Vivre riche

De Joël AKAFOU (Vrai Vrai Films/ Les films du Djabadjah/ Les films de la passerelle/2017/53’)

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« Rolex le Portugais » a tenté « l’aventure » au Burkina Faso voisin, sans succès. Le voici de retour à Abidjan, pour gagner beaucoup d’argent. Avec ses compagnons, âgés de 15 à 25 ans, il vit de de l’économie informelle, en particulier celle du « broutage », soit des arnaques sur Internet, en profitant, des largesses pécuniaires de blanches en mal d’amour ou de sensations, qu’ils vont ensuite brûler dans les maquis (débits de boisson) ou les boîtes. Cette immersion sans fard en cinéma direct ne décrit pas « un métier », comme le raconte Rolex au cinéaste, Joël Akafou, plutôt un « phénomène », inspiré par le modèle de Doug Saka (mort en 2006), musicien à la carrière fulgurante qui a promu un modèle hédoniste et désinvolte, et inventé le style du « coupé-décalé », célèbre dans toute l’Afrique de l’Ouest, et jusqu’en Europe. Les protagonistes de Vivre riche appartiennent à une jeunesse mutante, déboussolée par les années de guerre civile, qui, au grand dam de la génération précédente (qu’elle continue pourtant à craindre et respecter), entend ni plus ni moins « encaisser la dette coloniale ».