Eloge de l’Underground

(Jean-Euphèle Milcé et Romel Célestin, 30’)

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Fokal, jeudi 2 février, 3h00 pm, suivi d’une rencontre avec "Art et survivance".

La Ville de Port-au-Prince est un grand désespoir perdu dans la polyphonie : hurlements, pas désaccordés en course folle, klaxons, lourde invocation de jésusLa Grande Rue de Port-au-Prince brasse tout l’informel de la république depuis que les belles enseignes et les bordels ont émigré un peu plus haut, à Petion-Ville. A la sortie sud de la Grande Avenue de la « Grande-Rue », dans le bloc entre la Rue Chareron et la Rue Joseph Janvier, une bande de plasticiens s’organisent en communauté d’artistes et transforment la communauté en musée à ciel ouvert. Tout le quartier, tout âge et tout sexe confondus, récupère, découpe, tape, colle, dessine l’avenir et la vie supportable. Pour faire résonance de la notoriété du quartier et des résonnances du Ghetto biennale de 2009 et 2011, le film prend le parti de mettre en lumière la vie d’un quartier d’artistes au milieu d’une ville sans sujet intéressant mis à part l’omniprésence des ONGs, le spectacle du palais cassé et la mise à mort des petites révolutions du dimanche. Ce documentaire pose d’emblée à la question essentielle du rapport entre l’art et la survivance.