L’édito de Michel Le Bris

Nouvelles voix d’Afriques

Du 16 au 20 mai
affiche du festival 2002

Héritière de ses « grands ancêtres », certes, mais toujours extraordinairement vivante, dérangeante, foisonnante. Soucieuse de dire le monde, avec ses rythmes, son énergie, ses langages vrais. « Du monde entier », dans tous les sens du mot. Littérature de l’exil, du métissage culturel, bousculant les idéologies identitaires, refusant de s’enfermer dans une quelconque africanité, affirmant au contraire sa vocation universelle avec une belle vigueur, concassant, réinventant la langue française, jouant de toutes les stratégies narratives, à commencer par celles des traditions orales, bousculant les tabous : une Afrique nouvelle est en train de prendre la parole. Très loin des clichés où on l’enferme encore. Urgence, donc, et nécessité de la littérature, partout affirmées avec une intensité, une gravité nouvelle - les grands photographes du réel, comme James Nachtwey, invités en nombre cette année, nous disent-ils d’ailleurs autre chose, de leur travail ? Et le roman français, direz-vous ? Parlons-en, justement : il est bien plus divers, inventif, en prise sur son temps qu’on le dit.