Nick Barley : « Etonnants Voyageurs partage notre souci de qualité »

Entretien avec le directeur de la World Alliance et de l’Edinburgh International Book Festival, publié dans La Croix.

Comment est née la Word Alliance ?


Il y a eu une explosion de festivals littéraires dans le monde depuis l’année 2000. En 1983, quand fut lancé celui d’Édimbourg, il existait deux festivals littéraires en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, il y en a plus de 400. Les écrivains sont énormément sollicités, l’idée est donc venue de leur fournir des outils pour faire leur choix, et au-delà de construire un réseau qui partage une philosophie de bonnes pratiques et de qualité en matière de traitement de l’événement, d’organisation, et d’internationalisme.

Comment s’est fait le choix de ces huit membres, et notamment celui récent d’Étonnants Voyageurs ?

J’ai essayé de choisir un festival sur chaque continent du monde, en m’assurant que nous n’ayons pas un réseau uniquement anglophone. Il était très important de compter un festival francophone, un autre allemand, un chinois. Et sur chaque zone géographique j’ai choisi le meilleur. il est évident qu’Étonnants voyageurs est le meilleur festival francophone au monde, et Michel le Bris est un directeur artistique de réputation incontestable, qui a développé une philosophie internationale dans ses programmations à Saint-Malo mais aussi à Bamako ou Port-au-Prince.

Vous allez réunir ce week-end à Saint-Malo tous les directeurs membres de Word Alliance…

En effet, tous les directeurs rejoignant la structure s’engagent à une rencontre par an quelque part dans le monde. L’an dernier c’était à Toronto. Nous sommes pour l’instant en train de construire le réseau dans lequel les synergies seront possibles. Certaines ont déjà été réalisées, comme la venue de huit écrivains chinois à Édimbourg en décembre dernier, qui n’aurait pas pu avoir lieu sans la Word Alliance. J’espère que nous aurons l’an prochain des écrivains français et maliens. Un de nos buts est d’aider à la circulation des écrivains, ainsi que l’internationalisme de ces festivals. Les organismes œuvrant à la promotion des lettres et des livres dans le monde, tels que le British Council ou l’Institut Français pourront être intéressés par le projet et le soutenir financièrement. Word Alliance peut donner une structure à la diplomatie culturelle mondiale.

Souhaitez vous étendre le réseau ou conserver un nombre restreint de membres ?

Nous ne voulons pas un réseau trop large, car il nous faut garder la cohérence et la possibilité de nous organiser de manière souple et légère. Nous aimerions intégrer un festival d’Amérique du Sud et un autre africain et nous nous arrêterons probablement à ce chiffre de dix membres. Mais il y aura la possibilité de projets ponctuels avec de plus petits festivals, comme le festival de littérature palestinienne Palfest avec lequel nous envisageons une collaboration, la possibilité de la venue de tel ou tel auteur palestinien et inversement sur une année de collaboration.

Recueilli par SABINE AUDRERIE

Un article publié dans La Croix.