COLONNA Vincent

L’Art des séries télé (Payot, 2010)

Biographie

© D. R.

"Prison Break, Desperate Housewives, Grey’s Anatomy, Heroes, Lost, Dr House, Dexter,..." la saga des séries américains a conquis le coeur du public, et les séries françaises semblent souvent faire pâle figure à coté de leur succès. C’est du moins l’un des problèmes soulevés par Vincent Colonna, dans son ouvrage sur L’Art des séries télé ou Comment surpasser les Américains ?. Le sémiologue et philosophe, passionné de théorie littéraire et amoureux de la fiction s’est penché sur un domaine jusqu’ici encore méprisé par les intellectuels, et décortique les rouages qui font leur réussite. "Il n’y a pas vraiment de séparations entre le monde de histoires et le monde de la réflexion. En fait, tout cela communique dès qu’on lui accorde un peu d’attention et que l’on est pas méprisant", dit-il. Car l’auteur le clame haut et fort, la série télé est un art subtile qui demande un dosage équilibré entre plusieurs ingrédients : multiplier les intrigues, créer des personnages complexes et maîtriser les répétitions.

Né en Algérie, en 1958, il grandit à Alger avant de venir s’installer en France pour poursuivre des études. Il réalise une thèse remarquée sur l’autofiction, sous la direction de Gérard Genette, première étude sur le genre, qui le conduira à publier un essai en 2004, Autofictions et autres mythomanies littéraires. Il s’envole alors vivre deux ans au Kenya, inaugurant ainsi une passion pour l’Afrique qu’il ne cessera pas de sillonner. Ses deux romans prennent d’ailleurs place sur le continent : Yamaha d’Alger est une enquête sur l’assassinat d’un supporter de football dans son pays natal, et Ma Vie transformiste évoque le périple romanesque de deux jeunes touristes au Bénin.
Il dirige actuellement un cabinet d’études spécialisé dans la sémiologie, qui intervient notamment dans le secteur de l’audiovisuel pour le compte de chaines de télévisions. De là, entre autre, son intérêt pour les séries. "J’ai, depuis toujours, le goût de la fiction. J’aime les histoires, le récit sous toutes ses formes, le conte, la fable, tous les genres populaires et même les blagues." Une tradition millénaire de la narration, perpétuée selon lui par les séries. A ce titre, il n’hésite pas à rapprocher dans son ouvrage de grands récits ou de grands noms de la littérature à ce nouveau genre, refusant la barrière entre culture savante et culture populaire : "c’est vrai que les séries continuent cet art de raconter auquel on doit L’Odyssée, Les Mille et Une Nuits, Don Quichotte ou Roméo et Juliette."


Bibliographie :

  • L’Art des séries télé (Payot, 2010)
  • Autofictions et autres mythomanies littéraires (Tristram, 2004)
  • Ma Vie transformiste (Tristram, 2001)
  • Yamaha d’Alger (Tristram, 1999)

Présentation de L’art des séries télé

spip_logoLa série télé est l’un des phénomènes culturels majeurs de ces dix dernières
années. Jamais la diffusion de ces séries sur les chaînes de télévision, leur écho
dans la presse et les médias n’avait occupé tant de place. Pourtant, au pays de la
cinéphilie, la grande majorité des séries populaires sont américaines. Les créateurs
français échouent à créer de grandes séries populaires de qualité. Comment cela
est-il possible ? Quel malheureux concours de circonstances, quelles lacunes
pourraient l’expliquer ?
Cet essai dévoile les secrets des grandes séries américaines. Des secrets qui se
trouvent de façon inattendue dans la vieille réflexion sur le récit et ses émotions
qui existe en Europe depuis Aristote mais qui a été discréditée par les avantgardes
artistiques et les théories formalistes de l’art depuis Flaubert. Une tradition
à laquelle on doit pourtant l’Odyssée, le Roman de Renard, le Quichotte, Roméo et
Juliette, La Nouvelle Héloïse, Werther, La Comédie Humaine, Mme Bovary, Guerre et paix, Le Déjeuner
sur l’herbe et nos meilleurs cinéastes. La puissance de raconter propre aux Américains ne serait donc que
la préservation d’un héritage européen oublié et méprisé en Europe : l’art du « récit canonique ».
Démonstration à l’appui.
Cet essai propose de formuler les « règles » que les grands créateurs américains ont appliquées par
tradition, cette tradition de l’art du récit que nous avons négligée, de lier ces règles à quelques principes
anciens, puis de trouver les concepts modernes qui les étayent et les rajeunissent. Il y a beaucoup
d’ouvrages (excellents et mauvais) pour comprendre la fabrication des grands films, il n’en existait pas
pour celle des séries télé. Simples amateurs, indifférents ou fans, tous sont invités à pénétrer de l’intérieur
ce phénomène culturel majeur, afin de découvrir comment se pense une série télé, d’où vient le bonheur
qu’elle procure, les émotions et les croyances qu’elle colporte.

Revue de presse :

  • "Passant, avec une agilité confondante, de la Poétique d’Aristote à l’étude séquentielle d’un épisode de Dexter, il a le chic pour vous tenir en haleine, même sur les questions les plus théoriques..." Télérama, 21 avril 2010
  • "Le plus troublant avec ce livre, c’est qu’il demeure stimulant, alors que sa conclusion se devine de très loin - comme une bonne série télévisée. De fait, dans l’analyse des structures et de modèles communs à la littérature et à télévision, Vincent Colonna tombe juste." l’Humanité, 26 mai 2010
  • "Alors que les chaînes et les créateurs audiovisuels sont toujours plongés dans un débat sur la crise de la fiction française, Vincent Colonna dresse un réquisitoire sévère dans son essai L’Art des séries télé." Lire l’interview en ligne, Humanité Dimanche, 29 juillet 2010
  • Le secret des meilleures séries américaines, par Vincent Colonna sur le site de Télérama.

L’art des séries TV

Payot - 2010

Pourquoi sommes-nous incapables de créer l’équivalent de séries télé comme Dr House, Desperate Housewives, Dexter, The West Wing, The Wire, Prison Break, Malcolm, Lost, ou In Treatement ? La série télé est l’un des phénomènes culturels majeurs de ces dix dernières années. Jamais la diffusion de ces séries sur les chaînes de télévision, leur écho dans la presse et les médias n’avait occupé tant de place. Pourtant, au pays de la cinéphilie, la grande majorité des séries populaires sont américaines. Les créateurs français échouent à créer de grandes séries populaires de qualité. Comment cela est-il possible ? Quel malheureux concours de circonstances, quelles lacunes pourraient l’expliquer ? Cet essai dévoile les secrets des grandes séries américaines. Des secrets qui se trouvent de façon inattendue dans la vieille réflexion sur le récit et ses émotions qui existe en Europe depuis Aristote mais qui a été discréditée par les avant-gardes artistiques et les théories formalistes de l’art depuis Flaubert. Une tradition à laquelle on doit pourtant l’Odyssée, le Roman de Renard, le Quichotte, Roméo et Juliette, La Nouvelle Héloïse, Werther, La Comédie Humaine, Mme Bovary, Guerre et paix, Le Déjeuner sur l’herbe et nos meilleurs cinéastes. La puissance de raconter propre aux Américains ne serait donc que la préservation d’un héritage européen oublié et méprisé en Europe : l’art du « récit canonique ». Démonstration à l’appui. Cet essai propose de formuler les « règles » que les grands créateurs américains ont appliquées par tradition, cette tradition de l’art du récit que nous avons négligée, de lier ces règles à quelques principes anciens, puis de trouver les concepts modernes qui les étayent et les rajeunissent. Il y a beaucoup d’ouvrages (excellents et mauvais) pour comprendre la fabrication des grands films, il n’en existait pas pour celle des séries télé. Simples amateurs, indifférents, fans ou lettrés, tous sont invités à pénétrer de l’intérieur ce phénomène culturel majeur, afin de découvrir comment se pense une série télé, d’où vient le bonheur qu’elle procure, les émotions et les croyances qu’elle colporte.

Du roman feuileton à la série TV

Saint-Malo 2011

Avec Michel LE BRIS, Anne-Marie GARAT, Vincent COLONNA, Sylvie LAURENT, animé par Jean-Claude Lebrun.