YAZBEK Samar

Syrie

La demeure du vent (Stock, 2023)

© Astrid di Crollalanza

Autrice d’une douzaine d’ouvrages, donc cinq parus en France, la journaliste syrienne Samar Yazbek est une figure de l’opposition au régime de Bachar El-Assad et du combat féministe. Réfugiée à Paris depuis 2011, elle publie Feux croisés (Buchet Castel, 2012), vibrant témoignage de la révolution syrienne. Après Les portes du néant, « un des premiers classiques politiques du XXIe siècle » selon The Observer, elle poursuit une volonté de documenter la guerre, et publie en 2019 une série d’entretiens avec des femmes syriennes (19 femmes, Stock). « Je suis rentrée chez moi », raconte Samar Yazbek sur France Culture à propos de son nouveau roman, La demeure du vent. Ce « chez-soi », c’est l’écriture romanesque et poétique, que l’autrice retrouve ici pour raconter le conflit. Elle y relate l’histoire d’un soldat syrien, amoureux de la nature et des arbres, touché par un tir ami et gisant au pied d’un chêne. L’autrice déploie avec un lyrisme subjuguant toute la force de la fiction pour évoquer dans le même temps la beauté et la folie humaine.

Autrice de quatre romans plébiscités en Syrie, l’influente journaliste fait figure d’opposition au régime et s’engage pour la cause féministe. Réfugiée à Paris depuis 2011, elle publie Feux croisés (Buchet Castel, 2012), vibrant témoignage de la révolution syrienne.

Réfugiée parmi les réfugiés, elle assiste, avec pour seule arme son écriture, au basculement de son pays natal dans la barbarie jihadiste, après presque quatre ans de destruction menée par le régime pour tenter d’étouffer la résistance. Aussi, dès 2012, Samar Yazbek décide-t-elle de se rendre, à plusieurs reprises en Syrie, de manière clandestine, elle y recueille les témoignages de combattants, de différents camps, et de civils, et expose dans son livre toute la résistance d’un peuple au moment où le monde entier lui a tourné le dos. « La Syrie est la grande tragédie de ce début de siècle et la preuve avérée de la dégradation morale de l’humanité », écrit-elle. Samar Yazbek revient également sur sa propre condition d’exilée, non moins poignante : « C’est l’état de celui qui marche tout en sachant qu’il est un étranger, c’est être dans le non-être. » Toutefois, du croisement de l’être et du néant naît la littérature.

Autrice de quatre romans plébiscités en Syrie, Samar Yazbek est aussi une journaliste influente. Inquiétée depuis longtemps par les autorités, arrêtée par quatre fois déjà, Samar Yazbek comprend lors d’une énième incarcération, en 2011, qu’un point de non-retour a été atteint : plutôt que de lui réserver le même sort qu’aux autres protestataires, et sans aucune explication, la police secrète décide ce jour-là de la relâcher après une visite des chambres de torture des prisons et un passage à tabac. Parmi toutes les insultes qu’elle subit ce jour-là, c’est celle de traître qu’elle retiendra. Traître à son régime, mais aussi traître à son clan, elle qui est de confession alaouite, tout comme Bachar Al Assad. Tels sont les messages de propagande contre lesquels elle se bat depuis des années. En chantre de la vérité historique, mais aussi de la liberté, Samar Yasbek lutte contre le message officiel diffusé dans les médias et par le régime, selon lequel les Alaouites doivent se protéger des Sunnites. Elle choisit ainsi de descendre dans la rue, aux côtés d’hommes, mais surtout de nombreuses femmes qui, malgré la pression sociale, les viols et la torture choisissent de participer à la marche de l’histoire.

Loin de se murer dans le silence de l’exil, elle livre de nombreux témoignages dans les médias du monde entier, puis, dès 2012, elle publie Feux croisés sous la forme d’un journal des premiers mois de la révolte syrienne. Avec ce récit vibrant, l’auteur livre un témoignage engagé et poignant sur les premiers mois de la révolution syrienne, afin, selon ses termes, de nous « interpeller dans notre humanité ».

Publié en 2018, La marcheuse constitue une ode grandiose à la puissance salutaire de l’imagination, au croisement du réel et de la fiction. Au travers de son récit boulversant, l’écrivaine suit le quotidien de Rima, adolescente muette et marginale, qui va tenter de se soustraire à l’inéluctable descente aux enfers de son peuple et de sa famille et l’insoutenable violence de la guerre civile au travers des mondes imaginaires, par la lecture, l’écriture et le dessin.


Bibliographie

  • La Demeure du vent (Stock, 2023)
  • Dix-neuf femmes, les Syriennes racontent (Stock, 2019)
  • La Marcheuse (Stock, 2018)
  • Les Portes du néant (Stock, 2016)
  • Feux croisés (Buchet Castel, 2012)
La demeure du vent

La demeure du vent

Stock - 2023

Ali, un soldat de l’armée syrienne de 19 ans, gît à quelques pas d’un arbre. Il a une vision, celle d’un enterrement. S’agit-il du sien ? Tandis qu’il reprend ses esprits, Ali se souvient : c’étaient les funérailles de son frère. Il y a un an peut-être.

Ali comprend alors qu’il a dû être blessé par une bombe et tente de localiser la douleur, d’identifier la blessure. Son désir le plus cher est de s’envoler jusqu’à l’une des branches de l’arbre. Les arbres ont toujours été son refuge, sa maison. Ils n’ont pas de secret pour lui. Là-haut, il serait également à l’abri des animaux sauvages après le coucher du soleil.

Tout en essayant péniblement de s’en rapprocher, Ali se remémore différents épisodes de sa vie, de sa naissance auréolée de mystère à la gardienne presque centenaire du sanctuaire de son village qui l’initie à leur foi ancestrale, jusqu’à son arrivée au poste de contrôle de l’armée où il est enrôlé de force.

Enfant silencieux et contemplatif, inadapté à l’école, Ali est d’une rare force et agilité. Sa sensibilité ainsi que son amour et sa profonde compréhension de la nature lui confèrent une aura presque mystique. Son chemin semblait tout tracé, menant ultimement au sanctuaire et aux arbres qui l’ont vu naître. Mais la guerre en a décidé autrement…

Dans La demeure du vent, Samar Yazbek explore avec force et poésie la puissance de la nature, et la vanité des hommes. Elle révèle la richesse de la foi alaouite et sa relation aux éléments. Au cœur du roman, un appel universel au retour à la terre au sens le plus primitif.

Un grand texte sur la beauté et l’âpreté de la vie.

Traduit de l’arabe (Syrie) par Khaled Osman et Ola Mehanna

19 femmes

19 femmes

Stock - 2019

« 19 femmes est le fruit d’une série d’entretiens que j’ai menés avec des Syriennes dans leurs pays d’asile, ainsi qu’à l’intérieur du territoire syrien. À chacune j’ai demandé de me raconter ‘‘leur’’ révolution et ‘‘leur’’ guerre. Toutes m’ont décrit le terrible calvaire qu’elles ont vécu.
Je suis hantée par le devoir de constituer une mémoire des événements qui contrerait le récit qui s’emploie à justifier les crimes commis, une mémoire qui, s’appuyant sur des faits incontestables, apporterait la preuve de la justesse de notre cause. Ce livre est ma façon de résister. »

Avec ce document unique, capital, sur le rôle des femmes dans la révolution, Samar Yazbek rend leur voix aux Syriennes, la voix de la résistance, la voix de l’espoir.

Traduit de l’arabe (Syrie) par Emma Aubin-Boltanski et Nibras Chehayed


La marcheuse

La marcheuse

Stock - 2018

Rima aime les livres, surtout Le Petit Prince et Alice au pays des merveilles, le dessin et… marcher. La jeune fille, qui ne parle pas, souffre d’une étrange maladie : ses jambes fonctionnent indépendamment de sa volonté, dès qu’elle se met à marcher elle ne peut plus s’arrêter.
Un jour d’août 2013, alors qu’elle traverse Damas en bus, un soldat ouvre le feu à un check-point. Sa mère succombe sous les balles et Rima, blessée, est emmenée dans un hôpital pénitencier avant que son frère ne la conduise dans la zone assiégée de la Ghouta. Et c’est là, dans cet enfer sur terre, que Rima écrit son histoire.
À travers la déambulation vive et poétique de cette adolescente singulière dans l’horreur de la guerre, Samar Yazbek continue son combat pour exposer aux yeux du monde la souffrance du peuple syrien.

Traduit de l’arabe (Syrie) par Khaled Osman


Revue de presse :

  • « Un texte d’une bouleversante acuité sur un conflit tragique dans la durée. » La Croix
  • « Poignant. Un livre d’adulte avec des mots d’enfant. » Le JDD
  • « Un roman poignant. la force de la vie, de la littérature, de l’art, d’un regard qui cherche à élargir l’horizon. » Livres Hebdo

Les portes du néant

Les portes du néant

Stock - 2016

Depuis son exil, Samar Yazbek est retournée clandestinement trois fois en Syrie en s’infiltrant par une brèche à la frontière turque. Au-delà du besoin de retrouver son peuple et son pays, Samar Yazbek ressent l’urgence de témoigner. Elle est le seul auteur syrien à se rendre dans la région d’Idib (au nord-ouest du pays) où elle est accueillie par une famille dont on suit le destin.À chacune de ses visites, elle vit de l’intérieur l’horreur de la révolution, la montée du jihadisme, puis l’afflux croissant des jihadistes étrangers qui viennent littéralement voler aux Syriens leur révolution. Au mépris du danger, elle multiplie les rencontres : femmes, enfants, rebelles, civils en armes mais aussi jihadistes. Chacun a une histoire unique à raconter, leurs destins croisés forment peu à peu la toile de fond de ce récit. Au coeur de cette folie, Samar Yazbek découvre aussi la réalité profonde de l’exil : ce n’est pas simplement être « dehors », c’est être nulle part. Et, chaque fois que vient l’heure du départ, Samar sent monter l’angoisse d’abandonner ses amis derrière elle. Ils l’encouragent pourtant à partir. « Ne meurs pas ici », lui dit une femme, « pars tant que tu le peux et demeure ce fil qui nous relie au monde ».

Traduit de l’arabe (Syrie) par Rania Samara


Revue de presse :

  • « Les Portes du néant supporte la comparaison avec Hommage à la Cataogne comme œuvre de littérature. Yazbek a sans nul doute écrit un des premiers classiques politiques du XXIe siècle. » Andrew Hussey, The Observer

Un parfum de canelle

Buchet Chastel - 2013

Hana Al-Hachimi, bourgeoise aisée de Damas, a acheté la jeune Alya à une famille des bidonvilles pour en faire sa servante. Domestique le jour, celle-ci devient son amante la nuit. Mais Hana la découvre un jour dans le lit de son vieux mari et furieuse, humiliée, elle la chasse. Chacune retournant vers son destin, les deux femmes sont alors assaillies par des images surgies de leur passé. Pour Hana, son éducation dans la bonne société syrienne, où les femmes doivent obéir et dissimuler leurs sentiments ; son mariage contraint, à quinze ans, avec son cousin plus âgé ; son ennui, qu’elle noie dans le shopping et les réunions mondaines ; sa découverte de l’homosexualité avec une autre femme de son milieu. Alya se souvient, elle, d’une enfance violente et misérable, où femmes et petites filles sont continuellement soumises à la brutalité masculine. La liaison de ces deux personnages contrastés les a fait échapper un instant à leur univers étouffant ; mais leur rupture les replonge brutalement dans ce qu’elles avaient cru fuir. Le roman, en progressant à coups d’évocations légères, plonge le lecteur dans une atmosphère orientale où la sensibilité et les sentiments passionnés coexistent avec les relations de pouvoir. La dimension sociale et réaliste du récit transparaît en filigrane derrière l’histoire de ces deux femmes à la fois fortes et vulnérables, dans un univers d’hommes où elles cherchent à tâtons leur liberté. Récit d’émancipation féminine entouré d’une aura de scandale dans les pays arabes, Un parfum de cannelle n’a encore pu paraître qu’au Liban et est toujours censuré en Syrie, son pays d’origine.


Feux croisés : Journal de la révolution syrienne

Buchet Chastel - 2012

Feux croisés est le récit précis, personnel et engagé des cinq premiers mois du soulèvement populaire né à la mi-mars 2011en Syrie par l’un des auteurs les plus en vue de Damas. Damas. Place Al – Marjey. Avril 2011. Samar Yazbek est aux côtés d’un homme venu demander la libération de son épouse. Il n’a que le temps de confier à l’auteur son petit garçon de quatre ans avant d’être roué de coups et embarqué avec son autre fils de dix ans dans un véhicule par les hommes du président Al – Assad. Feux croisés est le journal à vif du soulèvement populaire syrien né à la mi-mars 2011. La journaliste et romancière Samar Yazbek est l’une des porte-parole les plus célèbres de la révolution. Semaine après semaine, elle relate minutieusement les événements des cinq premiers mois de l’insurrection. Jour après jour, elle décrit méthodiquement les horreurs de la répression du régime de Bachar Al-Assad. Plusieurs fois arrêtée, les autorités l’obligeront à visiter les prisons où sont enfermés les insurgés. Son point de vue est multiple. Femme, elle est exposée à la fureur des conservateurs religieux, eux aussi pourtant opposants, comme à celle des hommes du parti. Alaouite, comme d’ailleurs la famille Al-Assad, elle est considérée avec méfiance par la masse sunnite. Intellectuelle révoltée contre le régime Assad, elle a « trahi » aux yeux des siens.

« Nous nous sommes arrêtés, ils ont ôté le bandeau de mes yeux… En le voyant assis derrière un bureau soigné, j’ai su que je n’étais pas dans un cauchemar. Il m’a regardée ironiquement et m’a dit : "Alors, tu as vu tes traîtres de camarades ? Qu’en penses-tu ?" Quelque chose a commencé à sortir de mes intestins furieusement, comme si je voulais quitter ma peau. »

Un monde très noir

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Samar YAZBEK, Paul LYNCH - Saint-Malo 2019

Avec Samar YAZBEK, Paul LYNCH
Animé par Pascal JOURDANA et Michel ABESCAT


Grands témoins

Les Cafés littéraires en vidéo
Saint-Malo 2012

Elias Sambar, Alaa El Aswany et Samar Yazbek

Après-midi autour du Prix Kessel : « Je suis la mémoire du rien »

Saint-Malo 2023

À 14h, l’après-midi commençait par la remise du prix Joseph Kessel de la Scam 2023 à Sibylle Grimbert.

En suivant, une rencontre avec des passeuses déterminées à faire exister la lutte, la résistance, les disparu·es. Aliyeh Ataei collecte les récits inaudibles des réfugié·es fuyant l’Afghanistan (La frontière des oubliés) et Justine Augier (Croire) fait de son écriture le lieu de l’engagement. Témoigner serait-il un devoir moral face à la volonté d’annihiler ? « Écrire comme un défi courageux à la mort », lance ainsi Samar Yazbek dans les Portes du néant. Car les mots sont « une reproduction de la vie », des traces de ce qui n’est plus, imposent leurs présences contre la destruction.

Une table-ronde animée par Pierre Haski, à réécouter ci-dessus ! Interprète : Julie Duvigneau.

Au terme de la table ronde était projeté Myanmar Diaries, meilleur documentaire à la Berlinale 2022. Un film profondément courageux, tourné dans la clandestinité par un collectif anonyme de jeunes cinéastes, qui retrace à travers des histoires personnelles la répression de la population birmane par la junte militaire après sa prise de pouvoir en février 2021.


Écrire la guerre : le temps du récit, le temps de la fiction

Saint-Malo 2023

«  Les seuls à croire encore au monde sont les artistes. Ils ne peuvent se permettre d’être étranger au monde   », disait Hannah Arendt. Et inexorablement, face au néant des violences de la guerre, ils racontent, donnent forme, créent, ouvrent les portes du possible. Pour envisager la reconstruction, et par les traces de l’écriture répondre au nihilisme. Quand le récit laisse-t-il place à la fiction ? Comment créer face au pire ?

Une rencontre animée par Yann Nicol, avec Samar Yazbek, Faruk Šehić, Neil Hegarty. Interprètes : Hélène Bury et Morgane Saysana.


Faire taire le poète, écrire est un combat

Saint-Malo 2023

Libres ! Par définition, les poètes sont libres ! Au point qu’ils sont une menace pour les dictatures et les obscurantismes de tous ordres. Et leurs premières cibles. Ils doivent vivre cachés, jouer avec la censure ou fuir leurs pays. Ainsi de Salman Rushdie blessé en août dernier par un fanatique. Écrire est un combat. Avec la poétesse syrienne Samar Yazbek (La demeure du vent) qui documente la tragédie syrienne de récits en romans, Nasim Marashi (L’automne est la dernière saison) qui raconte les dilemmes de sa génération en Iran, Nasim Vahabi qui dans Je ne suis pas un roman, nous transporte dans un monde où la liberté d’expression est brimée par une bureaucratie aux allures dystopiques, et aussi l’Haïtien Lyonel Trouillot (Malséance), romancier et poète engagé s’il en est, qui puise dans les réalités sociales et politiques de son île et livre un récit puissant de ses convictions et aspirations.

Animé par Arnaud Wassmer. Interprète : Julie Duvigneau


Soljenitsyne : puissance prophétique d’un écrivain

avec G. NIVAT, M. JIAN, S. YAZBEK, P. HASKI - Saint-Malo 2019

Avec Georges NIVAT, Ma JIAN, Samar YAZBEK, Pierre HASKI
Animé par Christine FERNIOT


Le souci de dire le réel

Avec D. MINOUI, S.YAZBEK, C. HENNION, M. RABIE, M. LE BRIS - Saint-Malo 2019

Avec D. MINOUI, S.YAZBEK, C. HENNION, M. RABIE, M. LE BRIS
Animé par Hubert ARTUS


Grand entretien avec Samar Yazbek

Saint-Malo 2019

Avec Samar Yazbek
Animé par Arnaud WASSMER


Café littéraire : Les Portes du néant

Avec Samar Yazbek - Saint-Malo 2016


Avec Samar Yazbek


Dire, penser la guerre

Avec Samar YAZBEK, Gérard CHALIAND, Rémy OURDAN, Matthias POLITYCKI, Patrick CHAUVEL - Saint-Malo 2016

Avec Samar YAZBEK, Gérard CHALIAND, Rémy OURDAN, Matthias POLITYCKI, Patrick CHAUVEL
Animé par Géraldine DELAUNEY


La force de la fragilité

La force de la fragilité

Avec Samar Yazbek, Maram Al-Masri, Ananda Devi et Carmen Yanez - Saint-Malo 2012

Une rencontre chargée d’émotions avec Samar Yazbek, Maram Al-Masri,
Ananda Devi et Carmen Yanez


Syrie, Afghanistan, Chine - Dire le monde à l’heure d’Internet

Avec Manon Loizeau, Samar Yazbek, Anne Nivat et Qui Xialong - Saint-Malo 2012

Avec Manon Loizeau, Samar Yazbek, Anne Nivat et Qui Xialong