BROOK Timothy

Canada

Le léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine, (Payot, 2019)

© Astrid di Crollalanza

Pionnier de l’histoire globale, cet éminent sinologue ouvre dans ses ouvrages des portes dissimulées et méconnues, connectant la Chine au reste du monde. Son approche particulière de l’histoire, emplie d’une connaissance érudite des objets, anecdotes et détails, emporte le lecteur au-delà des clichés. Grâce à son talent de conteur, le Canadien partage depuis des années son époustouflant savoir sur les contrées de l’est dans des essais à dévorer comme des romans. Dans Le léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine, il poursuit son exploration des relations entre la Chine et le monde, du XIIIe siècle à nos jours. Cette enquête, menée avec brio, émerveille grâce à l’énergie insufflée aux destins de treize personnages, anonymes ou célèbres, qui ont marqué l’histoire.

Biographie

Dans le grand récit mondial, les études historiques relatives à la Chine, civilisation quatre fois millénaire, sont encore loin de connaître un essor à la mesure de leur intérêt propre. Pour Timothy Brook, historien et éminent sinologue canadien, c’est pourtant autour de l’empire du Milieu, entre les XIIIème et XVIIème siècles, que se polarisait le commerce mondial, préfigurant d’ores et déjà le premier monde moderne.

Professeur à l’Université de la Colombie-Britannique à Vancouver et à l’Université de Shanghai, Timothy Brook, né en 1951 à Toronto, est docteur en Histoire, diplômé de Harvard (1984).
Offrant à ses lecteurs un panorama de l’histoire économique de la Chine (plus particulièrement la dynastie des Ming entre le XIVème et le XVIIème siècle), Timothy Brook propose une approche particulière de l’histoire conjuguant son amour et sa connaissance érudite des objets, des anecdotes et des détails, avec une vue globale des grandes questions théoriques et tendances historiques.
La dynastie des Ming est le socle de ses écrits, considérant qu’il n’y aurait pas de mondialisation, et que le système capitaliste dans lequel nous vivons aujourd’hui n’aurait pas émergé sans elle.

En plus de sa participation à de nombreuses conférences, dont quelques-unes au Collège de France, il publie également des travaux de recherche de haut niveau notamment sur l’histoire de la collaboration avec les occupants japonais et la répression des manifestations de la Place Tian’anmen.

Quand Timothy Brook publie en 2010 Le chapeau de Vermeer. Le XVIIème siècle à l’aube de la mondialisation, il remporte un franc succès tant en Amérique du Nord qu’en France, où l’œuvre s’est vendue à 20 000 exemplaires. Le déchiffrage d’un tableau de Johannes Vermeer permet de restituer le dynamisme du XVIIème siècle qui voit se renforcer les interconnexions du monde, avant que l’Europe n’impose au globe une parenthèse impériale.
Après Le chapeau de Vermeer, Timothy Brook continue d’explorer avec talent les routes de la mondialisation dans Sous l’œil des dragons (2012), suivant le sillage de Marco Polo et de Zheng He, l’amiral chinois.
La Carte perdue de John Selden retrace l’histoire d’une grande carte de la Chine finement dessinée à l’encre noire, dont on ne connaît ni l’auteur ni le commanditaire, mais que l’on date du début du XVIIe siècle (fin de la dynastie Ming). Nommée « carte de Selden » elle a appartenu au juriste et orientaliste anglais John Selden (1584-1654) avant de se retrouver à la Bodleian Library d’Oxford en 1659 et d’être redécouverte par hasard en 2008 par Robert Batchelor. Elle représente la partie du monde que connaissaient les Chinois de ce temps, de l’océan Indien à l’ouest aux Iles aux épices à l’est, et de Java au sud au Japon au nord. Cette carte chinoise et ses mystères : voilà le point de départ d’une extraordinaire enquête pour retrouver toutes les personnes qui l’ont croisée et les espaces qu’elle a traversés avant d’être occultée pendant près de quatre siècles, jusqu’à aujourd’hui.

Son dernier ouvrage, Le léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine, il poursuit son exploration des relations entre la Chine et le monde du XIIIe à nos jours. Cette enquête menée avec brio émerveille grâce à l’énergie insufflée aux destins de 13 personnages, anonymes ou célèbres, qui ont marqué l’histoire.


Bibliographie

  • Le léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine, traduit de l’anglais par Odile Demange (Payot, 2019)
  • La Carte perdue de John Selden (Payot, 2015)
  • Sous l’œil des dragons (Payot, 2012)
  • Le chapeau Vermeer. Le XVIIème siècle à l’aube de la mondialisation (Payot, 2010)
  • The Troubled Empire. China in the Yuan and Ming dynasties (Harvard University Press, 2010)
Le léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine

Le léopard de Kubilai Khan. Une histoire mondiale de la Chine

Payot - 2019 - 2019

Une fresque épique des relations de la Chine avec le monde sur huit siècles, portée par une éblouissante galerie de personnages.
De Perse en Crimée, d’Indonésie au Sri Lanka, de la Chine au Tibet, des Pays-Bas à l’Afrique du Sud, treize personnages inattendus, mais emblématiques, nous guident, par terre et par mer, sur les routes de la mondialisation. Anonymes ou célèbres, Chinois ou étrangers, ils sont empereurs, aventuriers, marchands, eunuques, pirates, missionnaires, orfèvres, soldats... Et tous, quels que soient leur destin et leur importance dans l’Histoire, témoignent des interactions de la Chine avec le monde et de la richesse de leurs contacts, commerciaux, religieux, diplomatiques ou personnels. Car, par-delà les conflits et rivalités entre empires tout au long de ces huit siècles, la Chine n’a jamais cessé d’être connectée au reste de la planète, ces « dix mille pays » qui constituaient les voisins du Grand État mongol bâti au XIIIe siècle par Kubilai Khan à partir des conquêtes de son ancêtre Gengis Khan.

Un livre magistralement mené, foisonnant et époustouflant d’érudition, qui renouvelle l’histoire de la Chine comme Mary Beard l’a fait pour Rome dans SPQR.

Traduit de l’anglais (canada) par Odile Demange.

La carte perdue de John Selden

La carte perdue de John Selden

Payot - 2015

La carte perdue de John Selden est une fascinante intrigue à tiroirs qui nous emporte des mers de l’Extrème-Orient jusqu’à l’Angleterre de Jacques 1er Stuart, sur les traces d’une mystérieuse carte de Chine de 1608 dont John Selden, orientaliste convaincu, fu le dernier propriétaire.
Découvrant, un jour de 2008, cette immense carte unique en son genre au sous-sol de la Bodleian Library d’Oxford, où elle dormait depuis plus de trois siècles, Tim Brook décide d’en percer les secrets. Et c’est ainsi qu’à partir d’une insolite rose des vents, de deux papillons du désert de Gobi, d’un ambitieux capitaine de Chine et d’un faisceau de routes commerciales, il nous entraîne dans le sillage des imposantes jonques chinoises. D’Est en Ouest, de Goa, Nagasaki, Quanzhou ou Manille à Amsterdam, Anvers ou Londres, ces “navires du trésors” convoyaient précieuses épices, délicates porcelaines et estampes pornographiques japonaises…
Un modèle de construction narrative et une plongée dans l’histoire-monde, servis par un art consommé du récit et du suspense distillé par un maître du genre.

Traduit de l’anglais (Canada) par Odile DEMANGE


Sous l'oeil des dragons

Sous l’oeil des dragons

Payot - 2012

1271 : les hordes mongoles, poussées par le froid et la sécheresse, déferlent sur la Chine, modifiant brutalement le cours de son histoire. L’empire confucéen, vieux d’un millénaire et demi, vit désormais sous occupation étrangère. A Beijing, le petit-fils de Gengis Khan, Kubilai Khan, bâtit sa capitale et règne sur le plus grand empire jamais réunifié. Sa dynastie, les Yuan, s’effondre en moins d’un siècle, mais les valeurs des Mongols perdurent dans les institutions de leurs successeurs Ming. Après trois siècles de règne, un second coup de froid, auquel s’ajoutent famine, épidémies, inondations, séismes, nuées de criquets et apparitions de dragons, balaye les Ming qui succombent en 1664 à une autre vague d’envahisseurs venus de la steppe : les Mandchous. Sur fond de bouleversements climatiques, cette première histoire écologique de la Chine relate ce qu’il advint de l’Empire céleste entre ces deux invasions dramatiques.
Après Le Chapeau de Vermeer, Timothy Brook continue d’explorer avec talent les routes de la mondialisation, dans le sillage de Marco Polo et de Zheng He, l’amiral chinois. Loin d’être un empire replié sur lui-même, la Chine est en effet connectée au reste du monde. Elle façonne son destin et contribue ainsi à la formation du premier monde moderne, moment charnière de l’histoire globale. Un livre jubilatoire qui nous convie à une histoire de l’empire du Milieu des plus envoûtantes et surprenantes.

Traduit de l’anglais (Canada) par Odile Demange


Le chapeau de Vermeer

Le chapeau de Vermeer

Payot - 2010

Le Chapeau de Vermeer est un livre brillant et singulier. Derrière ce titre mystérieux se cachent sept histoires passionnantes, sept voyages à travers le globe, que Timothy Brook déroule à partir de six tableaux de Vermeer et une faïence. Eminent sinologue s’offrant une incursion dans la Hollande de l’âge d’or, Brook nous convie en effet à une autre lecture des oeuvres de Vermeer. Non pas celle d’un historien d’art qui s’attacherait à l’usage de la lumière ou de la couleur, mais bien celle d’un historien qui focalise son attention sur un détail, un objet, une figure, autant de portes qu’il ouvre sur le vaste monde en mutation du XVIIe siècle, nous dévoilant l’ampleur des échanges culturels et commerciaux entre Est et Ouest, qui furent l’amorce de notre mondialisation actuelle. Ainsi, une simple jatte de fruits dans La Liseuse à la fenêtre (Dresde, Gemaldegalerie) nous entraîne sur les routes du commerce maritime de la fameuse porcelaine bleu et blanc en provenance de Chine, tandis qu’un somptueux chapeau de feutre dans L’Officier et la jeune fille riant (New York, Frick Collection) nous mène au Canada jusqu’aux fourrures de castor que Samuel Champlain soutire à ses alliés hurons.
Une fascinante et convaincante approche d’histoire culturelle, fondée sur une érudition sans failles, qui insiste avec un sens consommé du récit, sur les rapprochements et les interactions entre les différentes parties du globe.

Traduit de l’anglais par Odile Demange

Routes maritimes

Avec Timothy Brook et Marc De Banville - Saint-Malo 2015


Avec Timothy Brook et Marc De Banville, une rencontre animée par Géraldine Delauney


Grands explorateurs

Avec Timothy Brook, Anne Pons, Bernard Marck, Charlie Buffet. - Saint-Malo 2015

Avec Timothy Brook, Anne Pons, Bernard Marck, Charlie Buffet. Rencontre animée par Josiane Guéguen


Le roman de l’Histoire

Avec Anthony Doerr, Patrick Rambaud, Timothy Brook et Alain Absire - Saint-Malo 2015


Avec Anthony Doerr, Patrick Rambaud, Timothy Brook et Alain Absire, une rencontre animée par Hubert Artus