TAILLANDIER François

France

La croix et le croissant (Stock, 2014)

© David Balicki

Romancier ambitieux, penseur critique de la modernité, François Taillandier est l’auteur d’une somme romanesque intitulée La Grande Intrigue achevée en 2010 par le dernier tome Time to run. Avec cette saga littéraire monumentale, il explore l’évolution sur cinquante ans de la société française et s’inscrit dans la lignée de Roger Martin du Gard ou de Zola.

Auparavant professeur de français, il quitte rapidement l’Éducation Nationale pour se consacrer à l’écriture, d’abord par le biais du journalisme. En 1984, il publie son premier livre, Personnages de la rue du couteau, mais ce n’est qu’en 1992 qu’il est véritablement révélé au public avec Les Nuits Racine. Sept ans plus tard, il remporte le Grand Prix du roman de l’Académie Française pour Anielka, un roman introspectif d’une rare beauté. En 2005, le romancier entreprend sa Grande Intrigue, une saga philosophique et historique dense qui fait s’entrecroiser les vies de personnages attachants et dissèque les métamorphoses de notre rapport au temps et au langage.

Avec L’Écriture du monde, paru en 2013, François Taillandier entamme une fresque romanesque sur les âges obscurs de l’Histoire médiévale. Dans ce premier volume, il ranime la Rome de la fin de l’Empire et porte au plus haut le roman historique. Un tableau fouillé et captivant, porté par un formidable sens du détail comme de la synthèse, qui témoigne, face aux agonies dont l’Histoire est le récit toujours recommencé, de l’indestructible vitalité des hommes. Son dernier roman, La croix et le croissant, poursuit cette série en trois volumes. L’écrivain s’intéresse cette fois-ci à l’Empire byzantin, situé entre les royaumes de l’Occident chrétien et l’Orient - où l’Islam est en pleine expansion.


Bibliographie :

  • La croix et le croissant (Stock, 2014)
  • L’Écriture du monde (Stock, 2013)
  • Le père Dutourd (Stock, 2011)
  • Time to turn (Stock, 2010)
  • Les romans vont où ils veulent (Stock, 2010)
  • Ce n’est pas la pire des religions (Stock, 2009)
  • Il n’y a personne dans les tombes (Stock, 2007)
  • Telling (Stock, 2006)
  • Option Paradis (Stock, 2005)
  • Le cas Gentile (Stock, 2001)
  • N6 (Stock, 2000)
  • Anielka (Grand prix du roman de l’Académie Française) (Stock, 1999)

L’Écriture du monde

Stock - 2013

L’Écriture du monde est le premier tome d’un récit historique qui explorera, en trois volumes, les siècles obscurs qui s’étendent entre la fin officielle de l’Empire romain en Occident (476 de notre ère) et le XIe siècle, où s’imposent les royaumes, esquisses de nos modernes États-nations (élection d’Hugues Capet). Siècles de lentes mutations culturelles : extension du christianisme et de son rôle politique et social ; apparition d’un art nouveau (l’art roman) très différent de l’art gréco-latin, et de littératures en langues « vulgaires » ; au sud de la Méditerranée, développement de la civilisation arabo-musulmane. Cependant, en Orient et à Constantinople, subsiste l’Empire romain, qui poursuit son évolution propre.

Ce premier volume recouvre l’ensemble du VIe siècle, un siècle fondateur. Clovis établit les Francs en Gaule, Justinien à Constantinople édifie Sainte-Sophie. Les Wisigoths règnent en Espagne. Angles et Saxons se disputent les îles britanniques. Grégoire le Grand est un des premiers à comprendre cette « nouvelle donne » géopolitique. Saint Benoît impose la régie monastique qui dominera le Moyen Âge. Le moine Denys invente notre comput à partir de la naissance de Jésus… Ce siècle compliqué, mal connu, voit disparaître l’unité méditerranéenne et s’esquisser l’Europe à l’écart de l’Orient.

On le parcourt à travers deux destinées singulières.

Celle, d’abord, de Magnus Aurelius Cassiodorus (Cassiodore), né vers 485, mort vers 575, aristocrate romain de grande famille qui devient conseiller du roi barbare Théodoric, nouveau maître de l’Italie dans sa capitale de Ravenne. La reconquête brutale de l’Italie par Justinien anéantit son idéal d’une fusion entre le peuple de souche et les nouveaux venus ostrogoths. À 60 ans, il fonde en Calabre un monastère où il entreprend de rassembler et de faire recopier des milliers de livres (philosophie, médecine, architecture, mathématiques, littérature, théologie…). Ce personnage, qui meurt à 90 ans, a été témoin et acteur de tout un siècle convulsif.
Vers 560, un autre peuple dit « barbare », les Lombards, s’empare de l’Italie. Théolinda, petite princesse des Bavarii issue de sang royal lombard va, à 17 ans, partir seule pour ce pays dont elle ignore tout, où elle s’offre comme épouse au roi Autharis. Pendant plus de vingt ans, elle va exercer une influence considérable sur l’évolution de l’Italie. D’une main de fer, elle soumet les petits chefs lombards, toujours indisciplinés et prêts à se tailler des fiefs par la violence. Elle les incite à respecter le christianisme et devient la correspondante et la complice du pape Grégoire (dit Grégoire le Grand). La sépulture de Théolinda se trouve toujours à Monza et elle a par ailleurs été canonisée par l’Église catholique.

Cassiodore, Théolinda, Grégoire : dans un monde chaotique, ces personnages s’efforcent de jeter les bases spirituelles, intellectuelles, politiques d’une société nouvelle, où s’esquissent déjà les contours de notre Europe.


Revue de presse :

  • "Taillandier a amassé une somme impressionnante d’informations, qu’il brasse et restitue, dans une perspective géopolitique et spirituelle. A la fin du livre, en 630, Mahomet entre à La Mecque et impose le culte d’Allah. Peut-être le volume suivant nous transportera-t-il en Orient ?" Livres Hebdo
  • "Un récit historique élégamment narré" Le Magazine Littéraire
  • "Servi par une écriture automnale, dont la mélancolie sourd de la seule musique, François Taillandier met en scène leurs tâtonnements dans les soubresauts d’un monde devenu chaotique. Le miracle est qu’à l’heure où l’autofiction, l’insignifiance marquent une grande partie de notre production littéraire, il parvient à faire de leurs débats intérieurs, de leurs déchirements intimes, l’essentiel de sa trame romanesque sans rien perdre de la tension dramatique." Le Figaro Histoire
  • "Il restitue avec grâce l’angoisse d’un monde entre deux rives - le nôtre ? On attend la suite. Avec impatience." L’Express

Le père Dutourd

Stock - 2011

« Il ne sera donc plus jamais là, dans ce grand appartement un peu sombre, rue Guénégaud, où j’allais quelquefois, timide, pour le voir. On causait de tout et de rien. Et avec l’air de rien, cet homme me disait tout. “La politique ? Foutez-vous de ça, Taillandier ! Votre politique, vous la faites dans vos livres. Il n’y a que ça qui doit compter. Relisez-vous, et barrez tous les mots inutiles !” Jean Dutourd m’a fait découvrir, quand j’avais vingt-cinq ans, une grande chose : qu’il ne fallait jamais croire ce que la société dit d’elle-même. Que seuls nos écrivains, nos peintres, ceux qui se sont brûlés juste pour donner au monde leur petite mélodie unique, sont les seuls à dire la vérité. Comment, me dira-t-on ? Cet écrivain bourgeois, cet académicien ? Oui. Il savait et il me l’a dit. Il a ouvert ça devant moi. Le père Jean. Il savait tout de notre langue, de notre histoire, de nos poèmes. Il n’aimait que ça. Il aimait comme il faut aimer : par coeur ! Il croyait, comme son cher général de Gaulle, que la France ne cesserait jamais, à cause de Corneille, à cause de Balzac, à cause de Toulet. Il espérait qu’il y aurait toujours des écrivains français. Qu’ils soient auvergnats ou qu’ils soient nègres, qu’ils se croient lorrains comme Barrès ou parisiens comme Proust. » Par François Taillandier, quelques jours après la disparition de son père en littérature.


Time to turn

Stock - 2010

Le cinquième et dernier volume de La Grande Intrigue, Time to turn, prend une légère teinte d’anticipation ; l’action se déroule au-delà de l’année 2010. On est déjà dans World V, le monde délocalisé prévu par le mystérieux « Charlemagne ». C’est toujours notre monde, un peu aggravé. « Time to turn » est un message publicitaire lancé par un leader des réseaux numériques, et qui rencontre un écho exceptionnel. Le « turn », c’est changer de vie, d’habitudes, de références, de culture, de pays, de comportement. Cela peut être la métamorphose, l’ouverture à l’innovation, l’aventure… aussi bien que l’abandon, le reniement, la trahison. On ne sait pas. Mais le concept éclaire la vie ou la mort des personnages. Le fil conducteur est constitué par deux histoires amoureuses, en contrepoint. Greg Rubien rencontre Clara, ancienne disciple et confidente de « Charlemagne ». C’est d’abord une belle histoire d’amour, et puis cela se transforme (turn !) : Greg découvre en lui une puissance de jalousie irrésistible. Cette obsession empoisonne peu à peu leur histoire. Clara s’enfuit. Dans le même temps, Nicolas, son père, parti faire de l’urbanisme en Afrique (turn), noue une liaison avec une nommée Anne-Lise, project manager de l’entreprise Aelys qui fournit des transports, des adductions d’eau et du numérique. À l’inverse de l’histoire naïve et sincère que vit son fils, c’est une relation entre deux personnes dites « adultes », plus ou moins désillusionnées, qui au fond n’y croient pas elles-mêmes et, après quelques plaisirs, s’offriront surtout de la déception. Nicolas se reproche d’être infidèle à Louise mais ne trouve pas de raisons suffisantes pour agir autrement. Dans quelle mesure sommes-nous capable d’amour ? C’est la question qui inaugurait le tome IV. Cependant François Rubien, l’ancien vétérinaire de Villefleurs, est mort en 2009, laissant deux maisons, celle de Villefleurs et celle de Vernery-sur-Arre, qu’il tenait de son épouse. Emmanuelle, une des soeurs de Nicolas, après avoir gagné beaucoup d’argent en développant la chaîne de prêt-à-porter Celiman, va se réinstaller dans la maison de famille à Vernery. Elle semble se muer ainsi en une sorte de figure tutélaire, préservant tant bien que mal un lien entre passé et présent. « “Homère ne conclut pas, la Bible ne conclut pas”, notait Flaubert. Eh bien moi non plus. Il n’y a aucune élucidation finale dans La Grande Intrigue, pas de grand secret, pas de thèse. On y a parlé de ce monde et de ses transformations, des morts et des vivants, des pères et des fils, de l’origine et du turn, de l’amour ou de son absence. Je crois bien que j’ai terminé. » F. T.


Les romans vont où ils veulent

Stock - 2010

On entre dans La Grande Intrigue, suite romanesque en cinq tomes, par une porte ou une autre et cet avant-dernier volume, comme le dernier (qui paraîtra en août 2010), peuvent donc être abordés par des lecteurs qui ne connaissent pas les précédents. On apprend peu à peu sur les personnages et leurs faits et gestes… Comme dans la vie. Dans ce tome comme dans les précédents, la chronologie est brisée, et l’auteur constate qu’il est obligé d’aller au-delà du cadre temporel qu’il s’était fixé (environ la seconde moitié du xxe siècle). Il joue ainsi sur les télescopages temporels, évoquant aussi bien la guerre 1914-1918 et les traces laissées dans les familles Maudon, Herdoin et Rubien, qu’une partouze parisienne à laquelle participent Nicolas Rubien et sa compagne et cousine Louise Herdoin et qui le fait remonter à la Genèse et au mythe judéochrétien de la Chute. Et sur les décalages générationnels comme lorsque le jeune Gregory Rubien initie son grand-père, François, le vétérinaire retraité de Villefleurs, aux secrets d’une émission de télévision, Cool Quartier, formule mixte entre Loft Story et Plus belle la vie (l’auteur s’est amusé à forger un nouveau concept de la télé-poubelle). On pourra aussi bien croiser un homme d’affaires chinois, numéro un mondial des sites de rencontres sur Internet, qui invente une nouvelle langue universelle, l’Unilog, que les méditations inquiètes du curé de Vernery-sur-Arre qui voit s’effondrer le catholicisme… Mais les échos d’un chapitre à l’autre montrent bien que l’on parle du même monde, d’un monde où les héritages du passé continuent subrepticement de peser sur les vivants, et dont l’avancée et les évolutions flirtant parfois avec l’absurde suscitent autant d’interrogations.


Ce n’est pas la pire des religions

Stock - 2009

"Je ne sais trop comment ça m’a pris, ou plutôt repris, aux alentours de la cinquantaine. Mais c’est devenu évident. Je me sens plutôt bien avec Jésus, dont le propos est quelquefois plus déroutant qu’on ne l’imagine ; mais il aimait la Samaritaine, le centurion, le publicain, la femme adultère, et les malades et les pécheurs. Je me sens plutôt bien avec la Vierge Marie, qui a les idées larges, et sur qui il me semble que je peux vaguement compter (peut-être aussi compte-t-elle un peu sur moi). Je me sens plutôt bien avec cette vieille Eglise de Rome, si compliquée, si historique, si couturée. C’est quand même ma maison. Ces dernières années, je me suis lié d’amitié avec Jean-Marc Bastière, qui avait senti tout cela un peu plus vite que moi. Nous avons souvent bavardé, puis échangé des courriels sur le sujet. Nous en avons fait ce livre à deux voix. Je n’ai rien à prêcher à ceux qui sont loin ou qui sont ailleurs. Je me sens juste mieux avec, que sans". François Taillandier "Il n’y a pas pire dessein que de vouloir défendre le christianisme. C’est un truc de tiède qui n’attire que le mépris. Celui qui aime n’a pas besoin de se justifier. Embrasé de passion, il ne peut retenir le trop-plein de son cœur. Celui-là va au fond des choses, celles du corps, du sentiment et de l’intelligence. Il est possible que, dans ce dialogue, nous choquions certains nouveaux dévots. Molière est toujours d’actualité, seuls les conformismes ont changé. Ce n’est plus : « Cachez-moi ce sein… », mais « Cachez-moi ce Dieu que je ne saurais voir… » Mon itinéraire n’est pas celui de François, mon aîné dont j’apprécie tant les livres. Mais tous les chemins, on le sait, mènent à Rome. Certes, je me méfie des témoignages : la vie nous réserve toujours des surprises de dernière minute. Depuis mon enfance, j’ai vécu une suite de morts et de résurrections. Et en moi coexistent les deux France, la laïque et la catholique. Mais c’est toujours la même histoire d’amour." Jean-Marc Bastière


Il n’y a personne dans les tombes

Stock - 2007

Dans ce troisième volume de La grande intrigue, on retrouve Louise Herdoin et Nicolas Rubien, les cousins amants, au QG de campagne d’un candidat à la présidence de la République, un dimanche d’avril 2002 de sinistre mémoire. Au cours de l’été 2005, Christophe Herdoin, le frère de Louise, perd son ombre sur une plage vietnamienne. En 1976, on apprend la mort de Pauline Doni, d’une péritonite aiguë. On n’avait plus de nouvelles depuis son installation à Paris avec son époux dans les années 1920. On découvre alors qu’elle a mené une vie bien différente de ce qu’on aurait osé imaginer. Enfin, à l’automne 2009, Athanase, le jeune Africain qui travaille à Bruxelles, sait qu’il ne terminera pas sa thèse sur les Bantamas, son ethnie d’origine. Il décide alors d’écrire un roman. Il sera Sobel l’écrivain. Il n’y a personne dans les tombes est un roman foisonnant où les vies s’entrecroisent, révélant les mystères intimes et les désirs étouffés dans une société de plus en plus normative. François Taillandier replace l’individu dans une histoire qui n’oublie pas les mythes anciens qui l’ont constitué. Architecture, religion, économie, littérature, en pleine mutation explosent dans ce récit multiple et mordant. Il joue avec les ruptures de style, dévoile les impostures des jargons et des codes institutionnels pour créer une langue pleine d’invention et de saveur.


Telling

Stock - 2006

L’histoire de cinq familles racontée sur cinq générations, en cinq volumes. Tel est le projet ambitieux de La Grande Intrigue avec lequel François Taillandier renouvelle le roman familial et sociologique. Contrairement à ses célèbres prédécesseurs, d’Émile Zola à Roger Martin du Gard, l’auteur se promène librement d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre, sans souci de chronologie. Il permettra ainsi à chaque volume d’être lu séparément et dans le désordre. Les événements relatés se situent entre 1955 et 2010, et se déroulent dans cinq types de lieux : le monde rural, la province, la ville classique, la banlieue moderne, l’espace mondialisé. Comme promis, voici le deuxième tome de La Grande Intrigue, Telling, où l’on retrouve - ou découvre - Étienne Maudon le grand-père qui a fermé sa gueule toute sa vie, Jeanne, qui dénonce le silence sans savoir quel silence elle dénonce, Athanase le petit Africain qui sera le vrai auteur de ce cycle romanesque, Nicolas Rubien qui s’interroge éternellement sur le rôle du roman, l’auteur de La Grande intrigue qui se demande dans quelle langue il écrit.


Option Paradis

Stock - 2005

Option paradis est le premier tome d’une grande saga familiale en cinq volumes : La grande intrigue. François Taillandier renouvelle le roman familial et sociologique : contrairement à ses célèbres prédécesseurs, d’Émile Zola à Roger Martin du Gard, l’auteur se promène librement d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre, sans souci de chronologie. Chaque volume pourra être lu séparément et dans le désordre. Les événements relatés se situent entre 1955 et 2010, et se déroulent dans cinq types de lieux : le monde rural, la province, la ville classique, la banlieue moderne, l’espace mondialisé. Selon un « philosophe » anonyme, la société occidentale aurait proclamé, dans les années cinquante, qu’elle réaliserait, « ici et maintenant », le Paradis qui permettrait d’échapper aux déterminismes anciens. Il décrit ce paradis sécularisé, son édification et ses contradictions. Option Paradis commence en mai 2001. Nicolas Rubien et sa cousine Louise Herdouin, devenue sa maîtresse, passent quelques jours en Bourgogne, dans la maison de feu leur grand-mère Gabrielle Maudon. Libérés des convenances et des silences mensongers, ils évoquent l’histoire familiale, leurs souvenirs d’enfance, leur mariage et leur divorce, leurs liaisons amoureuses. Louise et Nicolas sont aux marges du Paradis annoncé et de ses valeurs qui façonnent les individus. Devant les mutations sociologiques qui font tout exploser, Nicolas éprouve à la fois nostalgie et horreur du passé. Architecte fasciné par les utopistes, il est convaincu que le monde qui advient ne peut pas être le sien.


Le cas Gentile

Stock - 2001

Gentile est pompier à Turin. Au cours d’une intervention périlleuse, il a sauvé des flammes la Santa Tela - le Saint Suaire -, représentation présumée du corps du Christ. Un an plus tard, il est emmené au commissariat pour avoir détruit à coups de barre de fer des affiches publicitaires abritées sous des panneaux de plexiglas. Quel désastre intime a conduit le héros d’hier à cet acte de violence dérisoire ? Trois personnages tentent de comprendre. Guido, un vieux syndicaliste proche de Gentile, le père Beato, aumônier des sapeurs-pompiers, et Aspasie, une journaliste en quête de témoignages sur le malaise des hommes. En dépit de ses silences et de sa fuite, ils reconstituent le parcours amoureux de Gentile : un mariage raté, quelques liaisons minables et un amour qu’il a lui-même détruit par jalousie. Le prêtre déplore le désarroi d’une société déchristianisée, le syndicaliste une ville arrachée à son identité ouvrière au profit de la marchandise. Aspasie voit peu à peu en lui un homme qu’elle a envie d’aimer et de soustraire à son mystérieux chagrin. Après quelques jours d’errance, il reviendra régénéré par une expérience qu’il ne pourra communiquer. Qui a compris Gentile ? Plusieurs miroirs se tendent. C’est au lecteur d’interpréter le livre. Le cas Gentile demeurera une énigme.


N6

Stock - 2000

C’est le récit d’un voyage d’une quinzaine de jours : Paris-Turin par la nationale 6. Un voyage qui emprunte la route des années cinquante, la "route royale" de l’Etat colbertien. Prendre cette route, c’est choisir la lenteur, la succession des paysages et des étapes, l’approche progressive. C’est traverser la France des premiers Capétiens, la Bourgogne de Charles le Téméraire, le Lyonnais des Burgondes, la Savoie de l’ancien royaume de Piémont. C’est nourrir une réverie sur l’enracinement et la fuite, la permanence et la métamorphose.


Anielka

Stock - 1999

"Tout ce que l’on n’a pas saisi, pas entendu, tout ce que l’on a négligé, tous les êtres regardés distraitement, les moments vécus sans y être, les gestes réprimés, les mots contenus, la vérité mise au placard, tout cela un jour se dresse devant nous comme une montagne. Mon inquiétude devant Anielka est la rançon de tout ce que j’ai été et de tout ce que je n’ai pas su être, la sanction des offensives et des dérobades, la désignation des limites acceptées ou franchises, le solde de mes curiosités et des mes indolences, de mes émois et de mes dédains, de mes intelligences et de mes aveuglements. C’est tout ce que j’ai à donner, à chercher, à espérer dans la vie ; c’est aussi ma destruction, le rien qui m’envahit, la dispersion de ma cendre." François Taillandier a publié sept romans dont Les Clandestins (prix Jean Freustié 1990), Les Nuits Blanches (prix Roger Nimier 1992), Mémoires de Monte-Christo (1994), Des hommes qui s’éloignent (1997), et un essai très remarqué, Aragon, 1897-1982, "Quel celui qu’on prend pour moi ?".

Le roman de l’Histoire

Grands débats en vidéo
Saint-Malo 2014

Avec François Taillandier, Raphaël Jerusalmy, Gérard de Cortanze, Joseph Boyden.
Animé par Yann Nicol

Le « roman historique » n’a pas bonne presse : genre mineur, à l’écart de la voie royale de la « vraie » littérature – où l’histoire ne serait que béquille offerte aux écrivains d’imagination limitée.
Ce n’est pas faux – si l’on entend par là « l’histoire romancée ». Mais ne permet pas de comprendre ce qui est en train de se produire, partout, dans le monde : le retour en force du roman – le grand, qu’on ne peut plus ranger dans la « littérature de genre » – dans le champ de l’histoire. Ou plus exactement l’interrogation, par lui, des limites de l’histoire : que dit-il, que ne peut pas dire l’autre ?


Les mystères de l’Histoire

Les cafés littéraires en vidéo
Raphaël JERUSALMY, Tim WILLOCKS, François TAILLANDIER et LI Er - Saint-Malo 2014

Avec Raphaël JERUSALMY, Tim WILLOCKS, François TAILLANDIER et LI Er


L’historien et le romancier

Les grands débats à voir et à réécouter
Jean Rouaud, François Hartog, François Taillandier, Eliott Perlman - Saint-Malo 2013

Avec Jean Rouaud, François Hartog, François Taillandier, Eliott Perlman. Animé par Hubert Artus.


EN ECOUTE SEULE

Participants : Jean Rouaud, François Hartog, François Taillandier, Eliott Perlman, un débat animé par Hubert Artus.


Petite et grande histoire

Les cafés littéraires en vidéo
Avec François Taillandier et Gabi Martinez - Saint-Malo 2013

Participants : François Taillandier et Gabi Martinez

Entre orient et occident

Saint-Malo 2014

Avec Georgia Makhlouf, Benny Ziffer et François Taillandier.
Animé par Yahia Belaskri.


L’ambition romanesque

Saint-Malo 2014

Avec : Mathias Énard, François Taillandier
Animé par : Emmanuelle Dancourt


Le retour des barbares ?

Saint-Malo 2014

Avec Raphaël Jerusalmy, Andrus Kivirähk, François Taillandier et Régis Goddyn.

Il manque, dans ce débat, l’introduction de l’animateur et des intervenants. Celle-ci n’a pas été enregistrée. Nous nous en excusons.