Denez est né en Bretagne, en Pays de Léon, près de Roscoff et de l’île de Batz le 17 février 1966. Son enfance est marquée par ses promenades dans ses paysages sauvages, le long des grèves parsemées de rochers impressionnants, l’Île de Batz à l’horizon. La beauté de ces paysages suscitent chez lui l’envie de dessiner, de peindre. C’est dans ce lieu également qu’il entend parler breton, il est émerveillé par les sonorités de cette langue et il s’y intéresse. A l’adolescence, la découverte de Jacques Brel et des sœurs Goadec l’inspirent et l’encouragent à chanter en breton. Denez commence à chanter en public dans les festoù-noz.
En 1992, Denez bouscule tous les clichés en acceptant le pari de chanter seul a cappella des chants traditionnels (Gwerz et Kan ha Diskan) aux Transmusicales de Rennes devant un public rock. Son concert est un triomphe et lui ouvre les portes des grandes rencontres musicales :Festival Coup de Cœur Francophone au Québec (1994), Euromusica au Portugal (1995)...
Après le succès de son premier album a cappella Ar gouriz koar (1993) Denez sort son deuxième album Me ’zalc’h ennon ur fulenn aour (1997), disque encensé par la presse et l’un des premiers à avoir osé et réussi le mariage entre chant et musique électronique nouvelle. Son troisième album Irvi (2000) réaffirme cette volonté de rencontre. Le chanteur, sans à priori musical, suit ses envies. Si quelques-unes de ses compositions montrent toujours son attachement profond à ses origines, les autres propulsent l’auditeur vers d’autres terres, et évoquent l’Orient, l’Irlande, ou empruntent directement au chant liturgique, au Trip Hop ou à l’improvisation vocale issue du Jazz.
En 2001, le réalisateur britannique Ridley Scott et le compositeur Hans Zimmer, conquis par la voix de Denez, intègrent Gortoz a ran, un duo avec Lisa Gerrard, dans la B.O. du film américain Black Hawk Down (La Chute du Faucon Noir), récompensé par deux Oscars. La même année, il est sollicité par le compositeur français Yvan Cassar pour participer à la B.O. du film documentaire L’Odyssée de l’Espèce réalisé par Jacques Malaterre.
En 2015, Denez sort son cinquième album. Tout acoustique et entièrement constitué par ses compositions (paroles et musique) il est unanimement salué par la critique et reçoit l’adhésion d’un large public. En 2016, il se voit décerner par les Rencontres Poétiques Internationales de Bretagne parrainées par l’UNESCO, le prix IMRAM de la poésie pour l’ensemble de son oeuvre en langue bretonne.
L’année dernière, il nous a donné un concert exceptionnel le dimanche 20 mai 2018 au Théâtre de Saint-Malo, mêlant sa voix envoûtante et ses textes au romantisme sombre et à l’humour macabre, profondément marqués par le riche imaginaire breton, aux harmonies de l’Orchestre symphonique de Bretagne.
Kañz, recueil poétique dans lequel résonne la voix endeuillée de Denez, prend la forme d’une complainte empreinte de beauté et de désespoir. Le chanteur y déplore la disparition progressive de ses comparses de toujours : la langue et la culture bretonnes. Une œuvre dans laquelle se mêlent avec brio la magie et la nostalgie d’un monde perdu.
Bibliographie
- Kañv (Skol Vreizh Éditions, 2018)
Discographie
- An enchanting garden - Ul liorzh vurzudhus (2015)
- Sarac’h (2003)
- Irvi (2000)
- Me ‘zalc’h ennon ur fulenn aour (1997)
- Ar gouriz koar (1993, réédité en 1996)
- Ha daouarn (1992)