FAUVELLE AYMAR François-Xavier

France

Le Rhinocéros d’or, (Alma Editeur, 2013)

Biographie

© Molly Benn

Spécialiste de renommée internationale de l’Afrique précoloniale, l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle-Aymar est directeur de recherches au CNRS (laboratoire TRACES, Toulouse).

Travaillant sur plusieurs terrains, dont l’Afrique australe, l’Ethiopie et le Maroc, il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages et d’une pléthore d’articles scientifiques. Ancien directeur, de 2006 à 2009, du Centre Français d’Etudes Ethiopiennes (CFEE) à Addis Abeba, il a coordonné les principaux programmes français d’archéologie et d’histoire en Éthiopie. Il développe depuis plusieurs années une approche de l’histoire ancienne de l’Afrique combinant les sources écrites, l’archéologie, la linguistique, l’art rupestre, l’anthropologie.

En véritable passionné, le chercheur publie en 2013 le seul ouvrage de référence à ce jour consacré à l’Afrique du Moyen Âge : Le Rhinocéros d’or, Histoires du Moyen Âge africain. Nourri d’une iconographie extrêmement fournie, cet ouvrage décrit l’Afrique subsaharienne du VIIIe au XVe siècles à travers trente-quatre essais passionnants. À rebours du stéréotype d’un continent resté longtemps « hors de l’Histoire », l’Afrique médiévale se révèle sous la plume de François-Xavier Fauvelle-Aymar une plaque tournante du commerce mondial, où se croisent les caravanes, se brassent les denrées et les métaux, se font et se défont les alliances et les royaumes.


En savoir plus :

François-Xavier Fauvelle-Aymar évoque son ouvrage sur France 5, dans La Grande Librairie, ainsi que sur France Inter :


Bibliographie :

  • Le Rhinocéros d’or, Histoires du Moyen Âge africain, (Alma Editeur, 2013)
  • La mémoire aux enchères, (Verdier, 2009)
  • Vols de vaches à Christol Cave, coécrit avec Jean-Loïc Le Quellec et François Bon (Publications de la Sorbonne, 2009)
  • Histoire de l’Afrique du Sud, (Seuil, 2006)
  • Henry Francis Fynn, Chaka, roi des Zoulous, (édition révisée et annotée par F.-X. Fauvelle-Aymar), (Anacharsis, 2004)
  • L’invention du Hottentot. Histoire du regard occidental sur les Khoisan, XVe-XIXe siècle, (Publications de la Sorbonne, 2002)

Présentation de Le Rhinocéros d’or, Histoires du Moyen Âge africain

La description d’une ville de commerce dans un récit en langue arabe, une lettre d’un marchand juif, l’effigie d’un roi noir sur une carte ancienne ou une fresque abîmée, les restes d’une église ou d’une mosquée, quelques monnaies trouvées puis perdues, les ruines d’une ville de sel ou de corail, un rhinocéros d’or provenant d’une sépulture. Autant de fragments, autant de documents qui témoignent de la diversité et de la richesse du Moyen Âge africain.

Sous la forme de courts essais qui suivent un ordre chronologique, du VIIIe au XVe siècle, l’ouvrage livre un panorama de l’histoire de l’Afrique au sud du Sahara au cours de la période médiévale. Guidés par les voyageurs, les marchands, les géographes, les diplomates qui nous ont renseignés sur l’Afrique de cette époque, mais aussi par les archéologues du temps présent, le lecteur est invité à parcourir le continent du Sahara aux rives du fleuve Niger, de l’empire du Mâli aux royaumes chrétiens de Nubie ou d’Ethiopie, des principautés de la côte d’Afrique de l’est aux énigmatiques pouvoirs qui ont laissé les ruines majestueuses de Grand Zimbabwe. Dans cette Afrique dont la réputation avait jadis atteint l’Europe et la Chine, le récit fait revivre les cours de souverains opulents, les villes populeuses où les commerçants du monde islamique rencontraient les négociants africains, les marchés où s’échangeaient ambre de cachalot, esclaves, ivoire et or, contre vaisselle de prestige, lingots de métal et de sel, coquillages importés des Maldives et perles venues d’Inde ou d’Asie du Sud.

Premier ouvrage de ce genre, ce Rhinocéros d’or affiche à la fois l’ambition de présenter une vision continentale du Moyen Âge africain, appuyée sur une connaissance de première main des sites et des documents, et la volonté réfléchie de donner toute leur place aux documents, sous leur aspect souvent lacunaire.

Revue de presse :

  • "Fauvelle-Aymar, directeur de recherches au CNRS, spécialiste internationalement reconnu de l’Histoire africaine, a ainsi élaboré un ouvrage original et vivant non point une nouvelle histoire de l’Afrique noire, mais un voyage didactique en 34 étapes, du VIIIe au XVe siècle." Livres Hebdo
  • "Coups de projecteur sur des civilisations disparues, puissants royaumes ou traces ténues et anonymes : c’est bien l’inverse de l’Afrique fantasmée par Friedrich Hegel (entre autres) comme « hors de l’histoire » que donne à voir l’auteur." Le Monde Diplomatique
  • "D’un continent que certains se plaisent à imaginer sans passe, héritiers de ces colons blancs qui s’acharnaient à chercher les mines du roi Salomon, ou à penser que ce port en ruine se devait d’être phénicien ou égyp-tien, bref se refusaient à envisager que les indigènes aient jamais produit quoi que ce soit d’historique, ce livre présente une tout autre image : celle d’une Afrique glorieuse et quelque peu interlope, dont les civilisations ont longtemps prospéré, tissant de fragiles ramifi- cations jusqu’en Chine." Sciences Humaines
  • "Le Rhinocéros d’or est un livre original dans son approche et sa construction, passionnant, au style ciselé, décloisonnant des historiographies et réconciliant des disciplines (histoire, archéologie, épigraphie) dialoguant peu entre elles. Il dit aussi ce qu’est le métier d’historien de l’Afrique et il ouvre de nouvelles pistes pour de futures recherches que l’on voudrait voir engagées tout de suite." Les Collections de l’Histoire
  • "Le Rhinocéros d’or est un livre original dans son approche et sa construction, passionnant, au style ciselé, décloisonnant des historiographies et réconciliant des disciplines (histoire, archéologie, épigraphie) dialoguant peu entre elles." L’Histoire
  • "Passionnantes, faciles à lire, racontées avec talent, toutes les histoires sont suivies d’un important appareil de notes et de références érudites, qu’on peut parfaitement ignorer si l’on n’est pas un spécialiste. L’ouvrage est illustré avec des cartes, des plans de villes reconstitués, des images de sites et d’objets archéologiques : ce témoignage en faveur d’une Afrique maîtresse de ses richesses et de ses relations avec le reste du monde connu, est aussi une réflexion sur la fragilité de l’archive quand manquent les sources écrites." Le Temps
  • "D’un fragment de lettre, d’une sculpture, d’un récit, d’une ébauche de carte géographique ou d’un vestige de fresque, l’historien, directeur de recherches au CNRS français, tire des pans d’Histoire qu’il déploie pour nous émerveiller ou nous inciter à la prudence face à un mythe." La Libre Belgique

Présentation de La mémoire aux enchères

Nombreux sont les échos actuels des batailles de mémoire, au sujet de l’Afrique, engagées en Amérique à la fin du XIXe siècle, en Europe et en Afrique depuis la fin de la période coloniale  : suspicion de racisme envers les chercheurs occidentaux, affirmation du rôle des Juifs dans la traite des esclaves, revendication de la place de l’Afrique dans l’essor de la civilisation, contestation sur la couleur de peau des anciens Égyptiens… Passé d’une scène à l’autre – religieuse et philosophique, académique, médiatique, politique et judiciaire –, ce nouveau genre de guerre culturelle a été analysé sous le vocable d’« afrocentrisme »  : une idéologie ou plutôt un archipel idéologique aux réticulations planétaires, qui profite aujourd’hui du développement du communautarisme, de l’internet, et de la marginalité sociale des personnes issues de l’immigration.

À croire ces batailles nouvelles, à les croire franco-françaises, à penser qu’elles opposent des fronts unis et aisément repérables, on se condamne à une lecture naïve des faits et à une analyse superficielle.

C’est à ce danger que la présente étude permet d’échapper.


Présentation de Histoire de l’Afrique du Sud

Terre de conquêtes, de violences et de métissages, le Sud de l’Afrique fascine : ce furent d’abord les pionniers africains, nomades ou défricheurs, qui découvrirent et transformèrent ces immensités. Puis des voyageurs d’Occident abordèrent le cap de Bonne-Espérance, croyant y voir briller les feux de l’Inde. Ceux qui vinrent ensuite convoitaient le bétail, la terre, le diamant et l’or. L’histoire de l’Afrique du Sud est celle d’un long peuplement qui, depuis des siècles, redessine les frontières et bouleverse les identités.

Dans la fournaise de ce creuset, les hommes mêlent leurs sangs et leurs croyances, forgent leurs différences : Noirs et Blancs, Coloureds, Indiens, Afrikaners, Zulu, Khoesan... Qui sont-ils, ou plutôt qui veulent-ils être ?

Cette histoire africaine est aussi hantée par les multiples visages de la domination et de la soumission. L’apartheid, cet idéal délirant d’ordonnancement du monde, de mise en fiche de l’identité humaine, voulait arrêter le temps, celui qui métisse les peaux et mélange les cultures. Mais l’histoire a repris son cours. Comme un défi à son passé, l’Afrique du Sud continue de s’inventer.

Revue de presse :

  • "Sans rejeter les travaux antérieurs, mais en les contestant pour certains, François-Xavier Fauvelle-Aymar contribue à combler un vide dans la production scientifique en français sur ce pays." Le Monde Diplomatique
  • "Le Sud de l’Afrique ne devient l’« Afrique du Sud » qu’au prix d’une histoire de violences faites aux hommes et aux femmes, aux espaces, aux mots... Une histoire novatrice des Sud-Africains (y compris les Blancs) attentive à la construction des identités collectives." Libération

Rhinocéros d’or

Alma - 2013

En 34 courts essais, le panorama fascinant d’une Afrique inconnue : l’Afrique médiévale des « siècles d’or ». L’un des rares spécialistes mondiaux de l’Afrique ancienne redécouvre un monde que l’on croyait à jamais perdu. Si l’Afrique ancienne n’a pas d’écritures, elle a bien sûr une histoire depuis longtemps sous-estimée lorsqu’elle n’est pas simplement niée. À partir des traces laissées par des civilisations brillantes et les traditions orales, François-Xavier Fauvelle-Aymar reconstitue de manière captivante la richesse de ce continent retrouvé. En trente-quatre courts essais, Le Rhinocéros d’or offre un panorama de l’Afrique subsaharienne du VIIIe au XVe siècles. Des villes et des royaumes mystérieux Le premier à guider ses lecteurs est un voyageur chinois du temps de Charlemagne. Le dernier sera Vasco de Gama, au XVe siècle. Entre ces deux explorations voici d’autres visites mémorables : - une ville introuvable : la capitale du Ghâna, décrite vers 1068 par un géographe de Cordoue, philologue, buveur et collectionneur de livres. - une cérémonie grandiose à Marrakech : l’entrée du roi du mystérieux pays de « Zafûn », racontée par un ancien esclave chrétien de Byzance vers 1220. - une tombe mystérieuse : celle où se trouvait le rhinocéros d’or trouvé en 1932 à Mapungubwe, la « Colline aux chacals ». Cet objet du XIIe siècle est devenu la plus haute distinction sud-africaine. - un « pays où l’or pousse comme les carottes » que tente de localiser au XIVe siècle le secrétaire de la chancellerie du Caire. - une église construite en quelques jours avec l’aide des anges, au temps du roi Lalibela, souverain chrétien d’Éthiopie au XIIIe siècle. Ces témoignages, sites, objets ou fragments permettent à l’historien de reconstituer une Afrique chatoyante tenue longtemps pour obscure. Une initiation vivante à l’histoire ancienne de l’Afrique Conduit par les négociants, les aventuriers, les géographes, les diplomates qui nous ont renseignés sur l’Afrique médiévale, mais aussi par les archéologues du temps présent, le lecteur parcourt le continent du Sahara jusqu’aux rives du fleuve Niger ; de l’empire du Mâli jusqu’aux royaumes chrétiens de Nubie ou d’Éthiopie ; des principautés de la côte d’Afrique de l’est jusqu’aux énigmatiques pouvoirs qui ont laissé les ruines majestueuses de Grand Zimbabwe. Le Rhinocéros d’or se fonde sur une connaissance de première main des sites, des objets et des archives. Le lecteur se voit ainsi proposer une véritable initiation à l’histoire ancienne de l’Afrique, au travers de récits qui dépeignent lieux, personnages, itinéraires, événements et intrigues. Une riche iconographie présente des documents inédits ; plusieurs cartes permettent de localiser les sites. Un glossaire et un choix d’ouvrages complètent les possibilités de parcours multiples à l’intérieur du livre.


La mémoire aux enchères

Verdier - 2009

Nombreux sont les échos actuels des batailles de mémoire, au sujet de l’Afrique, engagées en Amérique à la fin du XIXe siècle, en Europe et en Afrique depuis la fin de la période coloniale : suspicion de racisme envers les chercheurs occidentaux, affirmation du rôle des Juifs dans la traite des esclaves, revendication de la place de l’Afrique dans l’essor de la civilisation, contestation sur la couleur de peau des anciens Égyptiens… Passé d’une scène à l’autre – religieuse et philosophique, académique, médiatique, politique et judiciaire –, ce nouveau genre de guerre culturelle a été analysé sous le vocable d’« afrocentrisme » : une idéologie ou plutôt un archipel idéologique aux réticulations planétaires, qui profite aujourd’hui du développement du communautarisme, de l’internet, et de la marginalité sociale des personnes issues de l’immigration. À croire ces batailles nouvelles, à les croire franco-françaises, à penser qu’elles opposent des fronts unis et aisément repérables, on se condamne à une lecture naïve des faits et à une analyse superficielle. C’est à ce danger que la présente étude permet d’échapper.


Vols de vaches à Christol Cave

Publications de la Sorbonne - 2009

Coécrit avec Jean-Loïc Le Quellec et François Bon


Histoire de l’Afrique du Sud

Seuil - 2006

Coécrit avec Jean-Loïc Le Quellec et François Bon


Henry Francis Fynn, Chaka, roi des Zoulous

Anacharsis - 2004

Présentation de François-Xavier Fauvelle-Aymar Postface d’Alain Ricard En ce début de XIXe se joue dans cette pointe septentrionale de l’Afrique une drôle de pièce. Ici, se mélangent les ultimes soubresauts de l’époque moderne, les derniers avatars des guerres Napoléoniennes et les débuts de ce qui occupera les nations européennes pendant plus d’un siècle, la colonisation de l’Afrique. C’est là que débarque en 1818, venu d’Angleterre, le jeune Henry Francis Fynn. Depuis son règne au début du XIXe siècle, Chaka n’a jamais cessé de troubler les consciences, en Afrique comme en Occident. On a vu en lui un despote dément assoiffé de sang et un politique visionnaire, le fondateur par le fer et la guerre de la nation zouloue et l’un des derniers rois indépendants de l’Afrique précoloniale. Senghor lui a dédié l’une de ses pièces, les opposants à l’apartheid en firent une figure tutélaire de leur combat, et il alimente encore les fantasmes des romanciers et des historiens. Henry Francis Fynn, jeune anglais débarqué au Cap en 1818 en quête de fortune, parvint à le rencontrer alors qu’il était au faîte de sa puissance. Fasciné par la personnalité ambiguë du Roi, il devint l’un de ses familiers et s’installa une dizaine d’années chez les Zoulous, dont il apprit à connaître en profondeur les mœurs et la langue. Les notes qu’il prit sur le terrain – conservées dans ses pérégrinations aventureuses au creux d’une oreille d’éléphant –, ont plus tard été révisées par ses soins pour donner lieu au « journal » que l’on va lire, à la croisée de la chronique historique, du récit d’exploration et du carnet ethnographique. Dans ce portrait de la société zouloue de l’époque, Fynn apparaît tour à tour acteur et témoin de la naissance de l’Afrique du Sud et d’une épopée africaine devenue légendaire.


L’invention du Hottentot. Histoire du regard occidental sur les Khoisan, XVe-XIXe siècle

Publications de la Sorbonne - 2002

Dès leur rencontre avec les Européens, les habitants du Cap de Bonne-Espérance, à l’extrémité de l’Afrique, entrent en littérature. Visités par tous les navigateurs en route pour l’Orient, côtoyés par les résidents de la colonie, les Khoisan suscitent un intérêt démultiplié dont on rencontre l’écho dans les récits de voyage, les lettres de la Renaissance portugaise, les débats philosophiques sur l’origine des langues et des peuples, l’anthropologie des Lumières, ou encore la raciologie. Ainsi s’élabore, entre la fin du XVe et la fin du XIXe siècle, la figure du Hottentot. Une figure qui occupe une place centrale sur la scène de l’Ailleurs. Jouant les rôles, souvent paradoxaux, de l’homme premier ou liminal, de l’ignoble et du noble sauvage, le Hottentot a une histoire, qui l’éloigne des réalités africaines. Il devient un être sans chair, un sauvage de papier ô combien utile et manipulable. Du village néerlandais du Cap aux salons parisiens, des ateliers de gravure aux cabinets de dissection, des livres de bord à l’Encyclopédie, cet ouvrage retrace le destin d’un sauvage idéal.