Quelques repères historiques

De 1492, la découverte du Nouveau Monde avec le débarquement de Christophe Colomb dans l’île qu’il appelera Hispaniola au 12 janvier 2010, les repères historiques essentiels.

1492 : Découverte du Nouveau Monde. Débarquement de Christophe Colomb en Haïti qu’il appelle Hispaniola.

1501-1503 : Introduction des premiers esclaves noirs dans l’île, pour suppléer à l’extermination de la main d’œuvre indigène.

1560-1570 : Les premiers “boucaniers” s’installent dans la partie ouest de l’île, ainsi qu’à l’île de la Tortue. Les esclaves marrons se réfugient dans les montagnes. Les planteurs s’inquiètent de cette religion étrange qui semble être un ferment de révolte : le Vaudou.

1635 : Création par Richelieu de la Compagnie des îles de l’Amérique.

1664 : Création de la Compagnie des Indes occidentales. Bertrand d’Ogeron est nommé gouverneur de Saint-Domingue. Boucaniers et flibustiers “acceptent” l’autorité du roi de France

1685 : Promulgation du Code noir.

1697 : Traité de Ryswick par lequel l’Espagne cède à la France le tiers de l’île de Saint-Domingue. Dernière grande expédition de la flibuste sous la direction du baron de Pointis et de l’amiral Ducasse, contre Carthagène.

1700-1710 : la flibuste laisse peu à peu la place à la piraterie, dont le centre de gravité se déplace vers l’océan indien. Développement, dans les îles de la grande plantation. La colonie compte alors entre 400 000 et 500 000 esclaves, 40 000 blancs et 25 000 affranchis.

1750 1758 : Le nègre Makandal, chef d’un parti de noirs “marrons,” fait souffler un vent d’inquiétude chez les colons blancs — qu’il aurait en projet, dit-on, de tous empoisonner.

1791 : Cérémonie vaudou du Bois Caïman, sous la direction du “ougan” Boukman, le 14 août. On donne cette cérémonie comme le point de départ de l’insurrection générale des esclaves, déclenchée le 22 août.

Louverture Poisson, Cérémonie du Bois Caïman
Huile sur toile, 1969, 91,5 x 122 cm, coll. Georges Nader père, Haïti

1793 : La Révolution française enfin en Haïti : la Convention envoie un membre d’une commission civile, Sonthonax, proclamer la liberté générale des esclaves, le 29 août.

1794 : Toussaint Louverture, qui commande alors à une armée de 5 000 hommes, repousse une attaque des Anglais. Pour ce fait d’armes, il est nommé général de l’armée française

1797 : Toussaint Louverture, gouverneur de Saint Domingue, reçoit les prêtres de la Constitution civile du clergé, envoyés par l’abbé Grégoire.

1801 : Toussant Louverture conquiert la partie espagnole de l’île, y proclame la fin de l’esclavage, promulgue une nouvelle Constitution, et déclare l’autonomie de Saint-Domingue

Général Toussaint Louverture (1743-1803)
Gravure, coll. Roger-Viollet, Paris

1802 : Napoléon envoie des troupes sous le commandement du général Leclerc, pour rétablir l’ordre français — et l’esclavage — à Saint Domingue. Déportation de Toussaint Louverture à fort de Joux en France, où il mourra. Dessalines, Pétion et Christophe mènent la résistance.

1803 : La bataille de Vertières signe la victoire sur les troupes françaises

1804 : Proclamation, le 1er janvier, par le général Dessalines de l’indépendance de Saint-Domingue, désormais appelée Haïti (Ayiti en créole, premier nom de l’île, donné par les peuples Taïno et Arawaks).

1806 : Assassinat de l’empereur Dessalines.

1807-1820 : guerre civile dans un pays divisé entre le royaume d’Henri Christophe, au nord et celui d’Alexandre Pétion au sud. Jean-Pierre Boyer, après le suicide de Christophe, réunifie le pays en 1820.

Jean-Richard Chery, Le Roi Christophe inspirant la construction de la citadelle
Huile sur toile, 70,5 x 60,5 cm, 1963, coll. Halvor et Astrid Jaeger

1821-1844 : Le président Boyer envahit la partie espagnole de Saint-Domingue. L’île entière sera sous le contrôle d’Haïti jusqu’en 1844.

1825 : La France reconnaît l’indépendance d’Haïti contre une “indemnisation” de 150 millions de francs-or, soit 10 années du budget d’Haïti. Le paiement de cette énorme somme pèsera durablement sur le développement de l’île.

1826 : Le Code pénal haïtien prévoit amendes et emprisonnements pour les pratiquants du vaudou.

1838 : L’indemnité sera ramenée à 90 millions de francs-or

1850 : Le chef de l’Etat haïtien, Faustin Soulouque, qui passe pour un partisan du Vaudou, se fait sacrer empereur et fait régner la terreur.

1860 : Après sa chute, signature d’un Concordat entre l’Etat haïtien et le Vatican : le catholicisme devient religion officielle de tous les Haïtiens.

1896 : Campagne « antisuperstitieuse » déclenchée par l’Eglise, avec l’appui du gouvernement, dans toutes les paroisses du pays.

1915-1934 : Occupation de l’île par les américains. La répression sera terrible, notamment contre la paysannerie en révolte et les pratiquants du Vaudou. Assassinat du leader paysan Charlemagne Peralte en 1919.

1957 1986 : Régime dictatorial des Duvalier (père et fils) François Duvalier se proclame président à vie en 1964 et organise autour de lui une milice paramilitaire : les “tontons Macoutes”. Son fils Jean-Claude lui succède à sa mort, en 1971.

1987 : “Bébé Doc” chassé en 1986, une nouvelle constitution est votée. La langue créole obtient un statut de langue officielle, aux côtés du français l’autre. Le vaudou est dépénalisé.

16 décembre 1990 : Election, sous le contrôle de l’ONU, du père Jean-Bertrand Aristide qui se donne pour « l’avocat des pauvres » (67 % des suffrages).

29 septembre 1991 : Un coup d’Etat de l’armée contraint le président à l’exil.

15 octobre 1994 : retour au pouvoir du président Aristide, qui cède son poste à René Préval, élu président le 17 décembre, afin de pouvoir se représenter ensuite ( la Consitution interdisait de briguer deux mandats consécutifs)

janvier 1997 : L’Unesco décerne son Prix de l’éducation aux droits de l’homme 1996 à Aristide.

mai 2000 : Aristide est élu de nouveau président de la République avec 91% des suffrages exprimés.

29 février 2004 : contestation croissant, flambée du trafic de drogue : sous la pression des USA et de la France Aristide est contraint de démissionner. Mise en place d’une force d’interposition de l’ONU : la MINUSTAH. Aristide trouve refuge en Afrique du Sud.

7 février 2006 : élection de René Préval à la présidence de la République

12 janvier 2010 : après plusieurs ouragans, tempêtes tropicales, inondations frappant le pays en 2002, 2004, 2005, 2006, 2007, 2008, 2009, un tremblement de terre de magnitude 7 frappe l’ouest d’Haïti, détruisant pour un part la ville de Port au Prince, et les villes proches, Leogane, Petit Goave, Grand Goave, Jacmel. On craint plus de 200 000 morts…

Texte et images extraits de l’album « Vaudou » avec l’aimable autorisation de l’éditeur