RUDIŠ Jaroslav

République Tchèque

Avenue Nationale (Mirobole, 2016)

Icône de la jeune génération littéraire tchèque, Jaroslav Rudiš ne flatte pas ses personnages, bien au contraire. Il impose leur désagréable présence aux lecteurs partagés entre affliction et rire nerveux, les obligeant souvent à supporter les individus qu’ils évitent volontairement dans la vie de tous les jours.

Tour à tour DJ, manager d’un groupe de musique punk, agent publicitaire et journaliste, cet auteur qui vit et travaille entre la République Tchèque et l’Allemagne, signe son premier roman Le Ciel sous Berlin en 2002, lauréat du prix Jiri Orten, il est traduit en 5 langues. Un autre de ses récits, Grand Hôtel, a été couronné du prix des lecteurs Magnesia Litera.

Découvert en France lors de la publication de son troisième roman La fin des punks à Helsinki par Books Éditions en 2012, Jaroslav Rudiš est unanimement salué par la critique (Libération, Le Monde des Livres, Marianne, Livres Hebdo…) et finaliste du Prix du livre européen 2012. Il est également l’auteur de plusieurs pièces de théâtre et scénarios de films, notamment celui d’Aloïs Nebel, adaptation cinématographique de sa bande dessinée du même nom, réalisé par Tomás Lunák.

Avec son dernier livre Avenue Nationale, qui tend à se définir par la négative : ni vraiment monologue théâtral, ni tout à fait roman, Jaroslav Rudiš nous emmène dans un bar sordide de Prague où Vandam, véritable laissé-pour-compte du monde moderne, fasciné par la violence et les régimes totalitaires, nous donne son avis et grommelle ses frustrations.

Loin de la tendance générale qui pousse chacun à se retrancher dans ses propres idées, parce que « ceci est ton opinion, et cela est la mienne – ceux qui sont d’accord avec toi sont les gentils, et les autres, les méchants. », l’auteur nous oblige à passer un moment avec ce personnage écœurant dont la logorrhée esquisse progressivement les traits d’une classe populaire tchèque gagnée par le populisme et finit par mettre en lumière les rouages de la montée de celui-ci. Un livre qui donne à réfléchir et force une confrontation plus que jamais nécessaire.


Bibliographie :

  • Avenue nationale (Mirobole Éditions, 2016)
  • Aloïs Nebel (Presque Lune, 2014)
  • La Fin des punks à Helsinki (Books Éditions, 2012)
  • Grand Hôtel (Non traduit en français, 2006)
  • Le Ciel sous Berlin (Non traduit en français, 2002)
Avenue Nationale

Avenue Nationale

Mirobole Éditions - 2016

Vandam est peintre en bâtiment. Il a connu la dépendance aux drogues et la prison. Il est fasciné par l’histoire militaire, voue un culte aux grands chefs de guerre et fait deux cents pompes par jour. Il hante la taverne de sa banlieue praguoise pour boire des bières ou se battre. Il vit une aventure avec la serveuse Lucka. Et il est fier d’avoir donné le premier coup lors de la Révolution de Velours de 1989 qui a précipité la chute du communisme tchèque.
Dans ces pages, il livre ses « leçons de vie » et déverse ses obsessions, entre le rire et la rage.
Épopée européenne et universelle, poème brutal et mélancolique, monologue dense et halluciné, Avenue nationale plonge le lecteur dans la tête d’un néoextrémiste ordinaire perdu dans une démocratie en quête d’identité et reflète les paradoxes des idéologies contemporaines.

Traduit du Tchèque par Christine Laferrière.


Revue de Presse :

« Étude psychologique d’un jeune Européen frustré, une étude qui n’en est pas moins de la véritable littérature. »
Martin Danes, Rue89

« C’est une sorte de grand tag langagier et littéraire. Un roman très ancré dans son temps. » François Angelier – France Culture « Les émois »

« Épopée européenne et universelle, poème brutal et mélancolique, monologue dense et halluciné, Avenue nationale plonge le lecteur dans la tête d’un néoextrémiste ordinaire perdu dans une démocratie en quête d’identité et reflète les paradoxes des idéologies contemporaines. »
Michel Dufranne, Le Mauvais genre – RTBF

« Avenue Nationale est un pur bijou ! Inclassable, insaisissable, violent, ardent. Ce texte raconte ceux qui n’ont plus rien que la hargne et la rage, qui ont renoncé parce que, leur a-t-on dit, le monde est trop complexe pour eux. »
Quatre Sans Quatre

Idéologies : la peur du vide, difficile liberté

Avec Christophe Hein, Gérard Mordillat, Jaroslav Rudis, Pascal Manoukian - Saint-Malo 2017

Avec Christophe Hein, Gérard Mordillat, Jaroslav Rudis, Pascal Manoukian
Animé par Hubert Artus


Europe, entre espoir et désillusion

Avec Andreï Ivanov, Grégoire Polet, Drago Jancar, Jaroslav Rudis - Saint-Malo 2017

Avec Andreï Ivanov, Grégoire Polet, Drago Jancar, Jaroslav Rudis
Animé par Hubert Artus