BEHR Mark

Afrique du Sud

Les rois du Paradis (J-C Lattès, 2012)

Biographie

Considéré depuis sa sortie en 1995 comme un classique de la littérature sud-africaine, L’odeur des pommes, premier roman de Mark Behr, raconte l’enfance dorée d’un petit Afrikaner contaminé dès le berceau par l’idéologie raciste de sa famille. Plongée au coeur de la culture qui a produit l’apartheid, ce livre, enfin disponible en français (JC Lattès, 2010), met en lumière le langage du pouvoir blanc, en faisant reprendre mot pour mot à son jeune narrateur les formules de la propagande gouvernementale. Largement autobiographique, le récit est entrecoupé par la voix de l’enfant devenu soldat, assailli de doutes alors qu’il combat en Angola la "vermine communiste".

Comme son personnage, Mark Behr, né en 1963, a grandi dans une famille de la bourgeoisie afrikaner conservatrice et combattu en Angola dans les rangs de l’armée sud-africaine. À l’Université, sommé par la police de surveiller les activités des étudiants hostiles au régime d’apartheid, il prend peu à peu conscience de l’injustice du système et se rallie à la cause de l’ANC, opérant pendant un temps comme agent-double. La révélation en 1996 de son passé d’espion au service du gouvernement d’apartheid a suscité un véritable scandale, dans une Afrique du Sud où commençait tout juste le travail de la commission "Vérité et réconciliation".
Assumant l’histoire afrikaner tout en la condamnant, L’odeur des pommes marque la fin d’une période politique et les débuts d’une génération littéraire post-apartheid.


Bibliographie :

  • Les rois du Paradis (J-C Lattès, 2013, traduit de l’anglais par Dominique Defert)
  • L’odeur des pommes (J-C Lattès, 2012, raduit de l’anglais par Pierre Gugliemina)

Présentation de Les rois du Paradis :

Lorsque Michiel Steyn revient en Afrique du Sud pour l’enterrement de sa mère, il a passé plus de la moitié de sa vie à l’étranger : à Londres, en Australie, aux îles Salomon, à San Francisco surtout, où il enseigne l’anglais à des étudiants étrangers. Pourtant, malgré ces quinze années d’absence, Michiel n’a pas oublié ce qui l’a poussé à fuir la ferme familiale Le Paradis. Des arbres fruitiers, des champs à perte de vue, une source, du bétail, des voisins fermiers, les ouvriers noirs et les servantes travaillant pour les maitres : c’est là que Michiel a grandi avec ses parents, et ses deux frères, les rois d’un royaume menacé. Le rite du deuil et de la nostalgie se mêlent. Les souvenirs affleurent : la colère toujours vive d’un père, la mort d’un frère, la perte d’un enfant, la trahison d’un amour et le souvenir honni et honteux de l’Apartheid. Michiel doit affronter la douleur d’avoir perdu sa mère et les conséquences de sa disparition, de son silence.
Personne n’est innocent.
Michiel cherche les traces d’un monde disparu, les traces de son enfance et de sa jeunesse, de l’homme qu’il était. Son retour au pays ne dure qu’une journée à peine, le temps des funérailles et d’une nuit avec les siens. Partout Michiel perçoit l’odeur de sa mère qui est aussi celle d’un pays oublié, d’un passé enfoui.


Présentation de L’odeur des pommes

Décembre 1973. Marnus Erasmus a 10 ans. Il vit au Cap, dans une belle demeure qui domine False Bay et, de la fenêtre de sa chambre, il peut observer le manège des baleines. Il étudie dans une école qui forme l’élite afrikaner. Il croit en Dieu et plus encore en son père, le plus jeune général de l’armée sud-africaine. Son père reçoit souvent la visite secrète de militaires étrangers, venus soutenir le gouvernement de l’Apartheid. Cette fois, c’est un général chilien que la famille Erasmus accueille, l’énigmatique M. Smith.
Mais l’arrivée de cet étranger bouleverse l’équilibre de sa famille. Elle met à nu les failles et les vices, le vrai visage des siens. L’injustice et le mensonge sont partout, même s’ils se parent des habits du bien et de la morale. Marnus est le témoin muet de ces bouleversements dont il ne peut prendre conscience. Ce n’est que bien plus tard, engagé volontaire dans la guerre contre l’Angola, qu’il comprendra la portée cruelle de ce qu’il a vu, de ce qu’on lui a appris et de ce qu’il a tu, complice malgré lui.

Traduit de l’anglais par Pierre Gugliemina


Revue de presse :

  • « Peinture subtile de l’emprise mortifère d’un ordre - le système d’apartheid, aboli en 1991 -, ce premier roman de Mark Behr, d’abord publié en afrikaans, en 1993, jette un regard à la fois très fin et très critique sur les contradictions de la société blanche sud-africaine. » Catherine Simon, Le Monde
  • « Le vernis de la morale et de la bien-pensance craque. Le mensonge, la manipulation, les vices apparaissent. Et le discours raciste, si bien intégré par Marnus, se révèle d’autant plus terrifiant qu’il est dit avec les mots d’un enfant. » Jeune Afrique
  • « Un récit simple et puissant. » Le Nouvel Observateur

Les rois du paradis

Jean-Claude Lattès - 2013

Lorsque Michiel Steyn revient en Afrique du Sud pour l’enterrement de sa mère, il a passé plus de la moitié de sa vie à l’étranger : à Londres, en Australie, aux îles Salomon, à San Francisco surtout, où il enseigne l’anglais à des étudiants étrangers. Pourtant, malgré ces quinze années d’absence, Michiel n’a pas oublié ce qui l’a poussé à fuir la ferme familiale Le Paradis. Des arbres fruitiers, des champs à perte de vue, une source, du bétail, des voisins fermiers, les ouvriers noirs et les servantes travaillant pour les maitres : c’est là que Michiel a grandi avec ses parents, et ses deux frères, les rois d’un royaume menacé. Le rite du deuil et de la nostalgie se mêlent. Les souvenirs affleurent : la colère toujours vive d’un père, la mort d’un frère, la perte d’un enfant, la trahison d’un amour et le souvenir honni et honteux de l’Apartheid. Michiel doit affronter la douleur d’avoir perdu sa mère et les conséquences de sa disparition, de son silence. Personne n’est innocent. Michiel cherche les traces d’un monde disparu, les traces de son enfance et de sa jeunesse, de l’homme qu’il était. Son retour au pays ne dure qu’une journée à peine, le temps des funérailles et d’une nuit avec les siens. Partout Michiel perçoit l’odeur de sa mère qui est aussi celle d’un pays oublié, d’un passé enfoui. 


L’odeur des pommes

Jean-Claude Lattès - 2010

Décembre 1973. Marnus Erasmus a 10 ans. Il vit au Cap, dans une belle demeure qui domine False Bay et, de la fenêtre de sa chambre, il peut observer le manège des baleines. Il étudie dans une école qui forme l’élite afrikaner. Il croit en Dieu et plus encore en son père, le plus jeune général de l’armée sud-africaine. Son père reçoit souvent la visite secrète de militaires étrangers, venus soutenir le gouvernement de l’Apartheid. Cette fois, c’est un général chilien que la famille Erasmus accueille, l’énigmatique M. Smith. Mais l’arrivée de cet étranger bouleverse l’équilibre de sa famille. Elle met à nu les failles et les vices, le vrai visage des siens. L’injustice et le mensonge sont partout, même s’ils se parent des habits du bien et de la morale. Marnus est le témoin muet de ces bouleversements dont il ne peut prendre conscience. Ce n’est que bien plus tard, engagé volontaire dans la guerre contre l’Angola, qu’il comprendra la portée cruelle de ce qu’il a vu, de ce qu’on lui a appris et de ce qu’il a tu, complice malgré lui.

Comment tout a commencé

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Avec Vassilis ALEXAKIS, Mark BEHR et Pete FROMM - Saint-Malo 2013

Avec Vassilis ALEXAKIS, Mark BEHR et Pete FROMM