FERRARINI Hélène

France

Allons enfants de la Guyane (Anacharsis, 2022)

© Ronan Lietar

Cette journaliste et reporter pour La Revue dessinée, Le Monde Diplomatique ou encore Mediapart prend le pouls de l’Amérique du Sud et « le temps » des villages amérindiens depuis plusieurs années. En 2017, elle publie un entretien édifiant avec le juriste et militant Alexis Tiouka sur les luttes qui animent les peuples amérindiens de Guyane. Elle s’est également associée avec Damien Cuvillier pour raconter dans une bande dessinée le destin d’un homme endetté embarqué sur l’Eldorado pour construire un canal, au coeur de la forêt tropicale. En 2022, elle se fait de nouveau passeuse en publiant Allons enfants de la Guyane, un essai issu de deux ans d’entretiens et de défrichage d’archives qui révèle l’histoire des homes, ces internats catholiques créés dans les années 1930 pour les enfants amérindiens. Hélène Ferrarini y ouvre un espace de parole sans jamais la confisquer et transforme ces mémoires individuelles en récit historique. Elle jette une lumière crue sur une politique d’assimilation encore active dans ce département d’Outremer.


Bibliographie

Essais

  • Allons enfants de la Guyane (Anacharsis, 2022)
  • Petit guerrier pour la paix. Les luttes amérindiennes racontées à la jeunesse (et à tous les curieux), avec Alexis Tiouka (Ibis rouge, 2017)

Bandes dessinées

  • Eldorado, avec Damien Cuvillier (Futuropolis, 2018)
Allons enfants de la Guyane : Éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République

Allons enfants de la Guyane : Éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République

Anacharsis - 2022

« En Guyane, pendant des décennies – et aujourd’hui encore à Saint-Georges-de-l’Oyapock –, des enfants de différentes communautés autochtones ont grandi dans des « homes indiens », pensionnats tenus par des congrégations catholiques. La politique d’assimilation forcée ainsi menée par l’État français avec l’appui du clergé atteste des persistances coloniales dans ce jeune département d’outre-mer. »

Dans une enquête approfondie mêlant archives et témoignages, Hélène Ferrarini lève le voile sur une histoire jusqu’alors ignorée dans laquelle la parole des anciens pensionnaires trouve enfin une place.

Éclairer les ombres, éloge de la non-fiction

Saint-Malo 2023

Comment écrire le réel aujourd’hui ? Le champ d’un journalisme littéraire à l’européenne s’ouvre et assoit une manière d’écrire le monde, qui laisse la place à la création littéraire et au sensible. Pour Justine Augier, la lecture de l’œuvre de Svetlana Alexievitch, Nobel de littérature 2015, a été une révélation, lui ouvrant un espace où réconcilier son «  intérêt pour le monde et la littérature   ». Avec Allons enfants de la Guyane, Hélène Ferrarini met en lumière une histoire méconnue de l’emprise coloniale sur les êtres. Taina Tervonen (Les Otages), récompensée pour ses enquêtes littéraires, se définit comme «  conteuse d’histoires vraies   ». Nikolaï Kononov choisit le biais du roman documentaire (La Révolte) pour raviver la mémoire d’un héros rattrapé par les purges staliniennes.

Une rencontre animée par Olivier Weber. Interprète : Guillaume Odin.

À la suite, le film The Eclipse de Nastaša Urban, qui traverse entre deux éclipses quarante ans d’histoire de la Yougoslavie et révèle une histoire collective enfouie.


À quoi s’engage le journaliste ?

Saint-Malo 2023

Une rencontre sur l’engagement des journalistes avec Yahia Belaskri, journaliste et spécialiste d’Albert Camus, ainsi qu’Hélène Ferrarini et Nicolaï Kononov, animée par Yann Nicol et interprétée par Arnaud Prêtre.


Bande dessinée : Quand le dessin saisit le réel

Saint-Malo 2023

Fleurissant aujourd’hui dans la presse et en librairie, la BD reportage offre une nouvelle manière de dire le réel, qui s’émancipe du cadre du journal pour proposer une forme de narration inédite, entre écriture documentaire et récit de soi. Dans L’université des chèvres, fiction historique finement documentée, Christian Lax explore l’accès à l’école, constamment menacé par l’obscurantisme. Autre grand nom de la BD reportage en France, Emmanuel Lepage raconte dans Cache-Cache bâton le modèle de vie en communauté imaginée par ses parents. Journalistes, Hélène Ferrarini et Taina Tervonen mènent aussi des enquêtes pour La Revue dessinée en collaboration avec des illustrateurs et illustratrices.

Une rencontre animée par Amélie Mougey (La Revue dessinée), et précédée d’un film : représentant de l’Arménie dans la course aux Oscars, le sublime Aurora’s sunrise, film d’animation d’Inna Sahakyan, mêle dessin et documents d’archives pour raconter le génocide arménien.


La part d’ombre de l’histoire coloniale

Saint-Malo 2023

Animée par Yann Nicol, une rencontre mêlant trois voix qui réactivent les histoires enfouies : la dramaturge Alexandra Badea tente dans sa trilogie Points de non-retour d’approcher à tâtons les angles morts du passé français et d’en démêler les silences collectifs. Hélène Ferrarini, dans Allons enfants de la Guyane, révèle l’histoire des homes, ces internats catholiques créés dans les années 1930 pour les enfants amérindiens. Nadia Chonville, elle, choisit le fantastique pour questionner les identités et les héritages des sociétés afrodescendantes aujourd’hui.