mentir au nom de l’intérêt collectif ? Comment définir le bien commun ? Nos bonnes intentions justifient-elles des actes douteux ? Quelle est la part du mensonge dans nos vies ? Très vif, amusant et intelligent, Les producteurs clôt de façon ingénieuse la trilogie des Falsificateurs.
Revue de presse :
- « Troisième volet d’une saga commencée en 2007 chez Gallimard, « Les Producteurs » allient un rythme enlevé, une intrigue bien tricotée et une analyse corrosive des réseaux sociaux. »
Thierry Gandillot, Les Échos
- « Imaginez une société secrète qui, dans l’ombre, inventerait des histoires si crédibles qu’elles deviendraient réelles. Et enfin imaginez un romancier qui écrirait les aventures vertigineuses d’un petit groupe de personnes capables de leurrer des milliards d’individus. Et bien, n’imaginez plus, cela existe, ce n’est pas de la science-fiction, mais bien de la littérature celle que nous propose Antoine Bello. »
Catherine Fruchon-Toussaint, Rfi