Le Trésor de Pandajar

Nouvelle écrite par Toscane VOGHERA, en 6ème au collège Emile Zola, Rennes (35)

Le tresor de Pandajar.

J’ai dévalé le grand escalator qui traversait la verrière du centre commercial des Trois Platanes, dans le clignotement des sapins de Noël. J’essayais de me frayer un passage parmi la foule. Dès qu’elle me vit, elle me regarda profondément, comme si elle cherchait quelque chose, puis elle baissa la tête. Quand l’ami qui m’accompagnait, Pierre, cria mon nom, elle se leva avec légèreté puis disparut sous mes yeux sans que je m’en rende compte. Pierre et moi rentrâmes ensemble dans notre studio. Moi, Jim Carter, étudiant à l’université des Arts à Paris, de père américain et de mère française, je rêvais d’être écrivain. Au lycée j’avais étudié beaucoup d’auteurs de différents continents dont l’Afrique, l’Europe, l’Amérique mais la littérature qui m’avait le plus passionné était celle des auteurs hindous. Mon professeur m’avait offert une vieille statuette, qui, quand on la secouait faisait « bling, bling ». Elle ressemblait par sa forme a une poupée gigogne, dessus y « était représenté le dieu Rallah. Je lui avais dit qu’il y avait certainement quelque chose à l’intérieur mais il avait nié cette hypothèse en souriant. Le lendemain je me promenais à nouveau dans le centre commercial, quand soudain on me tira par la manche en m’entraînant dans un local où était rangé le matériel de nettoyage. C’était la jeune fille de la veille.

- « Est-ce que tu t’appelles Jim Carter ? » me demanda-t-elle.
- « Oui, mais que me voulez-vous ? »
- « Je viens du royaume de Pandajar et je suis à la recherche d’un trésor caché dans les égoûts, pourrais-tu m’aider ? Tu auras ta part bien sûr ! »
- « Oh ! il ne s’agit pas de ça mais je... j’ aimerais voir le royaume de Pandajar en échange ! »
- « Sans problème ! Suis-moi, il faut se dépécher ! »

Au début, je pensais qu’elle était folle mais... et puis elle était si jolie...

- « Est-ce que ces grelots d’argent que tu portes aux manches sont rares, ils... ils sont magnifiques ! »
- « Oui, cette tenue appartenait à ma mère... »

Elle s’enfonça à l’arrière du local où je découvris une porte dérobée, puis nous descendîmes quelques marches. Il y avait une bibliothèque poussiéreuse, elle poussa un livre et... Oh ! Un passage secret ! Des escaliers noirs apparurent et on s’enfonçait de plus en plus... Enfin elle ouvrit une porte. Et là, je vis le royaume disparu comme sur les tableaux : il y avait du sable, un marché, des gens avec des paniers et je sentais le parfum entêtant des épices qui emplissait mes narines. Les femmes portaient toutes un voile d’une couleur chaude et une longue robe de soie, et certains hommes avaient un turban autour de la tête, une tunique et un pantalon bouffant. C’était tellement coloré, il y avait du rouge écarlate, du jaune safran, du bleu turquoise... Plusieurs enfants jouaient près d’un puits, il faisait chaud. Avec mon sweat et mon jean, je me sentais ridicule.

- « C’est magnifique ! »
- « Bon, écoute, maintenant on remonte dans ton pays, on trouve le trésor... »
- « Mais... »
- « Je suppose que tu veux savoir comment mon pays s’est retrouvé là... Eh bien un jour il y a eu un enorme séisme et nous avons tous glissé sous terre, sauvés par notre dieu. Et je ne savais pas jusqu’à ce jour que la vie existait encore au-dessus. »
- « Mais comment ... »
- « Chuuuttt ! J’ai un temps précis d’un soleil, enfin de 24 heures comme on dit chez toi, tu comprends maintenant ? »
- « Oui, ne t’inquiète pas mais quel est ton nom ? »
- « Je m’appelle Arini, cela veut dire « aventureuse » ! Attention ! »

Quelqu’un était passé avec un panier plein de fruits étranges ! Il en avait fait tomber un. Je ne pus m’empêcher de le prendre.

- « Mmmh..., c’est délicieux ! »
- « Il s’appelle Airachi, le « fruit de l’ eau » car il y a de l’eau à l’intérieur. »

Puis on fit le chemin en sens inverse. Elle sortit du local et s’engagea vers la seconde galerie. Des pas résonnèrent, je la tirai à l’intérieur d’une boutique. Maintenant c’était à moi de la protéger. Quelques minutes plus tard, nous étions dans la rue.

- « Je crois qu’il y a une plaque d’ égoûts avec de drôles d’inscriptions ici ! »
- « Oui là ! » dit-elle.
- « Bravo, mais descendons vite ! »

L’endroit était sombre, sale et infesté de rats. Nous marchâmes longtemps puis je remarquai une brique du mur un peu descellée, nous essayâmes de toutes les façons possibles de la déboîter mais elle ne bougea pas.

- « Là ! Regarde, une petite fissure dans la brique ! » m’écriai-je.
- « Tu as raison, seulement il faudrait quelque chose de très fin et dans les égoûts... »

Nous nous assîmes quelques instants, découragés quand, tout à coup, je vis un petit bout de fil de fer, je le ramassai et m’ élançai vers le mur. Après un moment, je remarquai que ce n’était pas une fissure mais une serrure qui avait été forgée dans la brique, cela signifiait donc qu’il fallait une clé. Elle s’écria tout à coup :

- « Cela ressemble tant à la clé de la statuette de Rallah ! »
- « Comment ça, la statuette de Rallah ? »m’écriai-je, éberlué, je commençais à comprendre.
- « La statuette donnée par Rallah, notre dieu, à notre pays, qui avait disparu il y a longtemps. La légende raconte que, à l’intérieur de cette statuette une clé ouvrirait la porte de la richesse et du bonheur de l’ Inde ! »

Un sourire illlumina mon visage.

- « Qu’est-ce qui se passe ? » demanda-t-elle, inquiète.
- « Comment était-elle, la statuette de Rallah ? »
- « Eh bien... il y aurait dessiné dessus le visage de Rallah en train de sourire et un fond d’une couleur rouge orangé ! »

Je sortis de ma sacoche la statuette de mon professeur et la secouai devant ses yeux étonnés et pleins d’espoir... Après quelques minutes de concentration pour trouver une pierre solide et coupante, je cassais la statuette qui tomba à terre et laissa rouler à mes pieds une clé dorée. Elle enfonça la clé dans la serrure et la brique se décolla d’un cran et s’ouvrit sur un trou plein de diamants, pierres précieuses, d’or, de colliers : le trésor de Pandajar !

On enfouit tout ça dans un sac et on s’affala par terre. On discuta puis, elle me raconta qu’elle était née dans le royaume de Pandajar, c’était une jeune fille comme les autres. Mais un jour, alors qu’elle aidait un vieillard à rentrer chez lui, il fut pris d’une crise cardiaque. Et avant de mourir il lui avait raconté une vieille prophétie qui disait : Un trésor est caché dans le monde d’au-dessus et le jeune homme qui nous a parlé à travers les statuettes de Rallah t’attend. Va, va aventureuse... Elle découvrit le passage secret et vint à ma rencontre. Dès la première fois que je l’avais vue, j’avais senti que c’était une fille pleine de qualités et qu’elle était venue pour moi ! On remonta dans le local puis vint le moment fatal où il fallait se quitter...

Elle pleura longtemps dans mes bras.

- « Adieu, Jim, nous ne nous reverrons plus jamais ! »
- « Mais si, je serai toujours avec toi dans ton coeur ! » lui répondis-je.

Elle s’arrêta de pleurer et me répondit :

- « Tu seras toujours le plus beau de mes souvenirs... »

Elle repartit vers son royaume et disparut derrière les escaliers noirs...
Elle m’avait proposé la moitié du trésor mais j’avais refusé car il lui appartenait à elle ainsi qu’à son pays...

Dehors une pluie fine coulait sur la route. Je rentrai chez moi et retrouvai mon ami très mécontent, je dus lui trouver une bonne excuse. C’était la veille de Noël et il était 11h00 du soir. Je lui avais promis de l’accompagner à une fête. Le lendemain matin, il m’apporta au réveil un paquet carré qu’il avait trouvé dans la boîte aux lettres et qui m’était soi-disant destiné. Je dépliai le tissu blanc qui laissa place à une boîte avec un ruban rouge autour. Je l’ouvris et là, mon regard s’enfonça au fond de cette boîte. Un petit bruit doux et agréable laissait apparaître, scintillant, un petit grelot d’argent...

Fin