Plus qu’un simple poète, Jean-Pierre Siméon est un militant de la poésie : il travaille à offrir au plus grand nombre « la possibilité d’une autre langue, intense, incandescente, imprévue ». Directeur artistique du Printemps des poètes depuis 2001, il voit dans les poèmes de magnifiques armes contre « l’affadissement de la langue » et le conformisme des représentations.
Agrégé de lettres, il enseigne pendant longtemps à l’IUFM de Clermont-Ferrand tout en développant une œuvre poétique qui lui vaut en 1984 le Prix Artaud pour son recueil, Fuite de l’immobile.
A partir de 1991, Jean-Pierre Siméon dirige chez son éditeur, Cheyne, la collection Grands Fonds, aux côtés de Jean-Marie Barnaud : tous deux s’appliquent à publier des pages de prose rigoureusement inclassables.
Sa route croise un jour celle de l’homme de théâtre Christian Schiaretti qui en fait son « poète associé » à la Comédie de Reims et avec qui il crée, en 1998, Les langagières, une manifestation qui célèbre la langue et ses usages multiples. La collaboration se poursuit depuis 2003 au Théâtre National Populaire de Villeurbanne : son texte Philoctète a notamment été mis en scène en 2009, avec, dans le rôle-titre, l’acteur Laurent Terzieff récompensé d’un Molière en 2010 pour son interprétation.
Comme de la poésie, Jean-Pierre Siméon souhaite faire du théâtre un art largement partagé : dans un opuscule publié en 2007, Quel théâtre pour aujourd’hui ?, l’écrivain éreinte les travers du milieu théâtral contemporain, sa peur panique de « tomber dans le pathos » qui tourne au mépris pour toute forme d’émotion et son goût immodéré pour le paratexte et les « joutes oratoires post-coïtum »…
Jean-Pierre Siméon publie en 2011 La mort n’est que la mort si l’amour lui survit, sous-titré Histoire d’Orphée, qui sera joué à la Comédie de Saint-Etienne.
Bibliographie non exhaustive :
Poésie :
- Une théorie de l’amour (Gallimard, 2021)
- Petite éloge de la poésie (Gallimard, 2021)
- Levez-vous du tombeau (Gallimard, 2019)
- Lettre à la femme aimée au sujet de la mort, Prix Max Jacob 2006
(Cheyne éditeur, 2005) - Le sentiment du monde, Prix Appollinaire (Cheyne, 1994)
- Fuite de l’immobile, Prix Artaud 1984 (Cheyne éditeur, 1984)
Théâtre :
- La mort n’est que la mort si l’amour lui survit : Histoire d’Orphée (Les solitaires intempestifs, 2011)
- Le Testament de Vanda (Les solitaires intempestifs, 2009)
- Philoctète (Les solitaires intempestifs, 2009)
- Quel théâtre pour aujourd’hui ? (Les solitaires intempestifs, 2007)
- Témoins à charge (Les solitaires intempestifs, 2007)
- Odyssée, dernier chant (Les solitaires intempestifs, 2006)
- Le Petit Ordinaire (Cabaret macabre) (Les solitaires intempestifs, 2006)
- Sermons joyeux (De la lente corruption des âmes dans la nuit tombante) (Les solitaires intempestifs, 2004)
- La Lune des pauvres (Les solitaires intempestifs, 2001)
- Stabat Mater Furiosa (suivi de) Soliloques (Les solitaires intempestifs, 2000)
- D’entre les morts (Les solitaires intempestifs, 2000)