Mission bretonne en Haïti

En 1860, des négociations entre la République d’Haïti, indépendante depuis le 1er janvier 1804, et le Saint-Siège aboutissent à la signature d’un Concordat. Cinq diocèses sont créés sur le territoire de la jeune république.
En 1863, un prêtre breton, Martial-Guillaume-Marie Testard du Cosquer, originaire de Lesneven et curé de la paroisse Notre Dame des Carmes de Brest est envoyé par le Pape Pie IX négocier l’application du Concordat de 1860. Le 1er octobre 1863, il est nommé premier archevêque de Port-au-Prince. Le 10 juin 1864, il débarque à Port-au-Prince, avec une bonne trentaine de religieux et d’ecclésiastiques qu’il a recrutés.
Partir à cette époque ne signifiait pas amorcer une longue carrière apostolique. En 1884, Haïti aura vu débarquer 259 missionnaires. Vingt ans après, il n’en reste plus que 100. 88 sont déjà décédés au service de la Mission ; les autres ont dû quitter pour raison de santé.
Pour recruter son clergé, Mgr Testard du Cosquer ouvrit à Paris, un grand séminaire, rue Lhomond. Il fut transféré à Pontchâteau en 1872, puis au diocèse de Quimper, à Saint-Jacques en Guiclan en 1894.
Ce sont surtout les diocèses bretons qui alimentèrent la Mission. Sur 895 missionnaires partis jusqu’à aujourd’hui, 265 sont issus du diocèse de Vannes, 174 de Quimper, 115 de Rennes, 105 de Saint-Brieuc et 44 de Nantes. Aux prêtres se sont joints de nombreux frères des écoles chrétiennes, des religieuses de la Sagesse et de Saint-Joseph de Cluny. Enfin, les Prêtres de Saint Jacques ont fourni à l’Église d’Haïti 16 évêques, tous bretons, jusqu’en 1966, date à laquelle Rome a établi un épiscopat haïtien.