SIMÉON Jean-Pierre

France

Une théorie de l’amour (Gallimard, 2021)

© Francesca Mantovani - Éditions Gallimard

Directeur artistique du Printemps des poètes pendant seize ans, il est aujourd’hui directeur de la collection poésie chez Gallimard. Véritable militant de la poésie, il travaille à offrir au plus grand nombre « la possibilité d’une autre langue, intense, incandescente, imprévue ». Il écrit aussi pour le théâtre : son Philoctète a été mis en scène en 2009, avec, dans le rôle-titre, l’acteur Laurent Terzieff récompensé d’un Molière. Il a reçu de nombreux prix, notamment le prix Max-Jacob en 2006 pour son recueil Lettres à la femme aimée au sujet de la mort. Il revient cette année avec Une théorie de l’amour, ouvrage qui propose une analyse de ce sentiment universel, pour repenser poétiquement le monde.

Plus qu’un simple poète, Jean-Pierre Siméon est un militant de la poésie : il travaille à offrir au plus grand nombre « la possibilité d’une autre langue, intense, incandescente, imprévue ». Directeur artistique du Printemps des poètes depuis 2001, il voit dans les poèmes de magnifiques armes contre « l’affadissement de la langue » et le conformisme des représentations.

Agrégé de lettres, il enseigne pendant longtemps à l’IUFM de Clermont-Ferrand tout en développant une œuvre poétique qui lui vaut en 1984 le Prix Artaud pour son recueil, Fuite de l’immobile.

A partir de 1991, Jean-Pierre Siméon dirige chez son éditeur, Cheyne, la collection Grands Fonds, aux côtés de Jean-Marie Barnaud : tous deux s’appliquent à publier des pages de prose rigoureusement inclassables.
Sa route croise un jour celle de l’homme de théâtre Christian Schiaretti qui en fait son « poète associé » à la Comédie de Reims et avec qui il crée, en 1998, Les langagières, une manifestation qui célèbre la langue et ses usages multiples. La collaboration se poursuit depuis 2003 au Théâtre National Populaire de Villeurbanne : son texte Philoctète a notamment été mis en scène en 2009, avec, dans le rôle-titre, l’acteur Laurent Terzieff récompensé d’un Molière en 2010 pour son interprétation.

Comme de la poésie, Jean-Pierre Siméon souhaite faire du théâtre un art largement partagé : dans un opuscule publié en 2007, Quel théâtre pour aujourd’hui ?, l’écrivain éreinte les travers du milieu théâtral contemporain, sa peur panique de « tomber dans le pathos » qui tourne au mépris pour toute forme d’émotion et son goût immodéré pour le paratexte et les « joutes oratoires post-coïtum »…

Jean-Pierre Siméon publie en 2011 La mort n’est que la mort si l’amour lui survit, sous-titré Histoire d’Orphée, qui sera joué à la Comédie de Saint-Etienne.


Bibliographie non exhaustive :

Poésie :

  • Une théorie de l’amour (Gallimard, 2021)
  • Petite éloge de la poésie (Gallimard, 2021)
  • Levez-vous du tombeau (Gallimard, 2019)
  • Lettre à la femme aimée au sujet de la mort, Prix Max Jacob 2006
    (Cheyne éditeur, 2005)
  • Le sentiment du monde, Prix Appollinaire (Cheyne, 1994)
  • Fuite de l’immobile, Prix Artaud 1984 (Cheyne éditeur, 1984)

Théâtre :

  • La mort n’est que la mort si l’amour lui survit : Histoire d’Orphée (Les solitaires intempestifs, 2011)
  • Le Testament de Vanda (Les solitaires intempestifs, 2009)
  • Philoctète (Les solitaires intempestifs, 2009)
  • Quel théâtre pour aujourd’hui ? (Les solitaires intempestifs, 2007)
  • Témoins à charge (Les solitaires intempestifs, 2007)
  • Odyssée, dernier chant (Les solitaires intempestifs, 2006)
  • Le Petit Ordinaire (Cabaret macabre) (Les solitaires intempestifs, 2006)
  • Sermons joyeux (De la lente corruption des âmes dans la nuit tombante) (Les solitaires intempestifs, 2004)
  • La Lune des pauvres (Les solitaires intempestifs, 2001)
  • Stabat Mater Furiosa (suivi de) Soliloques (Les solitaires intempestifs, 2000)
  • D’entre les morts (Les solitaires intempestifs, 2000)
Une théorie de l'amour

Une théorie de l’amour

Gallimard - 2021

« Je sais bien que, s’agissant de poésie, qui veut mal de mort à la froideur du concept et à l’esprit de système, ce titre "Une théorie de l’amour", semble contrevenir au bon sens. Je tiens cependant que c’est trop rapidement en juger. La vérité est qu’aujourd’hui plus que jamais sans doute, la pensée du monde, de la vie et de ses circonstances, otage des machinologues en tout genre, s’asservit pour notre malheur à la souveraineté d’une abstraction qui s’épargne les démentis du réel. Seule objecte à mes yeux à cette emprise délétère ce que la poésie depuis toujours fomente : une compréhension des choses non surplombante mais impliquée, sensuelle assurément, qui a aussi pour moyen la main et le pied. La pensée dans le poème a du corps enfin, et c’est le corps du monde, et c’est le corps de chacun. En quoi elle s’accroît d’un souffle, d’un rythme, d’un dynamisme, pulsations du sang et du vent. Le poème réchauffe le concept et soumet la pensée au vivant contrordre que recèle la liberté native du réel. Mouvement perpétuel, mort du dogme. Il est temps de repenser poétiquement la vie. »
Jean-Pierre Siméon

L'arbre m'a dit

L’arbre m’a dit

Rue du monde - 2022

Recueil d’une cinquantaine de phrases-poèmes inédites de Jean-Pierre Siméon, autour du thème de notre relation aux arbres.
L’arbre m’a dit : / de la lumière du soleil / je fais de l’ombre pour l’été.
Des mots accompagnées de 20 encres en bichromie de Zaü ; une balade en forêt interrompu par 3 doubles-pages aux pastels secs.
L’arbre m’a dit : je suis né par hasard / mais la terre / les oiseaux et le rêve des hommes / avaient besoin de moi.


La mort n'est que la mort si l'amour lui survit

La mort n’est que la mort si l’amour lui survit

Les Solitaires Intempestifs - 2011

Elle aima Orphée pour la nuit dans ses yeux
elle aima dans ses yeux le chant profond
cela qui n’a pas de nom chez les hommes
et que seuls savent les yeux qui aiment
je les ai vus tous deux oh oui je les ai vus
quand l’un regardait l’autre
on aurait dit un enfant devant la mer
et j’ai eu peur mon ami le bonheur est terrible
il n’a qu’un chemin il est au bord du vide

La rime dans tous ses états

Saint-Malo 2011

Avant d’être entendus, les mots créent souvent des malentendus. Le mot poème est de ceux-ci. Le poème est-il seulement le texte ? Y a-t-il un avant poème ? Au commencement était le verbe, mais au commencement du commencement ? Est-ce le regard, la respiration ? Est-ce l’oreille ou la main qui écrit ? Le poème est-il seulement dans le poème ? Qu’en est-il alors du slam, de la chanson, du théâtre, du conte, du roman ? Il y a les vers de Jean-Pierre Siméon qui célèbrent Orphée, notre père à tous, les pirouettes de Jean-Pierre Verheggen qui, l’air de rien, en disent long. Il y a les strophes de Jacques Darras qui, à marche forcée, trouvent leur équilibre, les chansons d’Elie Guillou qui jouent sur le fil de sa voix. II y a le rap d’Amkoullel, les fantaisies de Rouda qui croisent la gravité de Souleymane Diamanka dont la gorge s’est forgée aux proverbes de son père. Il y a aussi Wilfried N’sondé et Yvon Le Men qui ont toujours mélangé la parole et l’écriture. Il y a toutes ces voix qui cherchent leur voie.

Avec ROUDA, Wilfried N’SONDE, Souleymane DIAMANKA, Jean-Pierre VERHEGGEN, Yvon LE MEN, AMKOULLEL, Jean-Pierre SIMEON, Elie GUILLOU, animé par Jacques Darras


Pour saluer Andrée Chedid

Saint-Malo 2011

Avec Yvon LE MEN, Sylvia LIPA-LACARRIÈRE, Jean-Pierre SIMEON, animé par Yvon Le Men


Pour saluer Jean-Pierre Siméon, suivi d’un hommage à Luc Bérimont

Saint-Malo 2011

Avec : Marie-Hélène FRAISSE, Yvon LE MEN, Jean-Pierre SIMEON