BENAMEUR Jeanne

Algérie - Italie

La patience des traces (Actes Sud, 2022) ; Le pas d’Isis (Bruno Doucey, 2022)

© Murielle Szac

Entre le roman et la poésie, le travail de Jeanne Benameur se déploie et s’inscrit dans un rapport au monde et à l’être humain épris de liberté et de justesse. Lorsqu’elle devient professeure de lettres, l’écriture s’impose à elle comme une force émancipatrice et revendicatrice, à la fois intime et partagée. Avec une délicatesse poétique, elle dévoile les perceptions des âmes face aux aléas de la vie. Si le métissage des cultures traverse toute son œuvre, elle explore une grande variété de thèmes dans ses ouvrages : exil, maladie, solitude... Elle s’intéresse dans son dernier roman à la figure du psychanalyste, celui qui passe sa vie à écouter les autres… mais qui l’écoute ? C’est ainsi que son protagoniste, qui a passé sa vie à écouter les maux des autres et taire les siens, tente de se reconstruire, morceaux par morceaux. Questionnant la possibilité de réparer le passé, le récit se déploie comme un voyage introspectif, porté par l’écrivaine d’une plume poétique et entraînante. Dans un recueil de poème également paru cette année, Jeanne Benameur marche sur le sable avec Isis, déesse funéraire de l’Égypte antique, et porte avec ses mots l’apaisement d’une place retrouvée dans le monde.


Bibliographie

Romans :

  • La patience des traces (Actes Sud, 2022)
  • Ceux qui partent (Actes Sud, 2019)
  • L’enfant qui (Actes Sud, 2017)
  • Pas assez pour faire une femme (Actes Sud, 2015)
  • Otages intimes (Actes Sud, 2015)
  • Profanes (Actes Sud, 2013)
  • Ca t’apprendra à vivre (Actes Sud Babel, 2012)
  • Les Insurrections singulières (Actes Sud, 2011)
  • Laver les ombres (Actes Sud, 2008)
  • Les Demeurées (Denoël, 2001)

Poésie :

  • Le pas d’Isis (Bruno Doucey, 2022)
  • L’exil n’a pas d’ombre (Bruno Doucey, 2019)
  • La géographie absente (Bruno Doucey, 2017)

Jeunesse

  • Dans mon pays d’incertitude (Éditions Thierry Magnier, 2019)
  • Une heure, une vie (Éditions Thierry Magnier, 2006)
  • Valentine Remède (Éditions Thierry Magnier, 2002)
  • Un jour, mes princes sont venus (Denoel, 2001)
  • Si même les arbres meurent (Éditions Thierry Magnier, 2000)
La Patience des traces

La Patience des traces

Actes Sud - 2022

Psychanalyste, Simon a fait profession d’écouter les autres, au risque de faire taire sa propre histoire. À la faveur d’une brèche dans le quotidien – un bol cassé – vient le temps du rendez-vous avec lui-même. Cette fois encore le nouveau roman de Jeanne Benameur accompagne un envol, observe le patient travail d’un être qui chemine vers sa liberté. Pour Simon, le voyage intérieur passe par un vrai départ, et – d’un rivage à l’autre – par le lointain Japon : ses rituels, son art de réparer (l’ancestrale technique du kintsugi), ses floraisons…
Quête initiatique qui contient aussi tout un roman d’apprentissage bâti sur le feu et la violence (l’amitié, la jeunesse, l’océan), c’est un livre de silence(s) et de rencontre(s), le livre d’une grande sagesse, douce, têtue, et bientôt, sereine.

Le pas d'Isis

Le pas d’Isis

Bruno Doucey - 2022

Elle est seule et avance. Elle ne laisse aucune empreinte sur le sable, mais sa pensée « recoud les fragments du monde ». Elle chemine d’un mot à l’autre et trace des signes dans la poussière des lendemains. Pour tous, cette figure mythique porte le nom d’Isis, déesse funéraire de l’Égypte antique qui rassemble les morceaux épars d’un amour défunt. Mais pour Jeanne Benameur, qui signe là son livre le plus personnel, elle est une sœur qui marche sur la terre, en bordure d’océan, sur un étroit chemin ou sur « le sable humide encore de la dernière marée ». Avec Isis, la poésie répond à l’appel de la vie, là où le bleu du ciel se mêle à celui de la mer. Isis ou le temps à l’œuvre dans nos vies. Comme ces mots dont nous sommes « le logis éphémère ». Comme un rêve éveillé, une pensée qui apaise. Isis, l’unité retrouvée.


L'exil n'a pas d'ombre

L’exil n’a pas d’ombre

Bruno Doucey - 2019

Une femme. Un homme. Ils marchent l’un derrière l’autre. Ils ont quitté leur village et traversent le désert sans savoir qu’ils finiront par atteindre la mer.

Pourquoi sont-ils partis ? Nous n’en saurons pas beaucoup plus mais l’essentiel nous est donné : nous savons que la femme est partie parce que le livre de son enfance a été déchiré et qu’elle est entrée dans le langage.

Son exil est celui de toutes les femmes qui tentent dans le monde d’aller vers la liberté, à travers la lecture et l’écriture.

Quant à l’homme… Lui ne sait pas lire les signes écrits sur une page. Son univers est celui des signes du ciel, du vent, des herbes, des traces d’animaux. L’homme et la femme ne se rejoindront que devant la mer. « Nous sommes sous le soleil. / Nos corps n’ont plus d’ombre », disent-ils enfin.


Ceux qui partent

Ceux qui partent

Actes Sud - 2019

Tout ce que l’exil fissure peut ouvrir de nouveaux chemins. En cette année 1910, sur Ellis Island, aux portes de New York, ils sont une poignée à l’éprouver, chacun au creux de sa langue encore, comme dans le premier vêtement du monde.

Il y a Donato et sa fille Emilia, les lettrés italiens, Gabor, l’homme qui veut fuir son clan, Esther, l’Arménienne épargnée qui rêve d’inventer les nouvelles tenues des libres Américaines.

Retenus un jour et une nuit sur Ellis Island, les voilà confrontés à l’épreuve de l’attente. Ensemble. Leurs routes se mêlent, se dénouent ou se lient. Mais tout dans ce temps sus pendu prend une intensité qui marquera leur vie entière.

Face à eux, Andrew Jónsson, New-Yorkais, père islandais, mère fière d’une ascendance qui remonte aux premiers pionniers. Dans l’objectif de son appareil, ce jeune photographe amateur tente de capter ce qui lui échappe depuis toujours, ce qui le relierait à ses ancêtres, émigrants eux aussi. Quelque chose que sa famille riche et oublieuse n’aborde jamais.

Avec lui, la ville-monde cosmopolite et ouverte à tous les progrès de ce XXe siècle qui débute.

L’exil comme l’accueil exigent de la vaillance. Ceux qui partent et ceux de New York n’en manquent pas. À chacun dans cette ronde nocturne, ce tourbillon d’énergies et de sensualité, de tenter de trouver la forme de son exil, d’inventer dans son propre corps les fondations de son nouveau pays. Et si la nuit était une langue, la seule langue universelle ?


Revue de presse :

  • « Entre le roman et la poésie, son travail se déploie et Jeanne Benameur s’inscrit dans un rapport au monde et à l’être humain épris de liberté et de justesse. » Sud-Ouest
  • « La romancière et poète déploie son écriture sensuelle, charnelle pour évoquer la confiance, la quiétude, la liberté dans ce récit choral. Elle rêve d’émigrants accueillis comme des nouveau-nés, pas comme des dangers. L’autrice poursuit son œuvre généreuse avec toujours la même justesse. » Ouest-France

Dans mon pays d'incertitude

Dans mon pays d’incertitude

Thierry Magnier Éditions - 2019

« Je me glisse dans sa peau à elle. Pour elle, le monde est simple. Elle vit dans une maison où la vie, c’est la peinture et c’est tout. Oh je l’envie. J’ai baissé la lumière pour ne pas risquer d’être dérangée. J’oublie tout. »
Le destin croisé de deux jeunes femmes qui, à cinq siècles de distance, luttent pour la liberté que réclame une vie dédiée à l’art.


Otages intimes

Actes Sud - 2015

C’est l’histoire d’Étienne, photographe de guerre, pris en otage dans quelque
lointaine ville à feu et à sang. C’est l’histoire d’un enfermement et d’une
libération – pas forcément ceux qu’on croit.

Sur une thématique éminemment contemporaine, le nouveau roman de
Jeanne Benameur s’ouvre comme un film d’action pour mieux se muer en
authentique livre de sagesse. Avec la délicatesse d’âme et la profonde sincérité
qu’on lui connaît, l’auteur des Demeurées et de Profanes y tend une ligne
droite entre la tête et le coeur, un chemin vers des êtres debout.


Profanes

Actes Sud - 2013

Profanes Ils sont quatre, ils ne se connaissent pas mais ils vont rythmer la vie du docteur Octave Lassalle qui les a soigneusement choisis comme on compose une équipe — comme avant autour de la table d’opération, mais cette fois-ci, c’est sa propre peau qu’il sauve, sa propre sortie qu’il prépare. Ensemble, cette improbable communauté progressivement tissée de liens aussi puissants qu’inattendus, franchira un seuil, celui des blessures secrètes. Un hymne à la vie et un plaidoyer pour la seule foi qui vaille : celle de l’homme en l’homme.


Il y a un fleuve

Bruno Doucey - 2012

Il y a un fleuve Il y a un an, la collection « Embrasures » naissait avec un texte de Jeanne Benameur, Notre nom est une île. Jeanne revenait au poème, longtemps après la parution de son premier recueil. Je suis heureux d’annoncer aujourd’hui la parution d’un nouveau recueil de Jeanne Benameur : Il y a un fleuve. Dans ce long poème aux accents narratifs, Jeanne poursuit sa quête. Un personnage unique traverse le recueil : l’homme. Son existence est une longue marche, un cheminement comparable à la coulée de l’eau. Jeanne Benameur se demande-t-elle si le fleuve de la vie est encore loin de la mer ? Non, pour elle, c’est l’origine qui importe. Dans un voyage à remonter le temps, entre les berges silencieuses « comme deux femmes pensives », les mots enlaçant « les troncs des forêts englouties », elle scrute la mare de boue qui donne naissance au fleuve. Avec justesse, elle laisse la parole nue laver des ombres innommées.


Les demeurées

Denoël - 2001

La folie et la mort

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec Jeanne BENAMEUR, Roland BRIVAL, Ken BUGUL, Jean-Roger ESSOMBA - Saint-Malo 2001

Avec Jeanne BENAMEUR, Roland BRIVAL, Ken BUGUL, Jean-Roger ESSOMBA

Le temps du roman, le temps du poème, le même temps ?

avec Jeanne BENAMEUR, Thomas VINAU - Saint-Malo 2019

Avec Jeanne BENAMEUR, Thomas VINAU
Animé par Yvon LE MEN


Pour saluer la revue Apulée

Soirée avec Hubert Haddad, Jean-Marie Blas de Roblès, Yahia Belaskri, Jean Rouaud, Ananda Devi, Jeanne Benameur, Colette Fellous, Yvon le Men, Shu Cai, Adlène Meddi, Felwine Sarr, Jean-Luc Raharimanana, Georges-Olivier Chateaureynaud, Yoann Minkoff - Saint-Malo 2019

Avec Hubert Haddad, Jean-Marie Blas de Roblès, Yahia Belaskri, Jean Rouaud, Ananda Devi, Jeanne Benameur, Colette Fellous, Yvon le Men, Shu Cai, Adlène Meddi, Felwine Sarr, Jean-Luc Raharimanana, Georges-Olivier Chateaureynaud, Yoann Minkoff