NERZIC Jean-Yves

France

Duguay-Trouin (H&D éditions, 2013)

Biographie

Auteur de deux essais sur la flibuste et la marine du XVIIe et XVIIIe siècle, basé à Lanildut (29), Jean-Yves Nerzic vient de publier un ouvrage sur le corsaire Duguay-Trouin, selon lui, le plus remarquable d’entre tous. Historien passionné, avide de partager son érudition, il s’est penché sur plus de 800 pièces manuscrites d’époque pour alimenter la somme magistrale qu’il consacre au corsaire malouin.

Duguay-Trouin, armateur malouin, corsaire brestois entraîne le lecteur au travers de la vie de la famille malouine des Duguay-Trouin. Alors que le roi Louis XIV instaure le prêt de bateaux sous certaines conditions, la mère de René Duguay-Trouin voit rapidement l’opportunité que cette location pourrait représenter pour son fils...

Bibliographie :

  • Duguay-Trouin - Armateur malouin, corsaire brestois (H&D éditions, 2013)
  • La place des armements mixtes dans la mobilisation de l’arsenal de Brest sous les deux Pontchartrain (1688-1697 & 1702-1713) (H&D éditions, 2010)
  • Marins et flibustiers du Roi-Soleil – Carthagène 1697 (Pyrégraph, 2002)

Présentation de Duguay-Trouin - Armateur malouin, corsaire brestois

René Trouin est né à Saint-Malo le 10 juin 1673. Dès l’ouverture du conflit de 1689, sa mère, devenue veuve, engage la maison Trouin dans les opérations de course et autorise René à embarquer comme volontaire : il fait montre d’un tel talent qu’il reçoit bientôt son premier commandement. Ayant armé une frégate du roi prêtée à un particulier, Luc II, son aîné, comprend tout l’intérêt de ce nouveau mode d’"armement mixte".
Dorénavant, leurs destins sont indissociables : à Luc II d’obtenir le prêt de vaisseaux du roi et de trouver les financements nécessaires ; à René de les armer à Brest et de les commander à la mer. Maintenant connu sous le nom de Duguay-Trouin, il va se couvrir de gloire. Dès le début de la guerre de Succession d’Espagne, les Trouin obtiennent le prêt, puis la construction à Brest de bâtiments puissants avec lesquels Duguay-Trouin mène de brillantes campagnes face aux coalisés ; la prise de Rio de Janeiro est à la fois le point d’orgue et le chant du cygne de leur collaboration.
Ces succès ne sont ni sans douleur - ses deux jeunes frères sont successivement tués sous ses ordres -, ni toujours à la hauteur des sacrifices financiers consentis par ses armateurs ; cependant Louis XIV les reconnaît, qui anoblit les deux frères en même temps et élève Duguay-Trouin au rang de chef d’escadre. Louis XV le fera commandeur de Saint-Louis et lieutenant général. Après une vie tout entière consacrée à la mer et à son roi, Duguay-Trouin meurt à Paris le 27 septembre 1736.
Luc II le suit dans la tombe un an plus tard ; il avait été reçu chevalier de Saint-Louis par grâce spéciale de Louis XV, pour la part qu’il avait prise dans les succès de son frère. La découverte de documents d’archives inexploités permet d’apporter un nouvel éclairage sur la vie et la carrière de Duguay-Trouin, armateur malouin et corsaire brestois.

Dugay-Trouin. Armateur malouin, corsaire brestois

H&D éditions - 2013

René Trouin est né à Saint-Malo le 10 juin 1673, de Luc Trouin et de Marguerite Boscher, son épouse. Luc Trouin exerce le commerce de Cadix en temps de paix et arme en course en temps de guerre ; pour faciliter les relations avec l’Espagne, son père, puis son frère et enfin son propre fils aîné Luc II occupent successivement la charge de consul de la Nation française à Malaga. Marguerite a géré les affaires familiales pendant les longues absences de son mari ; devenue veuve, elle en prend la tête, secondée par ses aînés. Dès l’ouverture des hostilités en 1689, Marguerite engage la maison Trouin dans les opérations de course. Embarqué volontaire à seize ans à peine, René fait l’apprentissage du dur métier de corsaire. Tout feu tout flamme, il fait montre d’un tel talent que, moins de trois ans plus tard, il reçoit son premier commandement. Son frère aîné, qui est un organisateur et non un homme de mer, participe à la mise en place des moyens nécessaires ; ayant été choisi pour armer une frégate du roi prêtée à un particulier, il comprend l’intérêt de ce nouveau mode d’armement dans lequel les bâtiments sont prêtés par le roi, tandis que leur fonctionnement est financé par des particuliers : cette association de moyens publics et de fonds privés est connue sous le nom « d’armement mixte ». Ayant trouvé des commettants, il obtient pour René le prêt d’une flûte du roi armée en guerre, le Profond, puis d’une frégate légère, l’Hercule. Dorénavant, leurs destins sont indissociables : à l’aîné d’obtenir le prêt de vaisseaux du roi et de trouver les financements nécessaires à Saint-Malo ; au cadet de les armer à Brest et de les commander à la mer ; le point d’orgue de leur collaboration opérationnelle sera l’expédition de Rio de Janeiro. Maintenant connu sous le nom de Duguay-Trouin, René est fait prisonnier sur la Diligente ; conduit à Plymouth, il s’en évade audacieusement, comme trois ans plus tôt l’avaient fait Jean Bart et Forbin. Il va se couvrir de gloire : ses prouesses sur le François sont récompensées par une épée d’honneur ; les exploits du Sans-pareil le conduisent à la Cour où il est présenté au souverain, plaisir hélas terni par la mort de son jeune frère, Étienne, tué sous ses ordres ; après la capture de la flotte de Saint-Ogne, il est admis dans la marine du roi avec le grade de capitaine de frégate légère. Dès le début de la guerre de Succession d’Espagne, les Trouin obtiennent le prêt de bâtiments puissants avec lesquels Duguay-Trouin mène deux campagnes au Spitzberg. En 1704, le roi leur accorde la construction à Brest de quatre bâtiments dont deux ont plus de 50 canons. Ses succès sont récompensés par une promotion au grade de capitaine de vaisseau mais, une fois encore, non sans douleur : son plus jeune frère, Nicolas, est mortellement blessé sous ses ordres. La croix de Saint-Louis récompense sa participation à la défense de Cadix. Les Trouin obtiennent ensuite le prêt d’une dizaine de vaisseaux, dont quatre construits à Brest à leur demande, l’un d’eux portant 72 canons. Les succès remportés ne sont pas toujours à la hauteur des sacrifices consentis par les armateurs, mais le roi les reconnaît en anoblissant les deux frères en même temps. La prise de Rio de Janeiro, pour laquelle il leur a été accordé douze bâtiments, dont le Magnanime portant 80 canons, est leur chant du cygne. Duguay-Trouin est élevé au rang de chef d’escadre par Louis XIV ; Louis XV le promeut commandeur de Saint-Louis et lieutenant général des armées navales. En septembre 1736, à bout de force, il teste en faveur de ses frère et sœurs, sans oublier le fils qu’il vient d’avoir hors mariage, le jeune Francillon, né à La Haye en 1732. Après une vie tout entière consacrée à la mer et à son roi, il meurt à soixante-trois ans trois mois et dix-sept jours ; il est inhumé dans une crypte de l’église Saint-Roch, à Paris. Luc II le suit dans la tombe un an plus tard ; il avait été reçu chevalier dans l’ordre de Saint-Louis par grâce spéciale de Louis XV, en reconnaissance de la part qu’il avait prise dans les succès de son frère. À l’occasion du trois centième anniversaire de sa naissance, les restes funèbres de Duguay-Trouin sont transférés à Saint-Malo à bord du dragueur de mines Jasmin. Le 9 septembre 1973, le cercueil est déposé dans la crypte de la chapelle Notre-Dame-de-Délivrance en l’église Saint-Vincent, l’ancienne cathédrale de Saint-Malo, où il a été baptisé et où reposent déjà ses parents et son frère aîné.


La place des armements mixtes dans la mobilisation de l’arsenal de Brest sous les deux Pontchartrain (1688-1697 & 1702-1713)

H&D éditions - 2010

Les armements mixtes sont des armements pour lesquels des vaisseaux du roi sont prêtés pour armer en course à des particuliers réunis en une société de droit privé qui prennent en charge les frais de fonctionnement. L’état des bâtiments, lors du prêt et à la restitution, ainsi que le partage du provenu des prises varient suivant que le souverain désire stimuler les armateurs ou alimenter les caisses de l’État. Inauguré en France pendant la guerre de Hollande, ce procédé connaît un grand développement pendant les deux derniers conflits du règne quand, pour des raisons politiques, l’armée navale n’est plus nécessaire à la grande stratégie du roi, alors même que, pour des raisons économiques, il n’a plus les moyens de l’entretenir. Ainsi, même en l’absence de l’armée navale, l’arsenal de Brest est une ruche bourdonnante qui abrite et soigne les équipages, construit et entretient les bâtiments affectés, soutient ceux qui sont armés ailleurs, fait la procédure des prises qui y sont conduites, etc. Le complexe portuaire du Port-Louis/Lorient l’assiste dans cette d’une activité multiforme. Prééminent parmi les autorités maritimes du Ponant, l’intendant est la cheville ouvrière d’une organisation qui touche tous les vaisseaux en Atlantique Nord-Est ; le suivre au quotidien permet de bien mesurer la place que tiennent les armements mixtes dans la mobilisation de cet arsenal.


Marins et flibustiers du Roi-Soleil – Carthagène 1697

Pyrégraph - 2002

L’exploitation des richesses du Nouveau Monde, les guerres de religions et la soif de liberté, firent fleurir aux Indes occidentales une autre catégorie de marginaux de la mer, demi-caste tantôt adulée, tantôt vilipendée, suivant le besoin que l’on en avait : les flibustiers. Pirates, corsaires, flibustiers sont devenus des thèmes récurrents dans la littérature et le cinéma.Il est rare de voir présenter, agissant de concert sous un même commandement, des vaisseaux du roi et des frégates flibustières, des troupes régulières et des habitants de la Côte - planteurs, flibustiers ou nègres. L’expédition de Carthagène est l’une de ces exceptions. À la fin du XVIIe siècle, la politique de grandeur du Roi-Soleil a vidé les caisses de l’État. Même la capitation, pourtant créée spécialement pour couvrir les dépenses de guerre, ne suffit plus pour soutenir l’effort militaire. C’est donc assez donc facilement que le roi se laisse convaincre qu’il peut aller se servir directement dans les coffres que l’Espagne possède en Amérique. L’expédition de Carthagène est mal connue, bien que souvent citée. Il s’agit pourtant de l’ultime engagement entre France et Espagne avant le traité de Ryswick et les quinze ans de paix qui suivirent. Les deux grands protagonistes sont des pyrénéens : Pointis est le seul amiral commingeois et Ducasse est béarnais. Le duc de Saint-Simon écrit dans ses Mémoires : « Cette expédition, qui a tout à fait l’air d’un roman, fut conduite avec un jugement, et, dans l’exécution, avec une présence d’esprit égale à la valeur. » Nous sommes tentés de la qualifier d’opera seria ; un opéra créé pour Louis XIV, produit par Pontchartrain ; livret, musique et mise en scène du baron de Pointis ; exécuté par la troupe et l’orchestre de la marine royale, avec le concours du choeur des flibustiers, Ducasse coryphée. En 1999, Jean-Yves NERZIC rencontre Christian Buchet qui avait soutenu une maîtrise sur « L’expédition de Carthagène, 1697 ». « Marins et flibustiers du Roi-Soleil - Carthagène 1697 » est le résultat de la synthèse de leurs efforts respectifs. Tenant la plume pour deux, Jean-Yves NERZIC a fait un travail d’historien : rien n’est mentionné qui n’ait été contrôlé. Il s’est également attaché à montrer comment à l’époque les honnêtes hommes avaient perçu l’affaire, même si, dans certains cas, la proximité des faits rendait Saint-Simon, Dangeau, des Souches, Voltaire, Louis XIV même, moins objectifs.