Magique. Ce fut, tout simplement, magique.

L’ensemble des invités de l’édition 2009 accueillis par René Couanau et Michel Le Bris dans la cour de l’Hôtel de Ville de Saint-Malo
© Gaël Le Ny

Magique. Ce fut, tout simplement, magique. Comme si un « je ne sais quoi » de léger, grisant, flottait dans l’air, qui rendait heureux. Une foule énorme, enthousiaste, généreuse, qui courait de rencontres en rencontres. Des queues bon enfant devant toutes les salles. Et des rencontres fortes, intenses, dont beaucoup resteront dans les mémoires — comme on pourra en juger sur ce site, où presque toutes peuvent être écoutées. Dès l’ouverture du café littéraire, devant une salle comble — à 10 heures, le samedi ! – chacun sur l’estrade avait senti monter par vagues cette émotion, comme si tous les fidèles avaient tenu à être là pour dire que ces vingt années, ensemble, avaient été pour eux aussi une belle aventure, dans le souvenir partagé de tous ceux en allés, certes, mais avec le sentiment allègre, aussi, d’un avenir ouvert. Plein, le palais du Grand Large, pleines, les salles de l’Ecole de la Marine Marchande et du Théâtre Chateaubriand, pleines, les salles du Vauban et de la maison des Associations. Pas moins de vingt-cinq lieux investis en même temps, trois cents rencontres, débats, lectures, 150 projections … et malgré cela, pas assez de place !
Mais c’est moins le nombre que cette — allons, n’ayons pas peur des mots – cette ferveur qui importait, au fil de ces journées. Qui aurait imaginé cela, il y a vingt ans, quand nous risquions ce pari un peu fou, en rupture avec les modes littéraires dominantes, pour affirmer l’urgence d’une littérature « ouverte sur le monde, soucieuse de le dire » ? Bien des choses ont été écrites depuis la publication de notre « manifeste pour une littérature-monde » — la réponse était à Saint-Malo, pendant ces trois journées.
Décidément ce festival ne ressemble à aucun autre… Grâce aux auteurs, grâce au public. Et à eux tous nous avons envie, aujourd’hui, de dire un grand merci.
L’aventure continue.

Michel Le Bris