TCHIVELA Tchichelle

Congo-Brazzaville

Les fleurs des lantanas(Présence Africaine, 1997)

Figure incontournable de la culture à Pointe-Noire, le Congolais Tchichélé Tchivela s’est imposé comme nouvelliste de renom dans les années 1980 avec deux recueils remarqués pour leur inventivité narrative, Longue est la nuit et L’exil ou la tombe, dans lesquels il dénonçait l’ arbitraire du pouvoir, l’incurie généralisée et l’institutionnalisation du mensonge. Ministre du Tourisme de 1992 à 1995 et préfet pendant la guerre civile, il publie en 1997 son premier roman Les fleurs des lantanas(Présence Africaine). Très attaché à l’héritage culturel vili, il est également un infatigable mécène, aidant sans relâche les artistes de la scène musicale ponténégrine.

L’exil ou la tombe

Présence Africaine - 2011

L’exile ou la tombe, réédition en 2011 Douze nouvelles de longueur variable centrées autour de la problématique du pouvoir politique. Elles procèdent à l’analyse de ses répercussions sociales et psychologiques et, particulièrement, à la mise à nu de ses effets les plus négatifs. Car pour l’auteur de L’Exil ou la Tombe, le pouvoir politique tel qu’il s’exerce dans nombre de pays du tiers monde, singulièrement en Afrique, et quel que soit le type de discours qu’il déploie, use immanquablement des mêmes méthodes de gestion pour se consolider : l’inféodation caractérisée aux puissances étrangères, la délation, les arrestations arbitraires, la répression, l’oppression, etc., et produit immanquablement les mêmes effets : l’intervention de ces puissances pour défendre leurs intérêts menacés, l’incurie généralisée, l’institutionnalisation du mensonge et du vice, le délabrement moral et physique de la communauté nationale. C’est précisément la description minutieuse des effets du Pouvoir - que ceux-ci soient politiques, sociaux ou moraux - qui constitue la matière essentielle des douze récits de L’Exil ou la Tombe, et fonde l’unité de ce recueil. Ce nouveau livre de Tchichellé Tchivéla est remarquable non seulement par les sujets traités, mais encore par le point de vue et le propos très marqués par les techniques narratives en vigueur chez les écrivains latino-américains : la dislocation jusqu’à l’émiettement du temps du récit, l’imbrication des discours direct et indirect dans le même énoncé, l’irruption de l’auteur lui-même dans l’espace textuel comme personnage-destinataire du récit, les jeux et enjeux de la Parole des protagonistes. Cela donne à L’Exil ou la Tombe une cohérence propre et un ton résolument nouveau.