COLE Teju

Open City (Denoël, 2012)

Acclamé par la critique anglophone des deux côtés de l’Atlantique, Open City (Denoël, 2012) est le premier roman de Teju Cole, jeune écrivain américain originaire du Nigeria. Mêlant, dans le flot ininterrompu des pensées de son narrateur, l’introspection à une réflexion érudite sur l’art, le politique, l’Histoire du XXème siècle et l’intime, ce livre singulier semble avoir été écrit d’une traite.

Succession de descriptions tantôt hallucinées tantôt intimistes, de portraits croqués au fil des flâneries de son narrateur, Open City rassemble les fragments d’un panorama fascinant du New York multiculturel des années 2000. De Ground Zero aux stèles qui évoquent les massacres des Amérindiens, les blessures de l’Amérique affleurent au cours de cette promenade mélancolique dans les rues de Manhattan, où se croisent mille destins. Une méditation déambulatoire surprenante, portée par la mélodie subtile de la prose de Teju Cole.

Également photographe et historien d’Art, Teju Cole se passionne pour la ville, les strates multiples qui la composent, les collisions de sens et de destins qu’elle provoque. Après la Grosse Pomme, c’est le dédale de Lagos qu’il explore dans son nouveau projet : une oeuvre de "non-fiction" dédiée à la bouillonnante métropole africaine, selon lui, l’endroit "le plus complexe, le plus excitant et le plus intéressant" du moment.


En savoir plus :


Bibliographie :

  • Open City, roman traduit par Guillaume-Jean Milan (Éditions Denoël, août 2012)
  • Every Day is for the Thief, novella uniquement disponible au Niger (Cassava Republic Press, 2007)

Présentation de Open City :

Nous sommes en hiver : Julius, un jeune Nigérian interne en psychiatrie, vient de connaître une rupture douloureuse. La pression des consultations le laisse exsangue et son passé au Nigeria le hante. Pour tromper sa solitude, il déambule dans New York. Très vite, ces longues marches deviennent l’occasion de confronter son isolement à des milliers de visages anonymes dans une ville cosmopolite mais meurtrie par les attaques du 11 septembre. De rencontre fortuite en rencontre fortuite, ces visages prennent corps, donnent de la voix, comme autant de témoins d’un paysage humain morcelé, à la fois déchiré et uni par la question de l’autre : marathonien claudiquant seul sur le trottoir après l’exploit, vieux professeur de littérature à l’agonie, cireur de chaussures haïtien, sans-papiers libérien incarcéré, jeunes Noirs américains en quête d’eux-mêmes, patients inconsolables. Magnifique série de rencontres qui font s’engouffrer dans le texte toute la modernité de New York, cependant qu’en contrepoint l’architecture que Julius déchiffre sans relâche, la musique qu’il écoute, les pièces d’art qu’il contemple dévoilent au lecteur le prodigieux palimpseste de la ville.

Étonnant premier roman, Open City met en scène un homme en crise dans une ville en crise : La prose de Teju Cole, profonde, rythmée, sert à merveille cette belle méditation sur l’identité, la perte, l’acceptation de soi et des autres, dans un monde où l’altérité est partout brandie comme une menace.


Revue de presse :

  • « Un brillant premier roman » Le Monde
  • « Open City est un kaléidoscope romanesque qui reflète parfaitement les multiples métamorphoses de New York. Une des belles surprises de cette rentrée. » Le Temps
  • « Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas lu un roman d’introspection aussi élégant et abouti. (...) Le monde de Teju Cole est envoûtant. Un monde à coeur ouvert, un monde à coeur battant. » Les Échos

L’Afrique qui vient - Anthologie

Hoëbeke - 2013

Un monde meurt, et avec lui bien de nos repères – un autre monde naît, dans le tumulte et le chaos, mais avec une formidable énergie. Et une nouvelle Afrique, qui entend prendre sa place dans le siècle qui commence. Une Afrique qui met à mal nos discours convenus. Une Afrique dont les artistes, les écrivains, les poètes, nous dessinent aujourd’hui les contours. Lisez-les : ils nous parlent aussi de nous-mêmes, et de notre futur. 28 écrivains, nous disent ici, à travers 28 nouvelles, cette Afrique qui vient, surprenante, inquiétante, fascinante : un continent entier qui se met en marche, et dans le mouvement, s’invente. Parmi eux, des auteurs aujourd’hui de grand renom mais aussi la nouvelle vague des auteurs africains qui vont être les révélations des années à venir, et imposent des voix nouvelles. Nés après l’indépendance, ils ont grandi dans le cauchemar des génocides, sous le joug des dictatures, contraints souvent à l’exil. Le génocide de 1994 au Rwanda aura été un tournant : la fin de l’innocence, des paradis perdus, des discours seulement victimaires quand l’Afrique découvre sa capacité à s’autodétruire. Le nouvel espace romanesque africain n’est plus, sur place, celui du village, de la répétition du discours anti-colonialiste, du mythe d’une Afrique à retrouver, de la tradition, mais celui tout à la fois de l’exil et celui de la ville, monstrueuse, hybride, tentaculaire, où s’expérimentent également, mais d’une autre manière, métissage et multiculturalisme, se met en place un univers créole. La ville, où s’invente, au-delà du roman, une culture de la rue, slam, hip-hop, rap, par laquelle la jeunesse exprime sa révolte et ses espoirs. Lisez-les : ils vont vous étonner.   


Open City

Denoël - 2012

Nous sommes en hiver : Julius, un jeune Nigérian interne en psychiatrie, vient de connaître une rupture douloureuse. La pression des consultations le laisse exsangue et son passé au Niger le hante. Pour tromper sa solitude, il déambule dans New York. Très vite, ces longues marches deviennent l’occasion de confronter son isolement à des milliers de visages anonymes dans une ville cosmopolite mais meurtrie par les attaques du 11 septembre. De rencontre fortuite en rencontre fortuite, ces visages prennent corps, donnent de la voix, comme autant de témoins d’un paysage humain morcelé, à la fois déchiré et uni par la question de l’autre : marathonien claudiquant seul sur le trottoir après l’exploit, vieux professeur de littérature à l’agonie, cireur de chaussures haïtien, sans-papiers libérien incarcéré, jeunes Noirs américains en quête d’eux-mêmes, patients inconsolables. Magnifique série de rencontres qui font s’engouffrer dans le texte toute la modernité de New York, cependant qu’en contrepoint l’architecture que Julius déchiffre sans relâche, la musique qu’il écoute, les pièces d’art qu’il contemple dévoilent au lecteur le prodigieux palimpseste de la ville. Étonnant premier roman, Open City met en scène un homme en crise dans une ville en crise. La prose de Teju Cole, profonde, rythmée, sert à merveille cette belle médiation sur l’identité, la perte, l’acceptation de soi et des autres, dans un monde où l’altérité est partout brandie comme une menace.

Entre deux mondes

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Diana Evans, Hakan Gunday, Kim Thuy, Teju Cole - Saint-Malo 2013

Participants : Diana Evans, Hakan Gunday, Kim Thuy, Teju Cole