Les Arbres Musiciens de J.S. Alexis (1957), NRF Gallimard.
Durant les années 1940, grande époque de la « campagne antisuperstitieuse », la famille Ousmin, une mère (Léonie) et trois fils, nous font pénétrer dans les arcanes du pouvoir haïtien : la religion (Diogène), l’armée (Edgard) et le milieu intellectuel (Carles). Face à eux, dans le monde des humbles, se dressent le houngan du sanctuaire Nan-Remembrance, Bois-d’Orme, tenant mystique de l’héritage traditionnel, et Gonaïbo, un enfant solitaire, une sorte de Petit-Prince sauvage, un elfe de la forêt enchantée des Arbres Musiciens, gardien attentif d’un monde poétique. Roman apologétique de la défense d’une terre merveil¬leuse plantée de dieux de Guinée et d’esprits des Loas, c’est une lutte pathétique de la foi originelle contre l’histoire en marche, une lutte inégale entre le « nègre-feuille » et les sociétés d’exploitation états-uniennes qui s’installent et prospèrent avec leur machines d’acier sous l’œil complice du pouvoir en place.