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« Vrai phénomène de la littérature estonienne contemporaine » (Le Monde), Andrus Kivirähk écrit pour les petits et les grands et se distingue par son humour qui mêle une imagination délirante et une ironie grinçante. Grand conteur, il est connu dans les pays baltes pour ses personnages jeunesses loufoques comme les chats père noël ou encore le chien Lotte dont les aventures ont été adaptées en long métrage d’animation. Son univers décalé se retrouve également dans les fictions destinées aux adultes, dans L’homme qui savait la langue des serpents - son premier roman enfin traduit en France chez Tripode – on retrouve ainsi une jeune fille amoureuse d’un ours, une salamandre volante, et bien d’autres encore. Bien que fantaisiste, le roman est iconoclaste et complexe, il nous plonge dans le folklore et l’Histoire médiévale de l’Estonie.
Andrus Kivirähk commence à écrire dans les années 1990 et se fait remarquer en 1995 avec Ivan Orava mälestused, roman qui frise l’absurde et dresse le portrait de la jeune république d’Estonie dans les années 1920 et son intégration forcée au sein de l’URSS à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Livre pour lequel il reçoit le prix littéraire de la fondation Eesti kirjanduse, du nom du principal quotidien estonien. Il remporte également d’autres prix prestigieux en Estonie, comme le Friedebert Tuglas en 1997 ou le prix de la Fondation de la culture à deux reprises.
Avec L’homme qui savait la langue des serpents, l’auteur revient sur un autre pan de l’Histoire de son pays, l’invasion germanique au XIIIe siècle et l’évangélisation. Alors qu’il traite d’un sujet complexe aux références culturelles multiples, Andrus Kivirähk parvient à nous faire rire grâce à son humour débridé et une ironie toute maîtrisée. Ode à la nature et ode anticlérical, le livre nous montre la fin d’un monde pour ce peuple qui se perçoit issu de la forêt. Le héros assiste désemparé à l’arrivée de la modernité et reste l’unique pratiquant d’une langue jugée archaïque.