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DATTAS Lydie

France

La Foudre (Mercure de France, 2011)

Biographie

© D.R

Poète, auteur, et compagne de Alexandre Bouglione durant 25 ans, Lydie Dattas restitue parfaitement, dans une langue poétique et envoûtante, ce monde étrange et cette beauté transfigurée de la piste de cirque et celle du peuple gitan. "Ses mots rendent palpable la lourdeur des rideaux de velours, visibles les visages fragiles derrière le maquillage outrancier."

Fille d’un organiste de Notre-Dame de Paris et d’une actrice de théâtre, Lydie Dattas crée, en 1992, avec Alexandre Bouglione, le Cirque Lydia Bouglione, devenu à leur séparation le Cirque Romanès. Un temps rempailleuse de chaises, Lydie Dattas s’est aussi mise à tresser les mots dans plusieurs ouvrages de poésies : Le Livre des Anges où les poèmes semblent intemporels et s’habillent de mysticisme, La Nuit spirituelle, vingt-cinq pages aussi noires que lumineuses d’un chant d’une prose brûlante qui crie la faute de la chute originelle et où l’auteur veut "s’efforcer de rendre la malédiction si profonde et si sombre qu’elle en soit belle".
Dans L’Expérience de bonté, poème en prose plus que récit, on assiste au face à face entre une religieuse et une petite fille dans une chambre d’hôpital. Le royaume découvert est celui que nous ouvre l’autre qui nous regarde avec bonté. Enfin, dans Les Amants Lumineux, la poésie prend la forme d’une méditation à deux voix sur la dernière chance donnée par l’Orient à l’Occident.
Lydie Dattas a par ailleurs préfacé le livre de Christian Bobin La Lumière du monde (2001), un recueil d’entretiens avec lui qu’elle a conduits et recueillis.
En 2006, elle publie une biographie, La Chaste vie de Jean Genet, hommage à un écrivain qui a été son ami. On peut y lire sa vison très personnelle et loins des images préfabriquées de Genet retenues jusqu’alors.

Mais après la vie d’un autre, c’est la sienne qu’elle livre en 2011 dans La Foudre, récit autobiographique qui raconte sa découverte d’un monde qui lui est totalement étranger, celui du cirque, qu’elle a pénétré par l’intermédiaire de son mari, Alexandre Bouglione.


Bibliographie :

  • La foudre (Mercure de France, 2011)
  • La chaste vie de Jean Genet (Gallimard, 2006)
  • Le Livre des anges (Gallimard, 2003)
  • Les Amants lumineux (Gallimard, 2001)
  • L’Expérience de bonté (Arfuyen, 1999)
  • La Nuit spirituelle (Arfuyen, 1996)
  • Noone (Mercure de France, 1970)

Présentation de La Foudre

Dans le couloir rouge aux murs ruisselants de miroirs, chacune de nos déambulations éclaboussait de tain nos jeunesses contraires. Nos chevelures enflammées de pourpre et nos visages carmin juraient un amour éternel. Au centre de ce feu se jouait la plus érotique aventure spirituelle : le dompteur couvrait mon écriture d’une peau de léopard, je jetais sur ses fauves la goutte d’or de la conscience.

À la faveur de sa rencontre avec Alexandre Bouglione, la jeune Lydie bascule dans un univers totalement étranger au sien, celui du cirque. Fille d’une mère comédienne flamboyante et d’un père organiste à Notre-Dame rien ne la prédestinait à connaître ce monde où l’on ne pénètre que parrainé. Alexandre sera donc le guide de Lydie, il l’imposera dans le cercle. À ses côtés, elle découvre un monde fascinant et effrayant. La brillance des strass rivalise avec l’éclat pur des diamants. Ici se mêlent en permanence le vrai et le faux, le noble et le trivial, le sensuel et le religieux. À Paris, au Cirque d’Hiver, temple de ce monde parallèle, Lydie côtoie des personnages à la fois sublimes et grotesques. Les femmes sont des reines intouchables autant que des sorcières, les hommes des ogres cachés derrière de petits garçons romantiques… Grâce à son travail et au respect des règles, Lydie trouve sa place dans cette nouvelle famille.

Revue de presse :

  • "Un vrai choc que cette suite de brefs chapitres sans titre, deux pages à peine chacun, mais si puissamment tressés, où les phrases sont nouées entre elles avec une telle intensité, que l’on ralentit la lecture pour retarder l’instant de la fin. Ces éclats sont peut-être ce qu’elle a écrit de plus accompli. (...) Ce léger dévoilement autobiographique, à peine esquissé, jamais impudique, est poignant de bout en bout. Avec elle, tout passe au tamis d’une vision poétique du monde." BLOG DE PIERRE ASSOULINE
  • "Difficile de lire ce livre d’une traite, gavé de beauté que l’on est au bout de quelques phrases. Mais on y revient comme à une drogue. C’est un livre étrange, flamboyant jusqu’à l’écœurement, primitif et lettré, sauvage et enfiévré. (...) Foudre avance ainsi en courts chapitres alternés. D’un côté, l’entrée dans le monde du cirque par amour. De l’autre, l’affranchissement du récit familial d’apprentissage. Le tout dans le saisissement d’une langue engrossée de phrases que n’auraient renié ni Gracq ni Cocteau ou Genet dont elle fut proche" RUE 89
  • "Lydie Dattas, l’auteur, n’hésite pas à charger d’or, de pourpre, de sang et de boue ses phrases. Elle allume sans sourciller des brasiers de mots qui rougeoient dans l’ombre des pages ; sans retenue, elle fait exploser en vol noms et adjectifs qui retombent épars, en pluie de couleurs sur ses phrases éclaboussées. (...) Lydie Dattas écrit d’une plume exaltée, elle exagère sans doute, elle va trop loin peut-être, mais elle tient bon et jamais elle ne relâche la tension qu’elle insuffle à son écriture."LE TEMPS