Jacques Schwarz-Bart, la voix des ancêtres

Frank CASSENTI (Beau comme une image/2016/52’)

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Jacques Schwarz-Bart est un musicien de jazz guadeloupéen qui vit à New-York. Sa musique est imprégnée des rythmes et chants vaudous. En retrouvant des cassettes sur lesquelles est enregistrée la voix de son père, André Schwarz-Bart, Prix Goncourt pour son roman publié en 1959 “Le dernier des justes” et décédé il y a 10 ans, Jacques va remonter une histoire familiale qui nous révèle les tragédies croisées des déportations africaine et juive. La voix émouvante du père, dictant romans et pensées, nous porte en Guadeloupe, à New-York et à Paris dans un voyage initiatique et musical où il est question de notre temps. — Le film que je rêvais de faire.

Jacques Schwarz-Bart, la voix des ancêtres ou présence de l’invisible. C’est un film polyphonique. Se mêlent tant de couleurs, de thèmes, d’impressions. Tant de silences qui hurlent, vous saisissent, vous meurtrissent, vous élèvent… Rien de frontal, la vision se manifeste en biais, avec cette voix venue d’ailleurs, et ce dialogue père/fils, qui se poursuit hors temps, hors mots, juste sur des notes… Oui, le souvenir est un acte d’amour… il est le témoin de cette voix cosmique qui tombe des étoiles, rassemble les fils multiples du vivant, et saute par-dessus toutes les frontières, les murs de toutes les prisons collectives dans le temps et dans l’espace. Bravo Frank Cassenti, le miracle croit en vous : car ici la voix révèle le plus naturellement la présence de l’invisible.

Simone Schwarz-Bart