PADURA Leonardo

Cuba

Poussière dans le vent (Métailié, 2021)

© Ivan Giménez Tusquets Editores

Cette figure incontestée du roman noir hispanophone raconte Cuba, son île, pour en livrer ses contradictions, ses stéréotypes et ses luttes. Ses œuvres ont su dépasser les frontières, faisant de lui un des écrivains majeurs du XXIe siècle, à la fois reconnu pour ses polars aux intrigues profondes et pour ses romans politico-historiques. Victime de la censure Castriste pour ses engagements politiques, il choisit de rester à Cuba, sa source primaire d’inspiration, et continue de dépeindre la réalité de la société locale, notamment dans la Tétralogie Les Quatre Saisons qui met scène le célèbre détective Mario Conde. Il est lauréat du prestigieux prix espagnol Princesse des Asturies, en 2015, pour l’ensemble de sa carrière. Poussière dans le vent retrace le destin de huit amis cubains dans les années 1990. Pris dans l’engrenage des bouleversements historiques menaçant leurs perspectives de bonheur, ces compagnons ont une seule question en tête : partir ou rester ? Parallèlement, L’eau de toutes parts, paru cette année, est un essai captivant dans lequel l’auteur revient sur son identité cubaine et d’autres sujets qui lui sont chers : musique, cinéma et littérature.

Né en 1955 à La Havane, diplômé de littérature hispano-américaine et également journaliste, essayiste et scénariste pour le cinéma, Padura a reçu le prix Raymond Chandler (2009) pour l’ensemble de son oeuvre et le prix Princesse des Asturies en 2015. L’écrivain débute son cycle des Quatre saisons en 1991 avec le roman Passé parfait, occasion d’une première rencontre avec le détective Mario Conde. Archétype du flic de roman policier désabusé, porté sur la bouteille et légèrement macho, Conde assiste à la misère morale et matérielle du peuple cubain, enrôlé malgré lui dans une histoire sociale rude et complexe, où les faux-semblants demeurent les derniers instruments de contrôle d’une société dont les idéaux du passé se sont depuis longtemps effondrés.

Après Les Brumes du passé et L’Homme qui aimait les chiens (fable qui
confronte les trajectoires de Trotski et de Ramon Mercader, son assassin, à travers la plume d’un écrivain raté), l’auteur livre en 2014 un très beau roman, Hérétiques, où il rend hommage aux insoumis et aux dissidents, autrefois réfractaires à l’ordre religieux dogmatique, aujourd’hui indociles des sociétés contemporaines, tous combattants contre le mensonge idéologique. La force de ce dernier roman se trouve dans la capacité de Padura à constamment lier le passé au présent, faisant rejaillir les bribes d’une Histoire confuse dans les drames qui se jouent aujourd’hui, et dont on ne saurait dénouer les liens ni déjouer les tours sans se retourner sur un passé obscur, peuplé de fantômes désormais prêts à parler...


Bibliographie :

  • L’eau de toutes parts (Métailié, 2022)
  • Poussière dans le vent (Métailié, 2021, Prix transfuge du meilleur roman latino-américain)
  • La transparence du temps (Métailié, 2019)
  • Ce qui désirait arriver (Métailié, 2016)
  • Hérétiques (Métailié, 2014)
  • L’Homme qui aimait les chiens (Métailié, 2011, Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-monde)
  • Les Brumes du passé (Métailié, 2006, Prix Brigada 21 du meilleur roman noir 2006)
  • Adios Hemingway (Métailié, 2005)
  • La tétralogie Les Quatre Saisons : Vent de Carême (Métailié, 2004)
  • Le Palmier et l’Etoile (Métailié, 2003)
  • Mort d’un chinois à la Havane (Métailié, 2001)
  • La tétralogie Les Quatre Saisons : Passé parfait (Métailié, 2001, Prix des Amériques Insulaires 2002)
  • La tétralogie Les Quatre Saisons : L’Automne à Cuba (Métailié, 1999, Prix Hammett 1999)
  • La tétralogie Les Quatre Saisons : Electre à La Havane (Métailié, 1998, Prix Café Gijón 1997 et Prix Hammett 1998)
L'eau de toutes parts

L’eau de toutes parts

Métailié - 2022

Un recueil d’essais captivant sur les sujets chers au grand écrivain cubain : l’amitié, l’exil, la littérature, le cinéma et l’écriture.

Les livres du grand écrivain cubain Leonardo Padura sont un dialogue entre l’Histoire et la littérature, l’île de Cuba et l’exil, la puissance de l’amitié et la dureté des rêves frustrés. Dans ce captivant recueil d’essais, l’auteur explore les coulisses de ses oeuvres les plus célèbres et emblématiques et les sujets qui lui sont les plus chers (la cubanité, la musique, le cinéma, la littérature, le base-ball…). Véritable immersion dans la salle des machines littéraire d’un auteur mondialement reconnu, ce livre personnel et évoca-teur est également un hommage au genre du roman, qu’il maîtrise et affectionne tant.
Une fascinante fenêtre ouverte sur le métier d’écrivain, sur la création artistique et l’importance de la littérature. Une masterclass humaine, brillante et profonde sur l’art du roman avec le rythme, les contradictions, l’humour et les saveurs de Cuba.

Traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas

Poussière dans le vent

Poussière dans le vent

Métailié - 2021

Ils ont vingt ans. Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s’aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1990 dans le jardin de sa mère. Intriguée, elle va chercher à en savoir plus sur ces jeunes gens.
Ils étaient huit amis soudés depuis la fin du lycée. Les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba vont les affecter. Des grandes espérances jusqu’aux pénuries de la « Période spéciale » des années 90, après la chute du bloc soviétique, et à la dispersion dans l’exil à travers le monde. Certains vont disparaître, certains vont rester, certains vont partir.
Des personnages magnifiques, subtils et attachants, soumis au suspense permanent qu’est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des trahisons.
Depuis son île, Leonardo Padura nous donne à voir le monde entier dans un roman universel. Son inventivité, sa maîtrise de l’intrigue et son sens aigu du suspense nous tiennent en haleine jusqu’au dernier chapitre.
Ce très grand roman sur l’exil et la perte, qui place son auteur au rang des plus grands écrivains actuels, est aussi une affirmation de la force de l’amitié, de l’instinct de survie et des loyautés profondes.

Traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis


La Transparence du temps

La Transparence du temps

Métailié - 2019

Alors qu’il approche de son 60e anniversaire, Mario Conde broie du noir. Mais le coup de fil d’un ancien camarade de lycée réveille ses vieux instincts.
Au nom de l’amitié (mais aussi contre une somme plus qu’honorable), Bobby le charge de retrouver une mystérieuse statue de la Vierge noire que lui a volée un ex-amant un peu voyou.
Conde s’intéresse alors au milieu des marchands d’art de La Havane, découvre les mensonges et hypocrisies de tous les “gagnants” de l’ouverture cubaine, ainsi que la terrible misère de certains bidonvilles en banlieue, où survit péniblement toute une population de migrants venus de Santiago.
Les cadavres s’accumulent et la Vierge noire s’avère plus puissante que prévu, elle a traversé les siècles et l’Histoire, protégé croisés et corsaires dans les couloirs du temps. Conde, aidé par ses amis, qui lui préparent un festin d’anniversaire somptueux, se retrouve embarqué lui aussi dans un tourbillon historique qui semble répondre à l’autre définition de la révolution : celle qui ramène toujours au même point.
Un voyage éblouissant dans le temps et dans l’histoire porté par un grand roman plein d’humour noir et de mélancolie.

Traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas


Ce qui désirait arriver

Ce qui désirait arriver

Métailié - 2016

Personne ne quitte jamais vraiment Cuba. En quelques mots, on y est. Cuba, La Havane, comme un regret sans fond, comme un vieux boléro. Un doigt de rhum Carta Blanca (quand il en reste), soleil de plomb, solitude. Magie des décors qui n’ont pas besoin de description, ou si peu. Les héros de Padura sont des tendres ; ils se heurtent à la société, au destin, au temps qui passe ; à ce désir qu’ont les choses, souvent, d’arriver contre notre gré, sans nous consulter. Ainsi, les toits qui s’effondrent, les pénuries de rhum, le départ intempestif d’êtres aimés. On trouve de tout dans ce recueil de nouvelles, amours bêtement gâchées, soldat en fin de mission à Luanda, vieille écrivaine en herbe, archange noir, nuits torrides, jeunes gens désœuvrés, fonctionnaires désabusés, rêves brisés, souvenirs cuisants...
On trouve surtout le sel des romans de Leonardo Padura, sa marque de fabrique : l’humanité qui transpire à chaque ligne, la nostalgie des vies qu’on ne vit pas, et l’art suprême de nous plonger dans une île qu’on emporte toujours avec soi.


Revue de presse :

  • « Padura est un magnifique créateur de personnages vraisemblables, complexes, qui surgissent du papier, surtout ceux qui au-delà de leurs contradictions sont d’une suprême fragilité. Mais le livre ne s’effondre pas pour autant. Les personnages évoluent dans des décors où on sait déjà la fin, parfois même le développement, mais la prose élastique et élégante de Padura nous entraîne à sa suite comme sur une piste de patinage. Les meilleurs sont ceux des années 80. Ils font tous sentir le pincement de la mélancolie. »
    El País
  • « Un narrateur d’une incontestable efficacité. »
    El Cultural

Électre à la Havane

Électre à la Havane

Métailié - 2016

Intrigué par la robe rouge du cadavre retrouvé dans le Bois de La Havane, Mario Conde, l’inspecteur chargé de l’enquête, rend visite à Marqués, metteur en scène de Electra Garrigo de Virgilio Pinera. Homosexuel exilé dans son propre pays, vivant au milieu de livres volés dans une maison en ruines, cultivé, intelligent et ironique, Marqués va lui faire découvrir un monde inconnu où chacun détient une vérité sur le mort et sur un passé que la Révolution veut effacer.

Traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis et Mara Hernandez.


Hérétiques

Hérétiques

Métailié - 2014

Lancé sur la piste d’un mystérieux tableau de Rembrandt, disparu dans le port de La Havane en 1939 et retrouvé comme par magie des décennies plus tard dans une vente aux enchères à Londres, Mario Conde, ex-policier reconverti dans le commerce de livres anciens, nous entraîne dans une enquête trépidante qui tutoie souvent la grande histoire. On y fréquente les juifs de la capitale cubaine, dans les années prérévolutionnaires, tiraillés entre le respect des traditions et les charmes d’un mode de vie plus tropical ; des adolescents tourmentés d’aujourd’hui, dont les piercings et scarifications semblent crier au vu et au su de tous leur rejet de l’Homme Nouveau et des carcans faussement révolutionnaires ; mais aussi les copains du Conde, chaleureux et bienveillants, toujours prêts à trinquer à la moindre occasion avec une bonne bouteille de rhum. On y fait même un détour par Amsterdam, en plein xviie siècle, à l’heure des excommunications religieuses et des audaces picturales, en compagnie d’un jeune juif qui décide d’apprendre l’art de la peinture, contre toutes les lois de sa religion. Dans ce livre puissant et profond, Leonardo Padura rend un vibrant hommage au libre arbitre et à tous les “hérétiques” qui osent s’opposer aux dictats de leur temps ou de leur communauté. Et qui mieux que Mario Conde, plus vivant que jamais sous ses airs désabusés, pouvait nous guider parmi ces amoureux de la liberté ?
Traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas


Revue de presse :


L'Homme qui aimait les chiens

L’Homme qui aimait les chiens

Métailié - 2011


En 2004, à la mort de sa femme, Iván, écrivain frustré et responsable d’un misérable cabinet vétérinaire de La Havane, revient sur sa rencontre en 1977 avec un homme mystérieux qui promenait sur la plage deux lévriers barzoï. Après quelques conversations, « l’homme qui aimait les chiens » lui fait des confidences sur Ramón Mercader, l’assassin de Trotski qu’il semble connaître intimement. Iván reconstruit les trajectoires de Lev Davidovich Bronstein, dit Trotski, et de Ramón Mercader, connu aussi comme Jacques Mornard, la façon dont ils sont devenus les acteurs de l’un des crimes les plus révélateurs du XXe siècle. A partir de l’exil de l’un et l’enfance de l’autre, de la Révolution russe à la Guerre d’Espagne, il suit ces deux itinéraires jusqu’à leur rencontre dramatique à Mexico. Ces deux histoires prennent tout leur sens lorsque Ivan y projette ses aventures privées et intellectuelles dans la Cuba contemporaine. Dans une écriture puissante, Leonardo Padura, raconte, à travers ses personnages ambigus et convaincants, l’histoire des conséquences du mensonge idéologique et de sa force de destruction sur la grande utopie révolutionnaire du XXe siècle ainsi que ses retombées actuelles dans la vie des individus, en particulier à Cuba. Un très grand roman cubain et universel.
Traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis et Elena Zayas


Les Brumes du passé

Les Brumes du passé

Anne-Marie Métailié - 2006

Mario Conde a quitté la police. Il gagne sa vie en achetant et en vendant des livres anciens puisque beaucoup de Cubains sont contraints de vendre leurs bibliothèques pour pouvoir manger. Ce jour d’été 2003, en entrant dans cette extraordinaire bibliothèque oubliée depuis quarante ans, ce ne sont pas des trésors de bibliophilie ou des perspectives financières alléchantes pour lui et ses amis de toujours qu’il va découvrir mais une mystérieuse voix de femme qui l’envoûtera par-delà les années et l’amènera à découvrir les bas-fonds actuels de La Havane ainsi que le passé cruel que cachent les livres. Au-delà du roman noir, Leonardo Padura écrit un beau roman mélancolique sur la perte des illusions, l’amour des livres, de la culture, et de la poésie des boléros. On reste marqué par l’atmosphère de ces brumes cubaines.
Traduit de l’espagnol (Cuba) par Elena Zayas


Vents de Carême

Vents de Carême

Anne-Marie Métailié - 2004

En 1989, pendant les jours étranges où commencent à souffler les vents de carême qui annoncent l’infernal printemps cubain, l’inspecteur Mario Conde rencontre une éblouissante saxophoniste, amateur de jazz.
On retrouve le cadavre d’une jeune professeur de chimie qui enseignait dans le lycée dont l’inspecteur et ses amis gardent une si grande nostalgie. Mais cette jeune femme irréprochable, bien notée professionnellement et politiquement, était en possession de marijuana.
Au cours de son enquête, Mario Conde pénètre dans un monde en pleine décomposition, où règnent l’arrivisme, le trafic d’influence, les fraudes, la drogue. Il perd une partie de ses illusions mais vit une histoire d’amour et de musique dont il ne peut imaginer le dénouement.
Ce deuxième épisode des aventures de Mario Conde marque un tournant significatif dans la maîtrise du style et des intrigues de cet auteur aujourd’hui traduit et reconnu internationalement.
Traduit de l’espagnol (Cuba) par François Gaudry

Juste une Mélodie

Les cafés littéraires en vidéo
Avec Leonardo PADURA, Oscar HIJUELOS, Elsa OSORIO, Alex WHEATLE - Saint-Malo 2007

Avec Leonardo PADURA, Oscar HIJUELOS, Elsa OSORIO, Alex WHEATLE


Regards noirs

Revivre le festival : Cafés littéraires
Avec : HUET Philippe, NUNN Kem, PADURA Leonardo, VASCO Justo - Saint-Malo 2004

Café littéraire : Le souffle de l’histoire

Avec Leonardo Padura, Bob Shacochis, Mathias Énard - Saint-Malo 2016


Avec Leonardo Padura, Bob Shacochis, Mathias Énard


Cuba, année zéro

Avec Leonardo PADURA, Orlando Luis PARDO LAZO, Ahmel ECHEVARRIA, Jhortensia ESPINETA - Saint-Malo 2016


Avec Leonardo PADURA, Orlando Luis PARDO LAZO, Ahmel ECHEVARRIA, Jhortensia ESPINETA
Animé par Sophie EKOUÉ