Le livre moderne de la jungle

Écrit par TODESCHINI Salomé (3 ème, Collège Victor Hugo de Volvic)

Elle esquissa un pas à reculons, puis fit une brusque volte-face et s’éloigna en s’efforçant de ne pas courir.

Lui, ne bougea pas, il la regardait se faufiler entre ces objets faits de diverses matières très bien taillés ou sculptés. Il resta là un moment seul devant cette plaque de glace transparente qui ne fondait pas. Lola s’était cachée dans sa cuisine derrière son plan de travail Akeo (LILLTRASK 30 euro). Elle voulut appeler quelqu’un mais son iphine était loin, dans le salon. En plus bfntv l’avait annoncé ce matin, les vols sont de plus en plus nombreux en France. Lola prit une profonde inspiration et prit la décision de sortir de sa cachette car cet homme devait juste être saoul et elle pouvait donc peut-être l’aider. Arme à la main, enfin rouleau à pâtisserie à la main (MAGASIN 3.99 euros) Lola s’avança, sortit de sa cachette méfiante et s’approcha de la fenêtre qui la séparait de l’étranger. Il la vit avec cet objet en bois dans la main mais il ne bougea pas, il ne risquait rien de toute façon car cette plaque de glace décidément incassable les séparait. Il fut surpris de la voir pivoter vers l’arrière, la jeune femme avait tiré une poignée et la glace n’était désormais plus entre eux. Lola fit un pas en arrière et, sur un ton menaçant dit :
« Vous êtes qui ?? »
Pas de réponse, l’homme restait là sans prononcer le moindre mot
« Monsieur ? Vous allez bien ?? »
Toujours rien, elle le pensa donc ivre ou muet et lui proposa de l’héberger, il ne répondit pas, elle prit donc cela pour un oui. Lola traversa son salon pour aller lui ouvrir la porte avant d’entendre un bruit de casse derrière elle. Décidément ce bout de glace ne pouvait pas fondre…mais il pouvait casser ! Il était si fier d’avoir pu le traverser, avec quelques blessures certes, mais il avait réussi à le briser. Lola n’en revenait pas, l’homme avait cassé sa fenêtre de chez Lopeyre. Maintenant il était couché au milieu du salon à côté de sa télé (SIMSONG 400 euro). Etre saoul à ce point-là elle n’avait jamais vu ça. Il avait mal, il s’était couché à côté de cette plaque de glace noire, il sentit la chaleur du feu dans ce trou au mur. Lola partit chercher des compresses et un diloprane, elle revint et le vit toujours couché au milieu du salon, il était brun et avait la peau noircie par de la crasse, il sentait mauvais et portait seulement une peau de bête autour de la taille.
« -C’est de la vraie ?

  • HUUUN
  • Oui, la peau que vous portez c’est de la vraie ?? Non parce que je soutiens la cause animale moi. Tellement de bêtes tuées pour rien dans ce monde c’est horrible !
  • RIBLE !!
  • enfin…tiens voilà un diloprane et des compresses. »
    Il prit ces bouts de cotons et cette boite faite de la même matière que celle posée sur cette planche surélevée et qui contenait des bouts de tissus carrés. Lola renifla et prit donc un mouchoir dans la boite en carton posée sur la table basse. Il la vit souffler dans ce bout de tissu ; lui pour enlever les choses bizarres de son nez, il les enlevait avec ses doigts mais elle non. Vraiment étrange… Il la regarda mettre ce bout de tissu sale dans une grosse boite noire. Lola le laissa s’approcher de la poubelle, elle poussa un cri lorsqu’il la renversa.
    « Non !! Mais ce n’est pas possible j’ai fait le ménage ce matin !! »
    Il prit une pomme à moitié mangée et la dévora, cette boite était donc une nouvelle sorte d’arbre, dedans il y avait des pommes, des patates mais aussi de la viande, étrange…Lola ramassa les débris et remit la poubelle en place. Cet étranger puait énormément, un mélange d’odeur d’excrément et de transpiration. Elle lui prit la main et le tira vers elle
    « -Ouh la, toi tu vas prendre une douche
  • OUCH »
    Elle partit dans la salle de bain avec lui, lui donna une serviette et mit la douche en marche. Les bouts de tissus dans les mains, il la regarda sortir de la pièce. Il se tourna vers cette énorme boîte et rentra. Dedans il pleuvait pourtant il ne voyait pas de nuage au-dessus de sa tête. Il fit comme lorsqu’il pleut, il frotta sa tête, ses yeux, enleva quelques bêtes accrochées à lui et sortit.
    Lola réentendit un bruit de casse, elle alla dans la salle de bain et découvrit son miroir vintage complétement brisé !! Sept ans de malheur, elle ne tiendrait jamais !!
    « Mais tu es fou !!?? On ne casse jamais un miroir !! »
    L’homme sourit, il était si fier d’avoir pu tuer cet homme qui le suivait partout ! Normalement il se trouvait dans l’eau mais cela n’avait plus d’importance car il était mort. Lola le laissa au milieu de la salle de bain, en sang, elle repartit chercher des compresses et des vêtements. Elle prit un jean très grand, c’était la mode de porter ces jeans avant, Kim Kardashion en portait. Elle lui prit un tee-shirt trop grand, démodé, bleu turquoise avec écrit dessus « tiger », un slip et des chaussettes neuves car selon un grand philanthrope, porter des chaussettes neuves augmente la qualité de vie. Elle revint dans la salle de bain et lui donna les vêtements. Il prit ce qu’elle lui tendait, c’était comme de la fourrure mais d’un animal très étrange. Ça sentait bizarre aussi, comme des fleurs mais ce n’en était point. Il resta là un moment en la fixant avant de commencer à enlever sa fourrure sans aucune pudeur. Lola se retourna et sortit de la pièce, elle ne connaissait pas cet homme, il était vraiment effrayant. Elle attendit quelques minutes prit une profonde inspiration et toqua à la porte. Pas de réponse, elle retoqua sans aboutir à un quelconque signe de vie de l’individu dans sa salle de bain .A bout de patience elle entra après avoir encore toqué bien évidement. Elle écarquilla les yeux, complètement émerveillée. L’homme avait réussi à mettre ses habits mais, de plus, il avait empilé les uns sur les autres les bouts de miroir formant ainsi des miroirs qui reflétaient la lumière de la lampe.
    « Mais tu es un artiste !! C’est tellement design ! Ça représente l’humain qui reflète les personnalités de sa lumière intérieure et extérieure dans le monde urbain brisé par les dictats et les préjugés J’ A-DORE ! »
    Il ne comprit pas pourquoi elle était si contente, ni ce qu’elle disait, il avait juste empilé ces bouts de glace indestructibles les uns sur les autres, rien d’incroyable. L’homme descendit au rez-de-chaussée, il s’arrêta devant un félin qui ressemblait étrangement à son éducateur de la forêt, ce dernier était grand et noir mais le petit félin devant lui était petit et roux. Il avança encore un peu et se plaça devant la plaque de glace noire. Lola le tira en arrière avant qu’il ne casse sa télé samsong, elle s’assit sur le canapé avec lui et, après quelques minutes à scruter les traits de son visage, elle lui dit :
    « Comment tu t’appelles ?? »
    Il ne répondit pas, elle décida donc d’appeler Rachelle, son amie d’enfance.
    « Saluuutt devine quoi ? non j’ai pas acheté les nouvelles louboutous j’ai fait mieux !, Non mais non, j’ai recueilli un homme en détresse, oui il est bizzare, ah non mais grave on dirait un sauvage genre Mowglie
  • GLIE !!
  • Attends je te rappelle, il vient de parler. Oui je fais attention, oui, allez ciao bye ma chérie.
  • Mowglie ?
  • MOGLI !
  • Bon tu te fous de moi là, tu peux pas t’appeler Mowglie, c’est moche comme prénom, qui s’appelle Mowglie en 2017. Hein ?? Tu sais quoi tu m’énerves, je te recueille, je te donne des habits et toi tu te fous de ma gueule ? »
    Il se mit à crier, de plus en plus fort, comme elle venait de faire, il cria pendant des dizaines de minutes et fut interrompu par une décharge électrique derrière son dos.
    Elle avait appelé la police en disant qu’un pervers s’était introduit chez elle. Ils ne mirent pas longtemps à arriver et à le maitriser.
    La police le mit en examen puis le transféra dans un asile suite à des tests qui prouvèrent que Mowglie était fou .Il ne connaissait pas ses parents, sa famille, ni Beyonce, avait peur des voitures et criait tout le temps. Il ne possédait aucune pudeur et mangeait comme un porc. Il criait lorsque quelqu’un haussait le ton avec lui. En conclusion un être non civilisé.
    Mowglie finira dans une chambre d’hôpital, comme un fou, la suite moderne du livre de la jungle n’est point féérique, ni drôle. Les êtres « civilisés » ne l’ont pas adopté, ils l’ont prit pour un fou, un fou car il avait en lui seulement des comportements instinctifs, qu’il n’était pas influencé par la société moderne, les média et les modes. Un fou donc, ou un être humain tout simplement ? Un être humain a l’état « sauvage » comme le disent les scientifiques ou un être non civilisé pour les autres « humains ».