HEYNS Michiel

Afrique du Sud

Un passé en noir et blanc (Philippe Rey, 2013)

Biographie

Acclamé à sa parution en Afrique du Sud en 2002, le premier roman de Michiel Heyns, Jours d’Enfance, dévoilait à travers les yeux d’un gamin blanc l’hypocrisie morale de l’Apartheid et les rivalités entre Anglais et Afrikaner dans les années 1960. Le succès est tel que le romancier abandonne alors son costume de professeur d’Université pour se consacrer à plein temps à l’écriture.

Également traducteur littéraire, l’écrivain sud-africain jouit d’une reconnaissance dans ce domaine puisqu’en 2008 il remporte l’English Academy’s Sol Plaatje Award for Translating, ainsi que le South African Translators’ Institute Award pour sa traduction en anglais d’ Agaat, un roman de l’écrivaine sud-africaine de langue afrikaans Marlene van Niekerk.

Enquête aux multiples rebondissements, dont l’intrigue se déroule en 2010 dans un gros bourg de province afrikaner, son dernier roman traduit en français, charnel, viscéral, raconte l’Afrique du Sud d’aujourd’hui avec maestria.


En savoir plus :

Le blog de Michiel Heyns


Bibliographie :

  • Un passé en noir et blanc, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Françoise Adelstain, (Philippe Rey, 2013)
  • La dactylographe de Mr James, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Françoise Adelstain, (Philippe Rey, 2012)
  • Invisible Furies, (Jonathan Ball, 2012)
  • Jours d’enfance, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Françoise Adelstain, (Philippe Rey, 2010)
  • Lost Ground, (Jonathan Ball, 2011)
  • Bodies Politic, (Jonathan Ball, 2008)
  • Le Passager Récalcitrant, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Béatrice Roudet et Sylvie Schneiter, (Editions Lattès, 2007)
  • Verkeerdespruit, (Human & Rousseau, 2006)

Présentation de Un passé en noir et blanc

Un matin de janvier 2010, Peter Jacobs, journaliste et écrivain vivant à Londres, débarque à Alfredville, sa ville natale, qu’il a quittée il y a plus de vingt ans. Curieux de voir ce qu’est devenu, depuis la fin du régime d’apartheid, ce gros bourg au cœur du Little Karoo, l’une des provinces les plus Afrikaners d’Afrique du Sud. Mais attiré surtout par l’idée d’écrire une série d’articles sur l’assassinat de sa cousine, Désirée. Désirée, une belle jeune femme, diplômée d’une grande université, avait épousé, au grand scandale de sa famille, le chef de la police locale : Hector Williams, un Noir. Qui est bien entendu soupçonné du meurtre de sa femme. Le motif est évident : la jalousie. Et de toute façon, qu’attendre d’autre d’un tel mariage...

L’enquête de Peter, dont il nous offre le récit, va durer dix jours. Afflux de souvenirs, rencontres co- casses, constat du peu de changement des mentalités, notamment chez les Blancs, et surtout profond bouleversement affectif. Peter, qui vient de se séparer de son compagnon James, noir jamaïcain, comprend, en retrouvant Bennie, son meilleur ami de jeunesse, que le lien qui les unissait était en réalité beaucoup plus complexe. Or Bennie, devenu policier, et qui dirige le commissariat en attendant le procès de Williams, semble étrangement mêlé au meurtre...

Nous voici donc dans une enquête aux multiples rebondissements, mais aussi dans une histoire profondément fascinante, au terme de laquelle Peter, s’il découvre qui est l’assassin, remet sa vie totalement en question, à commencer par ses rapports avec son pays perdu.


Présentation de Jours d’enfance

Décembre 1968, Simon et ses copains de son collège anglophone de Bloemfontein, « métropole » de l’État libre d’Orange en Afrique du Sud, s’apprêtent à flanquer une dérouillée au tennis aux péquenots d’un collège technique des environs. Éducation anglaise contre enseignement afrikaner. Les visiteurs débarquent et, parmi eux, Fanie van den Bergh, un garçon qui a partagé l’enfance de Simon à Verkeerdespruit, patelin champion de l’apartheid, village de petits et moyens Blancs afrikaners, servi par ses Bantous parqués dans le township.

La confrontation sportive ravive des souvenirs oubliés et met en évidence, au passage, les conflits raciaux et de classe. Heyns choisit d’explorer le fossé entre Anglais et Afrikaners, fossé dont Simon – fils d’un magistrat anglais « libéral » et d’une Afrikaner – est le reflet. Fanie, lui, est issu d’une des familles pauvres de la paroisse, celles dont s’occupent les dames de l’ouvroir sous la houlette du pasteur Claassen. Car le pasteur préside à tout dans ce petit bourg : sa femme transmet sa parole, les autres s’exécutent. Et les déviants, il y en a évidemment quelques-uns, sont impitoyablement chassés – Steve et sa moto, Trevor et sa chemise rose… Pour ces enfants, il y a surtout l’école, où ils apprennent la vie, à défaut d’autre chose : la bêtise tellement humaine, les amitiés compliquées, les expériences sexuelles, mais aussi l’hypocrisie morale et le conservatisme raciste du monde des adultes…

Revue de presse :

  • « Ce qui dès le début distingue ce livre, c’est la qualité de l’écriture : l’humour, l’ironie et aussi le talent de Heynes à user du pouvoir de l’euphémisme. » The Sunday Independent
  • « Un livre qui dévoile magnifiquement l’hypocrisie morale de l’époque. » Publisher’s Weekly
  • « Langage riche… personnages superbes… Une histoire qui dépasse celle de l’apprentissage de Simon pour aborder les propres combats d’une société en devenir. » The Los Angeles Times

Un passé en noir et blanc

Philippe Rey - 2013

Un matin de janvier 2010, Peter Jacobs, journaliste et écrivain vivant à Londres, débarque à Alfredville, sa ville natale, qu’il a quittée il y a plus de vingt ans. Curieux de voir ce qu’est devenu, depuis la fin du régime d’apartheid, ce gros bourg au cœur du Little Karoo, l’une des provinces les plus Afrikaners d’Afrique du Sud. Mais attiré surtout par l’idée d’écrire une série d’articles sur l’assassinat de sa cousine, Désirée. Désirée, une belle jeune femme, diplômée d’une grande université, avait épousé, au grand scandale de sa famille, le chef de la police locale : Hector Williams, un Noir. Qui est bien entendu soupçonné du meurtre de sa femme. Le motif est évident : la jalousie. Et de toute façon, qu’attendre d’autre d’un tel mariage... L’enquête de Peter, dont il nous offre le récit, va durer dix jours. Afflux de souvenirs, rencontres co- casses, constat du peu de changement des mentalités, notamment chez les Blancs, et surtout profond bouleversement affectif. Peter, qui vient de se séparer de son compagnon James, noir jamaïcain, comprend, en retrouvant Bennie, son meilleur ami de jeunesse, que le lien qui les unissait était en réalité beaucoup plus complexe. Or Bennie, devenu policier, et qui dirige le commissariat en attendant le procès de Williams, semble étrangement mêlé au meurtre... Nous voici donc dans une enquête aux multiples rebondissements, mais aussi dans une histoire profondément fascinante, au terme de laquelle Peter, s’il découvre qui est l’assassin, remet sa vie totalement en question, à commencer par ses rapports avec son pays perdu.


La dactylographe de Mr James

Philippe Rey - 2012

En 1907, Henry James engage une nouvelle secrétaire, Theodora Bosanquet, qui demeurera à son service jusqu’à la mort de l’écrivain. Rebaptisée Frieda Wroth, elle est la voix de cet étonnant roman dont on ne sait plus vraiment qui est l’auteur, tant Michiel Heyns est un virtuose du style jamesien. Combinant faits et fiction, il recrée la petite ville de Rye et la société gravitant autour du Maître : la vie à Lamb House - la grande maison de brique où se croisent et se recroisent les domestiques imperturbables -, les invités bavards et indiscrets, la famille James (le docte professeur William, sa femme et leurs deux enfants), la redoutable meneuse des suffragettes, une médium et ses séances de spiritisme, les jeunes disciples mâles de James, sans oublier Max le chien - tous emportés dans une sorte de tourbillon. Appréciée pour sa compétence, frustrée de n’être guère plus que la dactylographe du grand homme, qui la fascine mais qu’elle observe d’un oeil critique, prise au centre d’une tragi-comique histoire de lettres compromettantes dont les principaux acteurs sont la terrifiante Edith Wharton et le beau Morton Fullerton, les deux amis de coeur de Mr James, Frieda, s’efforce, elle, d’obéir au dictum du Maître : « Profitez de la vie autant que vous le pouvez ; c’est une erreur que de ne pas le faire. » Mais vivre a aussi un prix... Amours, tromperies, jeux de dupes, subtilité des esprits, tout est réuni pour faire de ce roman un enchantement de lecture.


Jours d’enfance

Philippe Rey - 2010

Décembre 1968, Simon et ses copains de son collège anglophone de Bloemfontein, « métropole » de l’État libre d’Orange en Afrique du Sud, s’apprêtent à flanquer une dérouillée au tennis aux péquenots d’un collège technique des environs. Éducation anglaise contre enseignement afrikaner. Les visiteurs débarquent et, parmi eux, Fanie van den Bergh, un garçon qui a partagé l’enfance de Simon à Verkeerdespruit, patelin champion de l’apartheid, village de petits et moyens Blancs afrikaners, servi par ses Bantous parqués dans le township. La confrontation sportive ravive des souvenirs oubliés et met en évidence, au passage, les conflits raciaux et de classe. Heyns choisit d’explorer le fossé entre Anglais et Afrikaners, fossé dont Simon – fils d’un magistrat anglais « libéral » et d’une Afrikaner – est le reflet. Fanie, lui, est issu d’une des familles pauvres de la paroisse, celles dont s’occupent les dames de l’ouvroir sous la houlette du pasteur Claassen. Car le pasteur préside à tout dans ce petit bourg : sa femme transmet sa parole, les autres s’exécutent. Et les déviants, il y en a évidemment quelques-uns, sont impitoyablement chassés – Steve et sa moto, Trevor et sa chemise rose… Pour ces enfants, il y a surtout l’école, où ils apprennent la vie, à défaut d’autre chose : la bêtise tellement humaine, les amitiés compliquées, les expériences sexuelles, mais aussi l’hypocrisie morale et le conservatisme raciste du monde des adultes… Jours d’enfance fait partie de la sélection Rentrée littéraire de la Fnac. « Ce qui dès le début distingue ce livre, c’est la qualité de l’écriture : l’humour, l’ironie et aussi le talent de Heynes à user du pouvoir de l’euphémisme. » The Sunday Independent « Un livre qui dévoile magnifiquement l’hypocrisie morale de l’époque. » Publisher’s Weekly « Langage riche… personnages superbes… Une histoire qui dépasse celle de l’apprentissage de Simon pour aborder les propres combats d’une société en devenir. » The Los Angeles Times


Le Passager Récalcitrant

Jean-Claude Lattès - 2007

Nicolas Morris est un type bien. Amoureux de l’ordre, il évite de se laisser submerger par les émotions. Sa relation avec Leonora, sa petite amie, est d’une monotonie rassurante, et il est installé dans une carrière bien rémunérée d’avocat à l’environnement. La circulation infernale du Cap l’exaspère, mais il est plutôt content de son sort. Il est vrai qu’il n’est pas de ceux qui s’adonnent à l’introspection. C’est lorsqu’il oublie de voter aux premières élections démocratiques en Afrique du Sud, parce qu’il tond sa pelouse, qu’il commence à se poser quelques questions. Ne s’est-il pas laissé enfermer dans une existence étriquée ? N’oppose-t-il pas une résistance absurde à Gerhard, son exubérant confrère homosexuel, qui ne cesse de le secouer, de le pousser à vivre un peu ? Nicholas n’a bientôt plus le choix. A peine a-t-il accepté une affaire consistant à sauver les babouins du Cape Point des griffes des promoteurs, qu’il se retrouve impliqué dans une intrigue où se croisent un juge libéral et charismatique, des dinosaures de l’ancien régime, une famille très riche, les Tomlinson, et leur unique descendant : Luc, un fils à papa cultivant sa marginalité. Lorsque l’on capture les babouins pour en faire les cobayes d’expériences dans un institut de recherches - créé sous l’ancienne Afrique du Sud et incorporé dans la nouvelle - Nicholas réagit avec une passion qui ne lui ressemble guère. Au fil de péripéties mouvementées, il découvre une réalité infiniment plus complexe qu’il ne l’imaginait.