MOUCHART Benoît

France

Hergé intime, avec François Rivière (Robert Laffont, 2016)

Auteur de plusieurs études de référence sur la bande dessinée et certains de ses grands auteurs (Hergé, Jacobs, Greg notamment), Benoît Mouchart a été dix années durant le directeur artistique du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Ce passionné est depuis le printemps 2013 directeur éditorial en charge de la bande dessinée chez Casterman.

Benoît Mouchart est auteur et commissaire d’expositions. Après avoir été directeur artistique chargé de la programmation culturelle du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, il a rejoint Casterman en 2013 en tant que directeur éditorial en charge de la bande dessinée.

Alors qu’il soutient en 1999 une maîtrise de Lettres modernes à la Sorbonne (Paris IV) sous la direction de Jean-Yves Tadié, il est professeur de français au collège, mais quitte très vite l’enseignement pour se consacrer au journalisme. Entre 2000 et 2003, il est rédacteur en chef de sites Internet d’informations, et réalise de nombreux sujets pour la première web-tv française consacrée à la bande dessinée : Comicsworld TV. Il est également l’auteur de plusieurs essais, dont une enquête sur le scénariste fantôme de l’école belge Jacques Van Melkebeke, et, en collaboration avec François Rivière, une biographie du père de Blake et Mortimer, Edgar P. Jacobs, qui paraît au Seuil en 2003, année de son entrée en fonction au Festival d’Angoulême.
Sous sa direction artistique, la manifestation a considérablement conforté son ouverture à l’international et à la jeune création, tout en produisant un grand nombre d’événements en dehors des remparts de la cité charentaise, notamment à Paris mais aussi à Nantes, Lausanne, Shanghaï, Bruxelles ou Séoul. Surtout, il suscite des créations inédites en favorisant dans sa programmation les croisements entre les arts, à travers des expositions, des rencontres et des spectacles où la bande dessinée se trouve confrontée, sans aucun complexe, à d’autres formes artistiques. On lui doit notamment le concept original des concerts de dessins , qu’il a développé en collaboration avec Zep et d’Areski Belkacem.
Auteur d’un essai sur l’œuvre du romancier français Jean-Patrick Manchette, il publie en février 2008 une monographie consacrée à Brigitte Fontaine.

En 2011, il signe une biographie d’Hergé en collaboration avec François Rivière, revue et augmentée en 2016 à l’occasion de l’exposition Hergé au Grand Palais. Une plongée dans la vie intime de l’auteur, qui permet de retrouver Georges Remy derrière l’auteur de Tintin et de comprendre, sans jugement ni complaisance, les événements de sa vie qui ont influencé ses méthodes de travail.


Bibliographie

  • Hergé, avec Cécile Maisonneuve, Jean-Marie Embs et Daniel Couvreur (Réunion des Musées nationaux, 2016)
  • Enki Bilal, Mécanhumanimal collectif (Casterman, 2013)
  • De la bande-dessinée au XXIe siècle (Les Belles Lettres, 2013)
  • Hergé : Portrait intime du père de Tintin, avec François Rivière (Robert Laffont, 2011 - Réédité sous le titre Hergé intime, 2016)
  • À l’ombre de la ligne claire (Les Impressions nouvelles, 2014)
  • Brigitte Fontaine, intérieur/extérieur (Le Castor Astral, 2011)
  • La damnation d’Edgar P. Jacobs, avec François Rivière (Seuil, 2006)
  • La Bande dessinée (Le Cavalier bleu, 2004)
  • Martin Veyron, faiseur d’histoires (Éditions du Musée de la bande dessinée, 2002)
  • Dialogues sans bulles avec Greg (Dargaud, 1999)
Hergé intime

Hergé intime

Robert Laffont - 2016

La figure d’Hergé, né Georges Remi (1907-1983), reste entourée de mystères. Benoît Mouchart et François Rivière dressent un portrait attachant de cet homme au tempérament insaisissable. Car, sous le graphisme lumineux de sa « comédie humaine », l’humoriste a toujours intégré ses tourments les plus intimes. Ainsi, la folie, qui a fini par emporter sa mère, irradie l’oeuvre de celui qui, depuis son plus jeune âge, se réfugie dans le dessin.

Alors que les premiers albums d’Hergé font de son jeune reporter le héraut moderne d’une Europe encore triomphante, le séisme de la Seconde Guerre mondiale va bouleverser sa vision du monde. Son premier mariage ne sera pas épargné par ce renversement de valeurs.

À partir des années 1960, une nouvelle vie s’offre à lui avec Fanny, sa dernière compagne. Auprès de celle-ci, il cherche la sérénité, se passionnant pour le taoïsme et l’art contemporain. Les figures d’Hergé et de Tintin finissent alors par se confondre, dérobant aux yeux du public le véritable Georges Remi, que ce livre fait enfin apparaître.

Ce livre est suivi d’un entretien inédit d’Hergé avec François Rivière.


Revue de presse

  • "Rarement une bio [d’Hergé] s’est attachée à explorer l’intime pour en tirer les ressorts, les moteurs et les influences. Benoît Mouchart et François Rivière ont emprunté ce chemin avec beaucoup de respect tout en évitant le piège de la complaisance et des raccourcis faciles." (Dominique Bry, Diacritik)
À l'ombre de la ligne claire

À l’ombre de la ligne claire

Les Impressions nouvelles - 2014

Le personnage de Van Melkebeke a tout pour fasciner. « Perdant magnifique », il semble sorti d’un film noir ou d’une bande dessinée.

Né à Bruxelles en 1904, dans un milieu des plus modestes, Jacques Van Melkebeke se rêvait peintre, et le devint. Mais ses innombrables tableaux, de facture plutôt académique, sont aujourd’hui bien oubliés. Et seul son rôle de « clandestin de la bande dessinée » vaut à l’artiste une gloire posthume dont il aurait été le premier surpris. Collaborateur du Soir volé et du Nouveau Journal sous l’Occupation, éphémère rédacteur en chef de Tintin en 1946, scénariste anonyme de quelques Corentin de Paul Cuvelier et de Hassan et Kadour de Jacques Laudy, Van Melkebeke fut surtout un proche d’Edgar Jacobs – qu’il connaissait depuis l’enfance – et de Hergé, qu’il rencontra en 1940.

Comme l’écrit Benoît Mouchart, « les incertitudes charriées par la rumeur nourrissent des spéculations bien séduisantes. L’idée qu’un créateur privé de sa signature ait pu inspirer deux des plus grandes œuvres de la bande dessinée francophone ne manque indéniablement pas d’attrait pour les esprits romanesques. N’est-il pas tentant de voir en Van Melkebeke une sorte de professeur Septimus de la BD, agissant dans les souterrains de l’anonymat parce que la Justice l’y contraignait ? »

Admirablement documenté, À l’ombre de la ligne claire ne cherche pas à donner corps à cette nouvelle légende. Mais il reconstitue de manière subtile ce « chaînon manquant » dans l’histoire de la bande dessinée belge.

Auprès d’Hergé, Van Melkebeke joue le rôle d’un scénariste « maïeutique » ; il dialogue avec l’auteur des Aventures de Tintin davantage qu’il n’écrit pour lui, même si son apport est manifeste dans des récits comme L’Étoile mystérieuse, Le Secret de la Licorne et Les 7 boules de cristal. Grand lecteur, nourri de références culturelles hétéroclites, « Van Melk » aide Hergé à donner davantage d’épaisseur à ses récits. Mais lorsqu’il développera de façon plus méthodique, avec Bernard Heuvelmans, le scénario d’On a marché sur la Lune, Hergé rejettera son texte avant de rompre avec lui dans des circonstances tristement rocambolesques…

Auprès de Jacobs, « l’ami Jacques » occupe une place plus importante encore. Modèle du professeur Mortimer, il est surtout le complice privilégié de l’élaboration de tous ses albums. « Interlocuteur extrêmement coriace mais toujours constructif », Van Melkebeke n’est pas étranger à la magie du Mystère de la Grande Pyramide ou de La Marque jaune. Il ne devrait pas retomber dans l’oubli.

Première biographie du « clandestin » de l’école belge et passionnante contribution à l’histoire de la bande dessinée, À l’ombre de la ligne claire est réédité pour la première fois depuis sa parution en 2002. Le texte a été profondément revu et est augmenté de nouveaux documents d’archives.

À SUIVRE et le roman en bande dessinée. Projection-rencontre

Avec Benoît Mouchart et Benoît Peeters - Saint-Malo 2018

Avec Benoît Mouchart et Benoît Peeters