Fidel Castro, l’enfance d’un chef

(Daniel Leconte, Doc en stock, Arte France, 2004, 55’)

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La jeunesse et l’ascension de Fidel Castro racontées grâce à des archives inédites et des témoignages exclusifs : loin de la légende, itinéraire d’un talentueux opportuniste qui apprit très tôt à jouer de toutes les formes de violence pour se hisser au pouvoir. Par un montage habile d’archives inédites et de témoignages de proches, Daniel Leconte tente de pénétrer le mystère Fidel Castro, en s’attachant à l’enfance et à la jeunesse du vieux dictateur. L’histoire commence en 1926, à Biran, où Fidel naît d’une relation entre un grand propriétaire terrien et une bonne. Enfant illégitime, il est expulsé très jeune du fief familial. Éducation jésuite au collège de Belèn (l’école des fils de bonne famille), études de droit à l’université de La Havane, militantisme étudiant, constitution du M26, rencontre avec le Che...
En relatant chronologiquement les faits marquants de sa vie, jusqu’à la fondation du Parti communiste cubain en 1962, Daniel Leconte présente une image inédite du lider maximo, pour qui la politique (et ce qu’il y a de pire en politique) n’a jamais eu de secret. Bête politique Agitateur-né, Fidel Castro se lance très jeune dans la politique pour se révéler dans un rôle qu’il ne quittera plus, celui d’opportuniste de génie. Après avoir adhéré à un groupuscule de gauche, il se rétracte et rejoint les anticommunistes de l’UIR (Union insurreccional revolucionaria), puis le Parti orthodoxe pour la démocratie. Témoignages et documents concordent : Fidel est bien un infidèle de première catégorie. En mars 1952, l’armée porte la dictature de Batista au pouvoir. Et Castro se retrouve à la tête du fiasco militaire de la Moncada, à la suite duquel il affirme, prophétique : “L’histoire m’absoudra.” À partir de ce demi-échec, Daniel Leconte expose avec clarté ce qui, entre autres, va porter Castro au sommet : une guerre de la communication relayée par les télévisions et par sa propre radio clandestine, “Rebelde”.
En 1959, Castro devient Premier ministre du gouvernement provisoire issu de la révolution cubaine. Sur fond de guerre froide, il ménage les communistes d’un côté et, de l’autre, peut affirmer à Washington : “Nous ne sommes pas communistes.” Suivront l’éviction brutale et l’élimination de tous ses compagnons de route démocrates au profit des communistes, puis la naissance officielle, en 1962, du Parti communiste cubain... Un leader populiste s’est fabriqué dans un pays brisé grâce à une extraordinaire intelligence de la communication de masse.