TOUAM BONA Dénètem

France

Sagesse des lianes, cosmopoétique du refuge, 1 (Post-Éditions, 2021)

© Féroz Sahoulamide

Philosophe et artiste, Dénètem Touam Bona questionne la mémoire de l’esclavage en la transposant dans une réalité contemporaine troublante de similitudes et collabore avec l’Institut du Tout-Monde. Dans son premier essai, Fugitif, où cours-tu ?, à la fois carnet de voyage, enquête anthropologique et méditation philosophique, il s’intéresse à la question du marronnage, fugue de l’esclave qui refuse sa condition, et la met en lien avec la situation des réfugiés et plus largement celle de tous ceux qui refusent la norme. Sagesse des lianes est un projet artistique singulier, aux multiples facettes. L’artiste devient commissaire d’exposition et coordonne plus d’une vingtaine de plasticiens, aux styles hétérogènes, pour un projet autour de la figure de la liane. Élément végétal symbole de résistance face au colonisateur, elle est aussi un hommage au terme créole « lyannaj », lien d’entraide et de solidarité entre les esclaves en fuite. L’essai éponyme propose une réflexion poétique sur cette thématique et apporte une autre dimension aux recherches engagées.


Bibliographie

  • Sagesse des lianes, cosmopoétique du refuge, 1 (Post-Éditions, 2021)
  • Fugitif, où cours-tu ? (Presses universitaires de France, 2016)
Sagesse des lianes - Cosmopoétique du refuge, 1

Sagesse des lianes - Cosmopoétique du refuge, 1

Post-Éditions - 2021

Des Caraïbes à la Papouasie, l’enchevêtrement inextricable des lianes entrave la pénétration coloniale. Premier obstacle à la quête de l’Eldorado et au régime des plantations, la liane est le serpent, l’hydre végétale qui, aux yeux du colon, fait d’une forêt vierge et tentatrice un enfer vert. Tout en torsions et contorsions, la langue fourchue des lianes ne peut sécréter qu’une sagesse de singe : un gai savoir qui convertit, l’espace d’une grimace, la douleur de l’oppression en éclats de rire. Dénètem Touam Bona met en scène la sagesse subversive des luttes « indigènes » contre la marchandisation intégrale du vivant, dont l’anthropocène n’est que l’ultime avatar.