MAXIMIN Daniel

France

Césaire & Lam : Insolites bâtisseurs, (HC Editions, 2011)

Daniel Maximin a fait ses classes à la « Sorbonne noire », surnom de la librairie Présence Africaine, où la jeunesse venait dans les années 60 côtoyer les pères de la décolonisation. C’est là, au 25 bis rue des Ecoles, que le jeune étudiant Antillais, né en 1947 en Guadeloupe, s’est lié avec Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, ses aînés en poésie. Egalement là qu’il a rencontré Alioune Diop, fondateur de la revue et des éditions Présence Africaine, à la mort duquel il sera chargé de la direction de certaines collections, dont celle de poésie (1980).

Fervent lecteur d’Hugo, Daniel Maximin arrive en France à l’âge de 13 ans, joyeux à l’idée de retrouver Gavroche sur cette terre de métropole qu’il connaît déjà par la culture et par l’histoire. En 1970, après cinq ans d’études, il décide de se consacrer à l’écriture tout en gagnant sa vie comme chargé de cours à l’Institut d’Études Sociales et comme professeur de lettres à Orly. Il reste habité par la Guadeloupe, cette « terre qui hésite entre le paradis exotique et l’enfer le plus dévastateur » où il a connu dès l’enfance les éruptions de la Soufrière, son « feu natal ».

Mais les Antilles sont aussi une région « où les hommes ont fait pire que la nature » : L’isolé soleil, son premier roman publié en 1981, ouvre une trilogie où l’écrivain explore sur cinq générations l’histoire tourmentée de ces îles, dont la réalité métissée est d’abord le produit de l’entreprise coloniale et négrière. Après avoir exercé diverses responsabilités dans l’action culturelle en Guadeloupe comme en métropole, Daniel Maximin sera chargé en 1997 de l’organisation des commémorations du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage de 1848. Fin connaisseur de l’histoire de l’esclavage, penseur du syncrétisme antillais, l’homme publie aussi en 2000 un recueil de poésie, L’invention des désirades. Maximin le poète ressent une véritable connivence littéraire avec Saint John Perse, né comme lui en Guadeloupe. Selon lui, « Saint John Perse n’a jamais vraiment quitté les Antilles. D’ailleurs, l’île est tellement petite qu’on l’emporte avec soi quand on part. »

De cette île qui ne quitte jamais ses pensées, et des Antilles en général, Daniel Maximin veut faire partager la beauté vivante. Il est, en 2011, commissaire en charge de l’organisation de l’année de l’Outre-mer en France et publie par ailleurs un livre de photographies, Antilles : Secrètes et insolites, où dialoguent sous sa plume paysages et littérature antillaise.


BIBLIOGRAPHIE :

  • Césaire & Lam : Insolites bâtisseurs, (HC Editions, 2011)
  • Antilles : Secrètes et insolites (Glénat, 2010)
  • Les fruits du cyclone, essai (Seuil, 2006)
  • Tu, c’est l’enfance (Gallimard, 2004)
  • L’invention des désirades (Editions Présence Africaine, 2000)
  • L’île et une nuit (Seuil, 1998)
  • L’île et une nuit (Seuil, 1995)
  • Soufrières (Seuil, 1987)
  • L’Isolé Soleil (Seuil, 1981)

Présentation : Césaire & Lam : Insolites bâtisseurs

C’est l’histoire d’un " coup de foudre éternel " et d’une amitié sans faille entre deux des plus grands créateurs du Xxe siècle. Daniel Maximin fait toute la lumière sur la complicité qui a uni Césaire le poète martiniquais et Lam le peintre cubain pendant plus de quarante ans. Il nous invite à entrer de manière originale dans leurs univers intimes en faisant dialoguer non pas les hommes mais leur chef-d’oeuvre respectif : deux oeuvres initiales, initiatiques - le Cahier d’un retour au pays natal et La Jungle - créées entre la montée des périls fascistes et les pires combats de la guerre et qui les ont fait connaître à travers le monde. Tout commence le 25 mars 1941 quand le petit vapeur le Capitaine Paul-Lemerle appareille de Marseille en direction de l’ouest. À son bord, Wifredo Lam, André Breton et 350 autres intellectuels menacés par le régime de Vichy ou la police allemande. Un " départ de forçats " décrit dans Tristes Tropiques par un de leur compagnon, Claude Lévi-Strauss. L’accueil des autorités " coloniales " à la Martinique le 24 avril est glacial. Puis c’est la découverte inouïe de la revue Tropiques et de leurs fondateurs Suzanne et Aimé Césaire qui organisent des lectures pour leurs nouveaux amis. Celle du Cahier d’un retour au pays natal éblouit le peintre. C’est un chant qui manifeste la dignité du Noir, affirme son être et son génie propre, un combat contre l’injustice et le despotisme colonial... En retour, Césaire, observant le peintre s’immerger dans la nature tropicale, s’écrit : " II a vu ce paysage. Ça a été un choc profond. Sa peinture a changé. " Et d’ajouter " Lam est un poète ", " un homme des Antilles " sur le point de replonger dans son identité afro-cubaine. Sur la toile naîtra La Jungle en 1942-1943. Dès cet instant le poète et le peintre ne se quitteront plus. Unis par un même enracinement dans la Caraïbe, un même cri d’indignation devant le drame colonial, un même combat pour la liberté totale et universelle... Ces frères en poésie dégaineront leurs " couteaux de justice " dans l’espoir de bâtir un monde nouveau. En 1982, ils ont baptisé leur dernière oeuvre commune, Annonciation, un dernier message d’espoir pour le XXIe siècle, pour ne jamais abandonner l’idée d’une nouvelle humanité.

Présentation : Les fruits du cyclone

Empruntant ses illustrations à l’histoire et à la géographie, à la littérature, à la musique, aux arts visuels, comme aux motifs et figures du quotidien, Daniel Maximin propose une géopoétique personnelle de sa Caraïbe natale : une genèse de ses identités, une cartographie de ses singularités. De Cuba aux West Indies, de Haïti aux Antilles, c’est « un archipel d’îles-roseaux nées de la résistance aux chaînes, pliées sans rompre sous les ouragans géographiques et les cyclones de l’histoire. Par la voix de tous ses conteurs et danseurs, paysans et architectes, couturières et cuisiniers, musiciens et poètes, la Caraïbe le proclame depuis quatre siècles après le déluge dont elle a émergé : "nous ramassons des injures pour en faire des diamants", pour elle et pour tout l’homme. »


Présentation de Antilles : Secrètes et insolites

spip_logo Charme et authenticité pour ces Antilles où 450 photographies célèbrent l’Outre-mer. Les îles des Antilles attirent par leur littoral et tout autant par les charmes innombrables des terres. Coloré, chaud et sensuel, ce livre célèbre la diversité des côtes et de toutes les richesses naturelles, humaines et végétales de cette région du monde.Odeurs, couleurs, sensations nous enivrent et nous enchantent au gré des rencontres avec des personnages et des lieux insolites de Martinique et de Guadeloupe, de Marie Galante et de la Désirade, de Saint-Barth et de Saint-Martin et d’îlots secrets et paradisiaques. Car cette région compte plusieurs "pays" où il fait bon vivre et se promener. Symboles et traditions, du ti-punch de l’apéritif aux acras de morue, des pèlerinages religieux aux fêtes traditionnelles des familles de pêcheurs, tout est riche et authentique dans cette culture !En 2011 s’ouvre l’année de l’Outre-mer en France. Commémorations, fêtes et livres vont célébrer cette union entre la métropole et ses territoires ultramarins. Le ministère de l’Outre-mer s’associe à la maison d’édition Glénat dans la publication de plusieurs ouvrages entre 2010 et 2011.

Césaire et lam

HC Editions - 2011

Le 25 mars 1941, Lam quitte la France de Vichy depuis Marseille avec 300 autres artistes et intellectuels (parmi lesquels André Breton ou Claude Lévi-Strauss) en direction de la Martinique. C’est durant cette étape, et avant son départ pour Cuba, que Wifredo Lam rencontre Aimé Césaire. Cet ouvrage retrace leur amitié intellectuelle et artistique, notamment à travers un étonnant “dialogue entre Le Cahier et La Jungle” (Cahier d’un retour au pays natal, oeuvre majeure de Césaire, et La Jungle, oeuvre majeure de Lam, exposée au MoMA à New York). Durant quarante ans, Césaire écrivit pour des oeuvres de Lam et Lam illustra des poèmes de Césaire : ce sont toutes ces oeuvres qui sont réunies dans cet ouvrage.

Couleur Caraïbes

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : BRIVAL Roland, COUANAU René, GIRARDIN Brigitte, LE BRIS Michel, MAXIMIN Daniel, PEPIN Ernest, PINEAU Gisèle - Saint-Malo 2004
Les enfants d'Aimé Césaire

Les enfants d’Aimé Césaire

Saint-Malo 2011

Le Cahier d’un retour au pays natal ? “Ça m’a fumé la tête." Léonora MIANO
 

Avec Daniel MAXIMIN, Léonora MIANO, Alain MABANCKOU, Mathias ENARD
Animé par Romuald FONKOUA.


Lecture à deux voix Lam/Césaire

Saint-Malo 2011

Avec Nicole Dogué et Daniel Maximin


Cahier d’un retour au pays natal

Saint-Malo 2011

Avec Alex Descasse et Daniel Maximin


Ce que je dois à Aimé Césaire

Saint-Malo 2011

avec : Daniel MAXIMIN, Sylvia LIPA-LACARRIÈRE