MAC DONALD Ian

Irlande

Luna (Denoël, 2017)

Improbable western spatial évoquant par sa puissance poétique le Bradbury des Chroniques martiennes ou encore le réalisme magique d’un Gabriel Garcia Marquez, le premier roman de Ian Mac Donald, Desolation Road, lui avait valu le prix Locus en 1989. À nouveau publié en France par les éditions Denoël depuis 2009, l’auteur britannique s’est entre temps imposé dans le monde anglo-saxon comme l’un des écrivains les plus importants et les plus influents de sa génération.

Né en 1960 à Manchester, il émigre avec sa famille en 1965 vers la terre natale de sa mère : l’Irlande. À Belfast, le conflit nord-irlandais qui fait rage marque profondément sa jeunesse. Cette période imprègne toute son œuvre, traversée par une réflexion sur les tensions entre hommes d’origines et de cultures différentes.
À l’âge de 9 ans, il découvre la SF grâce à la télévision et couche sur le papier ses premières fantaisies. Publié dès 1982 dans des revues spécialisées, il se consacre à plein temps à l’écriture à partir de 1987 et voit rapidement son travail distingué par les prix les plus prestigieux de la SF anglo-saxonne : le Prix Locus en 1989, le Prix Philip K. Dick en 1991, le prix Arthur C. Clarke en 1993 (nominé pour le meilleur roman), le prix Theodore Sturgeon en 2001, le prix Hugo en 2007...

Ian McDonald s’est fait un nom grâce à des textes résolument modernes, une SF à la fois prospective et poétique, émouvante et contemplative jusque dans la violence et l’hyper-technologie. Reconnu comme un styliste au talent impressionnant, l’écrivain a développé une œuvre foisonnante qu’il déploie dans des futurs proches et lointains, la plupart du temps dans le champ de l’anticipation et du post-cyberpunk. Ses histoires, qui tiennent souvent du baroque, mettent en scène une multitude de personnages pittoresques ou marginaux, dont les destins individuels se croisent sur plusieurs trames temporelles.

Déplaçant l’épicentre des récits science-fictifs, ses œuvres d’une beauté insolite explorent les futurs possibles d’espaces non-occidentaux : l’Afrique, l’Inde ou le Brésil. Ces sociétés traditionnelles non-occidentales, en proie aux transformations de la mondialisation et des technosciences (avec une prédilection pour la nanotechnologie et la biotechnologie), se voient forcées de s’adapter, pour le meilleur comme pour le pire, à une nouvelle donne, à de nouvelles normes d’existence ; c’est là ce qui fait le sel et le souffle des romans de l’auteur.

Véritable monument de SF prospective, récompensé en 2011 par le Grand Prix de l’Imaginaire du roman étranger, Le fleuve des Dieux (Denoël, 2010) installe son intrigue passionnante sur les bords du Gange. Dans l’Inde de 2047, les cités surpeuplées sont sillonnées par d’innombrables intelligences artificielles, de nouvelles castes crées par la biologie se développent, tandis qu’aux frontières couve une guerre meurtrière pour la répartition des ressources en eau...

Dans la même veine, La Maison des Derviches, traduit en Françait, aborde les rivages du Bosphore. Un attentat étrange frappe au cœur la tentaculaire cité d’Istanbul. Entre trafic d’art religieux et business pétrolier, mystique islamique et nanotechnologies, dans le dédale des rues stambouliotes écrasées par la chaleur se noue une intrigue vertigineuse...

Il revient cette année avec Luna, premier volume d’une trilogie violente qui raconte la lutte des cinq familles qui contrôlent l’industrie d’une Lune colonisée. Un premier volet très réussi dont on attend d’ores et déjà la suite avec impatience.


Bibliographie en français :

  • Luna (Denoël, 2017)
  • L’odyssé des mondes (Gallimard, 2013)
  • La Maison des Derviches (Denoël, 2012)
  • Le Fleuve des dieux (Denoël, 2010)
  • Brasyl (Bragelonne, 2009)
  • Roi du matin, reine du jour (Denoël, collection Lune d’Encre, 2009)
  • État de rêve, Recueil de nouvelles (Robert Laffont, 1990)
  • Desolation Road (Robert, Laffont 1989)
Luna

Luna

Denoël - 2017

2110. Sur une Lune où tout se vend, où tout s’achète, jusqu’aux sels minéraux contenus dans votre urine, et où la mort peut survenir à peu près à n’importe quel moment, Adrianna Corta est la dirigeante du plus récent des cinq « Dragons », ces familles à couteaux tirés qui règnent sur les colonies lunaires. Elle doit l’ascension météoritique de son organisation au commerce de l’Hélium-3. Mais Corta-Hélio possède de nombreux ennemis, et si Adrianna, au crépuscule de sa vie, veut léguer quelque chose à ses cinq enfants, il lui faudra se battre, et en retour ils devront se battre pour elle… Car sur la Lune, ce nouveau Far West en pleine ruée vers l’or, tous les coups sont permis. Une approche visionnaire de notre société de consommation, où l’on retrouve des thématiques chères à Ian McDonald telles que les tensions entre différents groupes de population, qu’on peut imaginer inspirées des conflits de l’Irlande du Nord.


Revue de presse :

  • « Déjà comparé à Game of thrones pour la brutalité de ses intrigues, l’ouvrage décrit la colonisation de la Lune et les luttes intestines des familles qui la dirigent. »
    Livres Hebdo
  • « Le roman est porté par une écriture élégante qui crée, sans lourdeur, un monde proche et lointain du nôtre. »
    Hubert Prolongeau, Télérama

La petite déesse

Denoël - 2013

En 2004, Ian McDonald publiait en Angleterre un roman d’une ambition peu commune dans le paysage de la science-fiction contemporaine, Le Fleuve des dieux , un livre-monstre de plus de 600 pages, aux multiples intrigues situées dans une Inde de 2047 balkanisée et soumise à une sécheresse sans précédent. Le prix de la British Science Fiction Association a récompensé ce roman qui s’est presque aussitôt imposé comme le Blade Runner du début de XXI e siècle. Sa traduction française, aux éditions Denoël, a reçu le Grand prix de l’Imaginaire. En 2009, Ian McDonald a rassemblé sous le titre La Petite Déesse les sept nouvelles et courts romans qu’il avait écrits sur cette même Inde future. On y découvre, souvent par le biais du regard d’enfants, un sous-continent où les hommes sont quatre fois plus nombreux que les femmes, où se côtoient des gens d’une extrême pauvreté, des intelligences artificielles et des stars virtuelles, tous proies de menaces d’un genre nouveau.


La maison des derviches

Denoël - 2012

Istanbul, avril 2027. Sous une chaleur écrasante, la ville tentaculaire fête le cinquième anniversaire de l’entrée de la Turquie dans la Communauté européenne. Quinze ans plus tôt, Israël a frappé les sites nucléaires iraniens avec des missiles thermobariques, provoquant indirectement le pire choc pétrolier et gazier de l’Histoire. Dans Istanbul en ébullition (l’air conditionné coûte trop cher, l’eau aussi), une bombe explose dans un tramway. Cet événement va bouleverser la vie des habitants de la maison des derviches de la place Adem-Dede : Necdet se met à voir des djinns, le jeune Can utilise son robot pour enquêter sur l’attentat non revendiqué, l’antiquaire Ayse accepte de rechercher un sarcophage légendaire, Leyla se voit chargée du marketing d’une nouvelle technologie révolutionnaire : le stockage bio-informatique. C’est dans la maison des derviches que se joueront rien de moins que l’avenir de la Rurquie et celui du monde tel que nous le connaissons.


Le Fleuve des dieux

Denoël - 2010

Tous les Hindous vous le diront, pour se débarrasser de ses péchés, il suffit de se laver dans les eaux du Gangâ, dans la cité de Vârânacî. Et, en cette année 2047, les péchés ce n’est pas ce qui manque : un corps aux ovaires prélevés glisse doucement sur les eaux du fleuve ; des intelligences artificielles se rebellent et causent de tels dégâts qu’une unité de police a été spécialement créée pour les excommunier. Gangâ, le fleuve des dieux, dont les eaux n’ont jamais été aussi basses, se rue vers un gouffre conceptuel, technologique, évolutionnaire – ou peut-être tout cela à la fois. À travers le kaléidoscope de neuf destins interconnectés, Ian McDonald dresse le portrait d’une Inde future, mais aussi d’une Terre future, où tout n’est que vertige. Souvent considéré outre-Atlantique et outre-Manche comme le roman de science-fiction le plus important des quinze dernières années, Le Fleuve des dieux a reçu le Britisch Science Fiction Award et a été finaliste du prestigieux prix Hugo.


Brasyl

Bragelonne Editions - 2009

Le Brésil : pays de merveilles et de miracles, de corruption et de violence. À notre époque, à Rio de Janeiro, la télé réalité règle ses comptes avec le gardien de but responsable de la défaite de l’équipe nationale lors de la Coupe du monde en 1950. Marcelina, la productrice de l’émission, est sur le point de devenir la cible d’une conspiration séculaire et implacable. En 1732, au plus profond de la forêt amazonienne, un missionnaire jésuite, à la lame aussi affûtée que l’esprit, est sur la piste d’un prêtre hérétique et sanguinaire qui fait régner la terreur. En 2032, à São Paulo, un jeune homme rêve de sortir de sa favela sordide. La mégalopole est étroitement surveillée par des mouchards électroniques, mais l’arrivée sur le marché noir des technologies quantiques pourrait changer la donne. Pour le meilleur ou le pire… Trois époques, trois histoires, trois Brésil. Une même énigme. Le chef-d’œuvre de Ian McDonald.


Roi du matin, reine du jour

Denoël - 2009

Emily Desmond, Jessica Caldwell, Enye MacColl, trois générations de femmes irlandaises, folles pour certains, sorcières pour d’autres. La première fréquente les lutins du bois de Bridestone quand son père, astronome, essaie de communiquer avec des extraterrestres qu’il imagine embarqués sur une comète. La seconde, jeune Dublinoise mythomane, se réfugie dans ses mensonges parce que la vérité est sans doute trop dure à supporter. Quant à Enye MacColl, katana à la main, elle mène un combat secret contre des monstres venus d’on ne sait où. Creusant la même veine, âpre et magique, que La Forêt des Mythagos de Robert Holdstock, Roi du matin, reine du jour nous convie à un incroyable voyage dans l’histoire et la mythologie irlandaises.


Etat de rêve

Robert Laffont - 1990

Sur ce monde, les cerfs-volants se déplacent dans la quatrième dimension et préviennent du passage des navires interstellaires... Dans ses rêves, un jeune garçon défend son corps contre des pirates interplanétaires. Vaincra-t-il ainsi son cancer ? Dans l’île des morts, les défunts reçoivent leurs proches. Un jour par an... Dans sa préface à ce recueil de nouvelles de Ian McDonald, l’un des plus brillants jeunes auteurs britanniques, Gérard Klein analyse la place centrale de la nouvelle dans la science-fiction moderne.


Desolation Road

Robert Laffont - 1989

Du rififi au fin fond de la planète mars... La réédition d’un grand classique de la collection « Ailleurs & Demain ». Dans le pire désert de Mars, il y a un coin plus perdu que les autres. Le docteur Alimantado, qui l’atteignit par accident, le baptisa Desolation Road. Il sera rejoint par une série de personnages baroques, comiques, excentriques, dont le lot commun est d’être marginaux, à la dérive, à côté de la plaque, oubliés du destin et en quelque sorte dépourvus d’avenir. On rencontre à Desolation Road des personnalités aussi singulières que Persis Tatterdemalion, pilote d’élite clouée au sol qui devient la tenancière du premier bar ; Rajandra Das, vagabond du rail, que les machines aiment tant qu’il les répare d’une caresse ; la grand-mère Babouchka, qui rêve d’un dernier enfant ? conçu et élevé dans un bocal ; Paternoster Jericho, des Familles Exaltées, haut dignitaire du crime organisé qui fuit ses assassins ; Ed, Louie et Umberto Gallacelli, triplés qui se ressemblent tant qu’ils aiment et épousent la même femme. Et d’autres, et d’autres, et d’autres, descendants, nouveaux Martiens, sainte, pèlerins, militaires, terroristes, réunis sous la houlette du fondateur involontaire de Desolation Road, le docteur Alimantado, chronodynamicien génial, qui disparaitra dans les couloirs innombrables du temps pour sauver sa ville.

Retour vers le futur

Saint-Malo 2011

Avec Oisin Mc Gann, Ian Mc Donald, Serge Lehman, Jeanne-A Debats, Mathieu Gaborit.

Animé par Jean-Claude Dunyach


Puissances du mythe

Saint-Malo 2011

Dans les années d’arrogance des avant-gardes, quand celles-ci rêvaient à une littérature qui n’aurait plus d’autre objet qu’elle-même, et que la « production textuelle » prétendait remplacer le récit, bref, quand la fiction et donc l’imaginaire se trouvaient frappés d’interdit, le moins que l’on puisse dire est que le mythe n’avait pas bonne presse. Mais comment dire, sans y retourner, l’inconnu du monde qui vient, dans le déploiement de ses puissances ?

Avec Patrick CHAMOISEAU, Hubert HADDAD, Robin HOBB et Ian MC DONALD.
Un débat animé par Willy Persello.


Les Indes rêvées

Saint-Malo 2011

Il y a l’Inde réelle, multiforme, cruelle et fascinante, qui surgit sur la scène du monde, bousculant traditions, rapports sociaux, comme un volcan en éruption, que disent les écrivains indiens avec une force rare. Et puis cette Inde que l’on dit « éternelle » — alors qu’elle a toujours été, nous dit Chitrita Banerji, un pays d’intenses brassages de civilisations, en transformation permanente — et qui n’en finit pas de faire rêver les écrivains du dehors. Des Indes réelles, malgré tout, ces Indes rêvées ?

Avec Patrick BOMAN, Yveline FERAY, Tarquin HALL, et Ian MC DONALD. Un débat animé par Hubert Artus