« Si le voyageur finit toujours par revenir de ses voyages, le vagabond, lui, poursuit inlassablement son chemin… Et si même il fait halte quelque part, séduit par la beauté d’un lieu perdu (la durée des envoutements est élastique), cela ne signifie pas qu’il ne reprendra pas sa route. En effet, vagabonder est un état d’esprit, ce n’est pas une activité – un métier ou un loisir – comme voyager. »
Dans le sillage des oies sauvages
- © Magda POSPIECH
Mariusz Wilk est l’un des plus célèbres écrivains-reporters polonais. Ses reportages sont à la fois des documents d’actualité et des récits historico-littéraires, ancré dans la creative non-fiction. Amoureux des grands espaces du Nord russe, il arpente sans relâche les confins depuis sa demeure en Carélie, d’où il fait parvenir ses reportages et ses romans.
L’auteur est né en 1955 à Wroclaw, dans le sud-ouest de la Pologne. Diplômé de littérature polonaise, il a été un membre actif de l’opposition politique entre 1977 et 1981 auprès de Solidarnosc, un engagement qui lui vaut la prison durant l’état de siège décrété par Jaruzelski. Il débute sa carrière de journaliste dans les années quatre-vingt, d’abord dans la presse officieuse, puis en tant que reporter officiel. Il couvre la chute du mur de Berlin, voyage aux États-Unis. En 1991 il part pour Moscou comme correspondant du Quotidien de Gdansk. Il traverse les pays Baltes et l’Ukraine, le Kazakhstan et la Sibérie.
Après un an de pérégrinations en Russie, il se fixe sur les îles Solovki de la mer Blanche. C’est de là-bas qu’il commence à envoyer à la revue polonaise Kultura, installée à Paris, les chroniques régulières qui composeront Le journal d’un loup (Noir sur blanc, 1999). Quitter la civilisation, à la manière du Walden, la vie sauvage de H.D. Thoreau : voilà le sujet de ce livre de voyage aux îles Solovki, qui rencontre alors un vrai succès auprès du public. Révélation de l’année, Mariusz Wilk est récompensé par le prix de la ville de Gdansk.
Au tournant du XXIe siècle, il s’installe loin de la civilisation, en Carélie, dans le Nord de la Russie, c’est là que se déroulent ses romans suivants, écrits au bord du monde, une sorte de "Journal du Nord" dont les différents volumes ont paru aux Éditions Noir sur Blanc : La Maison au bord de l’Oniégo (2006), Dans les pas du renne (2009), Portage (2010) et Dans le sillage des oies sauvages, publié au printemps 2013.
S’ajoute cette année un dernier volume, récit de voyage immobile et journal littéraire où, il redécouvre la nature avec des yeux de sa jeune fille, les grands espaces traversés et l’ancrage désormais nécessaire dans la maison de l’Oniego, sans oublier les vagabondages
littéraires avec son lecteur, et les dialogues avec Witold Gombrowicz, W.G.
Sebald, Nicolas Bouvier… La Maison du vagabond
interpelle à son tour l’homme occidental sur sa manière de
vivre, et l’exhorte à observer le monde qui l’entoure
avec un regard neuf.
- La Maison du vagabond (Noir sur blanc, 2016)
- Dans le sillage des oies sauvages (Noir sur blanc, 2013, trad. Laurence Dyère)
- Portage (Noir sur blanc, 2010, trad. Robert Bourgeois)
- Dans les pas du renne (Noir sur blanc, 2009, trad. Robert Bourgeois)
- La maison au bord de l’Oniégo (Noir sur blanc, 2007, trad. Robert Bourgeois)
- Le journal d’un loup (Noir sur blanc, 1999, trad. Laurence Dyèvre)