JANCAR Drago

Slovénie

Six mois dans la vie de Ciril (Phébus, 2016)

© Heloïse Jouanard, Libella, 2016

Écrivain de théâtre, essayiste et romancier slovène, Drago Jancar naît en 1948 à Maribor en Yougoslavie. Fils d’un résistant déporté pendant la Seconde Guerre mondiale, il hérite de la volonté de son père, et continue son combat pour la liberté dans la Yougoslavie de Tito. Figure nationale de la dissidence, il est condamné en 1974 à un an de prison pour « propagande au service de l’ennemi ». Libéré au bout de trois mois, il est néanmoins envoyé en service militaire en Serbie. Très souvent censuré, longtemps il ne peut assouvir sa passion de l’écriture pleinement, malgré deux romans, 35 degrés en 1974 et Galiote en 1978. Il choisit ainsi de déménager à Ljubljana, où il travaille dans des studios cinématographiques.

C’est la libéralisation progressive de l’ex-Yougoslavie, à la mort de Tito en 1980, qui lui offre l’espace de liberté nécessaire à l’épanouissement de son œuvre. Il voyage aux États-Unis, en Allemagne, signe plusieurs romans et pièce de théâtre, dont son plus grand succès, La Grande valse brillante. Parallèlement, il s’engage en tant qu’éditeur, et comme militant pour la liberté des écrivains.

Il sert encore aujourd’hui la cause de la liberté. Très impliqué dans des associations comme le Pen Club de Slovénie, il n’hésite pas à entrer dans Sarajevo pendant la guerre de Bosnie, afin de venir en aide aux populations. Les guerres de l’ex-Yougoslavie deviennent alors pour lui un grand terrain de réflexion sur les thèmes de l’identité. Les nouvelles rassemblées par L’Esprit des péninsules, et en particulier la nouvelle Éthiopiques, récompensée par le Prix européen de Littérature de 2011, permettent de découvrir cet auteur et un pan important de la littérature d’un petit pays, où la langue se voit reconnaître le statut de garant de l’identité nationale.

Cette nuit, je l’ai vue (Prix du meilleur livre étranger 2014), nous conte la disparition de l’énigmatique Veronika Zarnik et de son mari, Leo. Cinq personnages prennent tour à tour la parole pour tenter de lever le voile sur ce mystère. Le cadre de la Seconde Guerre mondiale, cher à l’auteur, renforce cette tension qui ne cesse de croître au fil du récit. Pièce par pièce, voix par voix, le puzzle se construit.

L’auteur se joint de nouveau à nous cette année pour nous présenter Six mois dans la vie de Ciril son dernier livre paru chez Phébus en 2016. À travers les égarements d’un violoniste attachant et faussement naïf, Drago Jancar dresse le portrait acéré de la société slovène et de son évolution.


Bibliographie :

  • Six mois dans la vie de Ciril (Phébus, 2016)
  • Cette nuit, je l’ai vue (Phébus, 2014)
  • Éthiopiques et autres nouvelles (Éditions Arfuyen, 2012)
  • Des bruits dans la tête (Passage du Nord-Ouest, 2011)
  • Katarina, le paon et le jésuite (Passage du Nord-Ouest, 2009)
  • La Grande valse brillante (l’Espace d’un instant, 2007)
  • Aurore boréale (L’Esprit des Péninsules, 2005)
  • L’Élève de Joyce (L’Esprit des Péninsules, 2003)
  • Nouvelles slovènes (Autres Temps, 1996)
Six mois dans la vie de Ciril

Six mois dans la vie de Ciril

Phébus - 2016

Un matin, Ciril joue la Marche Turque de Mozart dans le métro de Vienne et croise l’étonnant Štefan Dobernik – Slovène comme lui. En quelques secondes, la vie du jeune violoniste bascule. Le lendemain, il rentre à Ljubljana dans la voiture de Štefan et devient son plus proche conseiller au sein de l’énigmatique D & P Investments. Là, il retrouve ses rêves et ses amours d’étudiants, passés au moulin du temps. Son épopée dérisoire ne dure que six mois, mais ceux-ci veulent tout dire...

Après Cette nuit, je l’ai vue (Prix du meilleur livre étranger 2014), le nouveau roman de Drago Jančar, mené tambour battant, est celui des petites magouilles et des grandes désillusions.


Revue de presse :

  • « À travers son personnage de violoniste naïf, le Slovène Drago Jančar brosse un portrait piquant de son pays. Tout en ironie. »
    Marianne Payot, L’Express
  • « Dans ce roman aussi ample que douloureux, récit de formation et de déformation, Drago Jancar mène son affaire avec une sensualité troublante, un peu torve. Les égarements de son Ciril sont universels. Ce sont ceux de la jeunesse lorsqu’elle vient à s’éteindre. »
    Olivier Mony, Livres Hebdo
  • « Comme dans son inoubliable Cette nuit, je l’ai vue, le romancier Slovène nous décrit la Mitteleuropa éternelle, espace mythique où langues et religions se croisent, continent perdu que chaque personnage porte en lui. »
    Les Inrockuptibles
Cette nuit, je l'ai vue

Cette nuit, je l’ai vue

Phébus - 2014

Veronika Zarnik est de ces femmes troublantes, insaisissables, de celles que l’on n’oublie pas. Sensuelle, excentrique, éprise de liberté, impudente et imprudente, elle forme avec son mari Leo, un couple bourgeois peu conventionnel, qui règne en maître dans son manoir. Leur indépendance d’esprit, leur refus des contraintes imposées par l’histoire, leur douce folie contrastent avec le contexte houleux de la Seconde Guerre mondiale et la nécessité de prendre parti pour les Allemands ou pour les partisans. Une nuit de janvier 1944, le couple disparaît dans de mystérieuses circonstances, laissant son entourage en proie aux doutes les plus cruels. Cinq voix qui tentent de cerner l’énigmatique jeune femme et d’expliquer sa disparition. Cinq voix qui délivrent autant de facettes de la personnalité de Veronika, à l’image de la Slovénie, en quête d’une identité complexe et traversée par une guerre plus trouble qu’il n’y paraît.


Ethiopiques et autre nouvelles

Arfuyen - 2012

Joze Mlakar n’entendait rien de tout ça, il regardait l’oeil de la caméra dans lequel se reflétait sa petite image, toute petite, qui sombrait dans la surface lisse et calme sous laquelle se trouvait le tourbillon invisible de millions d’yeux : il regardait le gouffre profond qui, il le sentait, l’attirait irrésistiblement.
Drago Jancar


Revue de presse :

  • "C’est avec la rigueur éthique, la passion investigatrice et la puissance imaginative du romancier que Drago Jančar sonde les zones troubles et douloureuses de l’Histoire des Slaves du Sud au XXe siècle. Des zones difficiles, orageuses, complexes, où la grandeur côtoie l’atroce tragédie, où la quête du sens est frôlée par l’absurde et la pitié par la dérision, où l’aiguille de la boussole d’humanité s’affole face aux pathologies de l’Histoire mais continue de chercher le nord magnétique du cœur." Médiapart

L’eleve de Joyce

L’Esprit des Péninsules - 2003

Territoires de l’ombre

Les cafés littéraires en vidéo
Drago JANCAR, Hubert MINGARELLI, Leonora MIANO, Ron RASH - Saint-Malo 2014

Avec Drago JANCAR, Hubert MINGARELLI, Leonora MIANO, Ron RASH.

Europe, entre espoir et désillusion

Avec Andreï Ivanov, Grégoire Polet, Drago Jancar, Jaroslav Rudis - Saint-Malo 2017

Avec Andreï Ivanov, Grégoire Polet, Drago Jancar, Jaroslav Rudis
Animé par Hubert Artus


Disparitions

Saint-Malo 2014

Avec Toine Heijmans et Drago Jancar.
Animé par Sophie Ekoué.


Prendre parti

Saint-Malo 2014

Avec Hakan Günday et Drago Jancar.
Animé par Eduardo Castillo.


L'âme de l'Europe

L’âme de l’Europe

Avec Drago Jancar, Boris Pahor, Paolo Rumiz, Christos Chryssopoulos et Monika Bulaj - Saint-Malo 2012

Avec Drago Jancar, Boris Pahor, Paolo Rumiz, Christos Chryssopoulos et Monika Bulaj, une rencontre animée par Oriane Jancourt (Transfuge)


L’Europe s’invente à Sarajevo

Avec Igor Šticks, Drago Jancar, Velibor Colic, Nedim Gürsel - Saint-Malo 2012

Rencontre avec Igor Šticks, Drago Jancar, Velibor Colic, Nedim Gürsel, animée par Yann Nicol


Drago Jancar, un grand écrivain européen

Rencontre avec Drago Jancar - Saint-Malo 2012

Rencontre avec Drago Jancar, animée par Yves Chemla