MAUDET Jean-Baptiste

France

Tropicale tristesse (Le Passage, 2023)

@ de Fommervault

Géographe de formation, c’est aussi la fiction que Jean-Baptiste Maudet explore l’imaginaire du monde. Dans un style nimbé de poésie, le romancier forge un trait d’union entre la littérature et l’exploration. Récompensé du Prix orange du livre, son premier roman Matador Yankee voyage jusqu’à la Sierra Madre dans une exploration des toreros et de l’identité sud-américaine, influencé autant par le burlesque que les westerns. Il poursuit son aventure littéraire en Sibérie avec Des humains sur fond blanc, lauréat du prix Brise-Lame en 2021. Son dernier roman Tropicale tristesse est un voyage enivrant au cours des bifurcations de son héroïne Jeanne au Brésil. À la fois méditation sur Lévi-Strauss et roman d’errance, l’auteur explore dans une oeuvre enivrante et marquante la tension inexorable entre réalité et mythologie, et entre le réel et le rêvé.


Bibliographie

  • Tropicale tristesse (Le Passage, 2022)
  • Des humains sur fond blanc (Le Passage, 2020)
  • Matador Yankee (Le Passage, 2019)
Tropicale tristesse

Tropicale tristesse

Le Passage - 2022

Est-ce bien raisonnable, tout ça ? Boire un jus de tomate à bord d’un avion après le crash du vol Rio-Paris, passe encore. Partir en Amazonie à la recherche d’un Indien que l’on a vu un soir à la télévision, sûrement pas. Mais Jeanne Beaulieu voyagera d’une drôle de manière, Tristes tropiques de Claude Lévi- Strauss dans une main, des histoires d’amour inachevées dans l’autre. Prendre la route, traverser les forêts, écouter des mélodies d’oiseaux, remonter l’Amazone ou le Guadalquivir, croiser Frida Kahlo et Don Quichotte. Où sommes-nous quand nous sommes quelque part ? Elle n’y peut rien, Jeanne Beaulieu se raconte des histoires qui la conduisent vers ses envies et ses fantômes, vers cet Indien qui lui échappe, vers le regard et les mains bien réelles d’un homme qu’elle n’oubliera jamais.
Jeanne n’est pas dupe. Les voyages exotiques n’existent pas. Au Brésil ou partout ailleurs, s’aventurer à la recherche de soi ranime les douleurs de l’enfance, fait naître des désirs inouïs et dresse devant soi des miroirs. Jeanne est une héroïne paradoxale de roman d’aventures qui aimerait voir se refléter sur l’eau tranquille le visage d’une femme libre.

Des humains sur fond blanc

Des humains sur fond blanc

Le Passage - 2020

On prétend que des rennes contaminés par la radioactivité se dispersent dans le Grand Nord. Tatiana, une scientifique moscovite, est envoyée sur place, en Sibérie. Un pilote fantasque, retraité de l’armée soviétique, l’accompagne ainsi qu’une interprète, la jeune Neva, qui parle la langue des éleveurs nomades présents dans la région. Ce trio incertain monte à bord d’un vieil Antonov en direction du Nord et de l’hiver qui vient.
En route, rien ne se passe comme prévu. Qu’est-il d’ailleurs possible de prévoir dans cette immense Russie où la neige recouvre les traces des humains ? Lorsque la vie ne tient plus qu’à la flamme d’une bougie, les ombres portées transforment le monde : l’allure des troupeaux, les mots de Pouchkine, les tigres des rêves et les trésors gelés des profondeurs. Et la meilleure façon, drôle ou tragique, de passer le temps est certainement de s’enivrer en racontant des histoires, celles que l’on invente, celles que l’on confond, celles que l’on emporte dans la nuit.


Matador yankee

Matador yankee

Le Passage - 2019

Harper aurait pu avoir une autre vie. Il a grandi à la frontière, entre deux mondes. Il n’est pas tout à fait un torero raté. Il n’est pas complètement cowboy. Il n’a jamais vraiment gagné gros, et il n’est peut-être pas non plus le fils de Robert Redford. Il aurait pu aussi ne pas accepter d’y aller, là-bas, chez les fous, dans les montagnes de la Sierra Madre, combattre des vaches qui ressemblent aux paysans qui les élèvent. Et tout ça, pour une dette de jeu.
Maintenant, il n’a plus le choix. Harper doit retrouver Magdalena, la fille du maire du village, perdue dans les bas-fonds de Tijuana. Et il ira jusqu’au bout. Parfois, se dit-il, mieux vaut se laisser glisser dans l’espace sans aucun contrôle sur le monde alentour…
Alors les arènes brûlent. Les pick-up s’épuisent sur la route. Et l’or californien ressurgit de la boue.
Avec Matador Yankee, sur les traces de son héros John Harper, Jean-Baptiste Maudet entraîne le lecteur dans un road trip aux odeurs enivrantes, aux couleurs saturées, où les fantômes de l’histoire et du cinéma se confondent. Les vertèbres de l’Amérique craquent sans se désarticuler.

Prendre le pouls du monde

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Jean-Baptiste MAUDET, Fabien VINÇON, François-Henri DÉSÉRABLE, Marie Hélène FRAÏSSÉ - Saint-Malo 2023

Avec Jean-Baptiste MAUDET, Fabien VINÇON, François-Henri DÉSÉRABLE, Marie Hélène FRAÏSSÉ


Les Cafés littéraires : Festival Saint-Malo Étonnants Voyageurs 2023
Du 27 au 29 mai, toute l’actualité littéraire des derniers mois.
En compagnie de Maette Chantrel et de Pascal Jourdana.

Rendez-vous phares du festival, les cafés littéraires animés par Maëtte Chantrel, cofondatrice d’Étonnants Voyageurs, et Pascal Jourdana attirent chaque année un large public avide d’entendre les romanciers et romancières, poètes, essayistes et grands témoins échanger autour de leurs dernières œuvres.

Dans une atmosphère conviviale propice à la découverte, des autrices et auteurs confirmés et de nouvelles voix de la littérature venues du monde entier viennent sur le plateau partager leur vision du monde.

Une captation vidéo par TVR35, à retrouver sur notre site.
www.etonnants-voyageurs.com

Après-midi autour du prix Nicolas Bouvier : Jusqu’où le voyage nous mène

Saint-Malo 2023

Le prix Bouvier est remis cette année à François-Henri Désérable pour
L’Usure d’un monde, récit captivant de son périple de 40 jours au sein de
l’Iran au plus fort du soulèvement anti-régime. Écoutez la rencontre avec le lauréat :

Après cette discussion avec F.-H. Désérable, une rencontre animée par Bernadette Bourvon : « Jusqu’où le voyage nous mène ? », avec des écrivain·es dont les périples, quels qu’en soient les déclencheurs, les ont plongé·es dans l’inconnu, jusqu’aux confins du monde et d’eux-mêmes. Dans son dernier roman, la journaliste Marie Hélène Fraïssé dresse un portrait inédit de l’Alaska ; avec Le Pays des ombres, Tristan Jordis nous entraîne à sa suite, des marges de Paris aux forêts du Sénégal ; Douna Loup dans Boris, 1985 remonte la piste d’une histoire familiale jusqu’à des profondeurs insoupçonnées ; et l’héroïne de Jean-Baptiste Maudet perd pied dans la chaleur du Brésil.

L’après-midi s’est terminée par le film Adieu Sauvage, fresque époustouflante dans laquelle le réalisateur autochtone Sergio Guataquira Sarmiento se rend en Colombie à la rencontre du peuple des Cacuas, et rend compte d’une expérience toute personnelle de l’exil.